Bloc Presentation
Bloc Oeuvre
Gagnant du concours étudiant d'oeuvre médiatique Figura Concordia 2010-2011.
Résumer en quelques mots l’infini est très difficile, mais comme l’explique Douglas Adams dans Le Guide du voyageur galactique, l’infini est vraiment très ennuyant et imperceptible (le cosmos est un bon exemple). Alors que percevoir quelque chose de pratiquement infini (imaginez une pièce dont les murs seraient à des milliards de kilomètres de vous) est vraiment très très similaire à appréhender l’infini.
Le projet que je propose ici, déployant l’ensemble des mots formés de 26 lettres et moins, au rythme d’un mot par seconde, auquel est associé un élément visuel, a une durée de vie estimée à
195075657851267438296850023081,61 années.
Il est annexable à La Bibliothèque de Babel, de Jorge Luis Borges, explorant tous les possibles, assemblant en complexes les unités de base du langage, de l’imaginaire, permettant l’existence simultanée de l’illisible et du révélateur.
La proposition contient deux éléments, générés en temps réel. D’abord l’élément textuel décrit plus haut. L’élément visuel est, quant à lui, un ensemble d’objets virtuels entrainés dans une lente rotation par le changement des lettres de l’élément littéraire. Ils sont superposés et tournent lentement dans diverses directions spatiales, se mélangeant et générant la quasi totalité des silhouettes possibles. Ils deviennent dès lors une traduction des mots, et le projet un générateur de nouvelles existences.
Le projet est en continuelle émergence. Il arrive toujours à un repère, un mot ou une forme connus, mais lorsque l’on médite sur le plus lointain, un vertige nous prend, car la fin, que l’on connaît, que l’on sait venir, apparaît alors si extrêmement éloignée, et à la fois si incroyablement proche. La forme s’éloigne de nous sans bouger le moindrement.
Le projet fonctionne un peu comme une horloge, un compteur de temps. En fait, il est exactement ça. Le générateur est directement harnaché au temps, sa forme, son état déterminé non pas par le où, mais plutôt par le quand. Cette notion d’invincibilité temporelle, qui rend le projet indivisible de l’écoulement des années, confère une sorte d’immortalité transitive à son géniteur, moi.