Bloc Presentation
Bloc Oeuvre
«SOUCHES a été pensé lors d’une très courte promenade le long des digues de bois qui protègent une section de la rive du Nouveau-Brunswick. Cette promenade a eu lieu le premier jour de ma résidence à l’Open Studio de la galerie Struts et du Faucet Media Centre à Sackville, Nouveau-Brunswick (Canada), qui s’est déroulée du 22 mai et 22 Juin 2011.
La galerie Struts est située dans les marais de Tantramar, lieu de conjonctions et d’emboitements. Géographiquement, les marais de Tantramar sont situés sur la frontière qui sépare les provinces canadiennes du Nouveau-Brunswick et de la Nouvelle-Écosse. Culturellement, ces provinces allient les langues et les histoires de la communauté micmac et des colonisateurs anglais et français – de même que, depuis quelques années, celles des groupes issus de l’immigration intra- et internationale. Physiquement, les marais forment un estran, une zone de mélange entre l’eau douce de la rivière et l’eau salée de la mer, portée par les marées. Ces terres sont en partie constituées de digues et en partie de marais salés. Elles accueillent des troupeaux de bétail et un sanctuaire d’oiseaux marins.
Tantramar est un espace liminal, un entre-espace – pas seulement un espace entre deux lieux, mais un espace marqué par un mouvement continu qui a son propre lieu, un lieu de réflexion, un site mixte joignant flux et contradictions. SOUCHES trace les frontières d’un territoire en changement dont les rives sont constamment en mouvance: physiquement, à cause de la spécificité géologique et climatique des marais; et textuellement, à travers l’écriture et la réécriture de noms de lieux qui rappellent 350 ans de personnages et de conflits historiques.
À l‘écran, SOUCHES suggère un récit non linéaire, intertextuel, discontinu et multimodal en donnant à voir une combinaison de textes qui défilent à l’horizontal. Ces textes se déclinent en plusieurs voix auxquelles se mêlent le vacillement constant des marées de la région, l’apparition intermittente d’avertissements météorologiques tirés en direct d’un fil RSS et une série de photographies déroulées en boucle, se fondant les unes aux autres. Ultimement, le récit-cadre de cette œuvre aux rives fortement stratifiées ne se situe dans aucun de ces éléments particuliers, mais résonne plutôt dans l’espace entre ceux-ci, dans la multiplicité des voies narratives et les rabattements temporels indissociables de l’écriture web.»
Le projet d'adaptation française s'est déroulé dans le cadre du concours annuel de traduction hypermédiatique du Centre de recherche Figura de Concordia, une initiative née de la collaboration de Figura-Concordia, du Laboratoire NT2 et de la revue bleuOrange.
Œuvre originale et Présentation: J.R. Carpenter
Traduction française: Marie-France Baveye, Alexia Bernier, Mathieu Bourbonnière et Sonia Corbeil (Groupe étudiant de l’Université Concordia)
Supervision (Montréal) et Révision des textes: Alex Gauthier
Supervision (Bruxelles), Adaptation, Traduction complémentaire et Intégration: Ariane Savoie