La dérive de l'affect

Une oeuvre de Myriam Lambert

Cette oeuvre a été imaginée pour le Web, lieu où une psychogéographie virtuelle prend place, espace d'archive par excellence : Internet est un lieu de mémoire infini. Je propose ici une traduction des principes de la psychogéographie et de la dérive de Guy Debord, fondateur de l'internationale situationniste.

« La psychogéographie est définie dans la première édition de l'Internationale situationniste "Étude des effets précis du milieu géographique, consciemment aménagé ou non, agissant directement sur le comportement affectif des individus". Les situationnistes à Paris dans les années 1960 s'aventuraient dans les rues de la ville dans le but d'être émus, être inspirés de façon extraordinaire en se promenant dans les rues ordinaires de la ville, et tandis qu'ils avaient parfois recours à une aide de sources extérieures (alcool ou drogues), ils pouvaient tout aussi bien être émus par la ville elle-même. [1] »

[1] http://www.virtualmuseum.ca/Exhibitions/Photos/html/fr/secondaryText/footnote-psycho.html

Il est inévitable que tout humain s'identifie à son environnement. À mon avis, les lieux régissent nos identités et notre manière de penser. Ces endroits « habituels » deviennent des lieux de mémoires. À l'été 2011, j'ai décidé de partir en dérive dans les rues de Montréal en demandant aux gens où était le lieu de mémoire le plus important pour leurs identités. De ces errances sont ressortis un grand nombre d'endroits de rassemblements, des lieux où se sont passés des événements politiques, des lieux de mémoire collectif en espace public. Après quelques fouilles au sujet de ces lieux dans les centres d'archives et sur Internet, je vous offre aujourd'hui une dérive virtuelle à travers ces lieux et ces années. Avec le temps, ces endroits d'identification ont été adaptés à l'évolution du monde, à la réalité contemporaine. Par ces modulations dans le temps, il y a eu transformation d'une écriture passée. Avec La dérive de l'affect, je souhaite redessiner et rééditer des cartes anciennes, des lieux connus par les Montéalais. Je veux faire ressentir la mémoire des lieux, de la ville, et ce, en revisitant des images et des vidéos d'archives. Je vous invite donc à errer dans le Montréal virtuel d'aujourdhui et d'hier pour en découvrir de nouveaux affects.

Pour terminer, je tiens à remercier toute l'équipe du Laboratoire NT2 de l'UQAM pour leur magnifique accueille lors de la résidence et l'aide technique. De même coup, je remercie La Chambre Blanche et à Incident pour la mise en place du projet Géographie Variable dans lequel ce projet est inclut. Un merci particulier aussi à Étienne Cliquet, Bruno Nadeau, Daniel Veniot, Isabelle Caron, Alice Van der Klei, Grégory Fabre, Nicolas Boilot, François Vallée, Olivier Larochelle, Julie Faubert et Jacques Perron qui m'ont épaulée dans ce projet. Aussi, merci à tous les gens que j'ai rencontrés dans les rues de Montréal et qui ont bien voulu m'indiquer des lieux de mémoire importants pour leurs identités.

En collaboration avec La Chambre Blanche et Incident
dans le cadre du projet Géographie Variable

Une présentation de