Ce n'est écrit nulle part » L’imaginaire contemporain http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart Propos éphémères et littéraires de Bertrand Gervais Tue, 23 May 2017 14:21:28 +0000 en hourly 1 Le carnet de Mathilde http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2017/05/23/le-carnet-de-mathilde/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2017/05/23/le-carnet-de-mathilde/#comments Tue, 23 May 2017 14:21:28 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2458 En marge de mon roman La dernière guerre (éditions XYZ, 2017), j’ai monté avec une dessinatrice un projet tumblr, intitulé Carnet américain. La dernière guerre. Comme le titre l’indique, il s’agit du carnet de dessins de Mathilde, personnage du roman.  On n’y retrouve pas tous ses dessins, mais une sélection qui donne une bonne idée de son talent.

Bonne lecture!

Le carnet se trouve ici.

 

 

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La dernière guerre (extrait) http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2017/01/24/la-derniere-guerre-extrait/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2017/01/24/la-derniere-guerre-extrait/#comments Tue, 24 Jan 2017 20:48:19 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2439  

Edward D. Henry - frottis (B. Gervais)

(court extrait de mon roman à paraitre en mars 2017)

Un frottis. Un simple frottis. Un mur de granit noir, des noms gravés par dizaines de milliers, une feuille détachée d’un carnet, un crayon de plomb emprunté, un frottement. L’histoire que je veux raconter commence avec un frottis. A name rubbing. Et un nom : Edward D. Henry.

Quelques centimètres plus haut ou plus bas, et un autre nom serait apparu. Un autre nom, mais à peu de choses près, la même histoire. Recruté, entraîné, envoyé au front, tué ou disparu. Same old story.

« Pourquoi lui ?
— Aucune idée. La place était libre sur le mur.
— C’est ça? Tu as pris n’importe quel nom, sans même savoir qui c’était ?
— Quelque chose comme ça.
— Et tu avais le droit?
— J’aurais été arrêté par qui ?
— Il y avait des militaires, non? J’ai vu des uniformes. Ils pouvaient avoir des armes.
— C’étaient des vétérans. Et l’un d’eux m’a même donné le crayon que j’ai utilisé. Je n’ai pas été refoulé, si tu veux savoir. Pas été menotté.

(…)

 

 

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La dernière guerre http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2017/01/24/la-derniere-guerre/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2017/01/24/la-derniere-guerre/#comments Tue, 24 Jan 2017 20:34:29 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2433

Sortie prévue: mi-mars 2017.

Fiche technique: ici.

 

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Les spectres de la place Saint-Sulpice http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/10/22/les-spectres-de-la-place-saint-sulpice/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/10/22/les-spectres-de-la-place-saint-sulpice/#comments Sat, 22 Oct 2016 15:47:59 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2424

En préparant une intervention pour le projet « Archiver le présent. Le quotidien et ses tentatives d’épuisement », je suis revenu sur l’expérience de Georges Perec, place Saint-Sulpice, qui a donné lieu au livre Tentative d’épuisement d’un lieu parisien (1975). Pour montrer que tout un chacun pouvait refaire, dans le confort de son foyer, l’expérience de Perec, j’ai commencé à circuler place Saint-Sulpice via la plateforme Google Street View et même à faire des captures d’écran de ce qui avait été photographié par les caméras de la compagnie.
C’est ainsi que me sont apparus les spectres de la place Saint-Sulpice. Les spectres, c’est-à-dire ces figures évanescentes qui peuplent les photos prises par Google et ses neuf caméras. Ces photos sont souvent des montages de diverses sous-photos, fondues les unes dans les autres. Normalement, on remarque à peine les sutures entre les clichés, les zones floues aux frontières des images. Ce qui nous intéresse de toute façon, c’est moins la technique utilisée ou la valeur des clichés que l’illusion de présence suscitée par leur montage. C’est le monde qui nous est donné à voir avec Google Street View, la place Saint-Sulpice avec ses rues, ses voitures et ses camions, ses passants, ses cafés et commerces, etc. C’est comme si on y était.

Pour lire la suite de cette entrée, rejoindre le carnet de recherche « Archiver le présent » sur le site de ALN | NT2.

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Hochelaga imaginaire http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/10/21/hochelaga-imaginaire-2/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/10/21/hochelaga-imaginaire-2/#comments Fri, 21 Oct 2016 20:27:18 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2419

En étroite collaboration avec Benoit Bordeleau, nous avons mis en ligne en 2014-2015 un projet intitulé: HOCHELAGA IMAGINAIRE. Explorations géopoétiques dans Hochelaga-Maisonneuve et autour. Avec la collaboration des membres de La Traversée – Atelier québécois de géopoétique, nous avons entrepris de déployer un imaginaire du lieu issu de la tension entre l’expérience de cette étendue montréalaise et des strates composant sa mémoire : historique, géographique, littéraire, mais aussi la mémoire d’une parole qui y est encore vive.

Dans ce cadre, j’ai fait paraitre un certain nombres de textes, dont on retrouvera ici les liens:

« La vie secrète des évènements »

« Tentative d’épuisement d’un quartier montréalais » (attention pastiche)

« Qui le saura? »

« Le monde est Sharp »

et

« Géopoétique des lignes brisées : musements, chants de pistes et labyrinthes hypermédiatiques » (Texte initialement paru dans la revue Formes poétiques contemporaines, SUNY Buffalo, 2014, no 11, p. 31-48.)

C’est à lire, évidemment.

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Junk Art http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/05/25/junk-art/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/05/25/junk-art/#comments Wed, 25 May 2016 14:58:16 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2412

Le texte lié à cette photo se trouve ici.

Comme il arrive souvent par les temps qui courent je m’éparpille et mes entrées se retrouvent sur mon carnet actif sur l’OIC ou sur Tumblr.

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Comic Strip http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/04/06/comic-strip/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2016/04/06/comic-strip/#comments Wed, 06 Apr 2016 13:29:34 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2400

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Un peu d’Indien imaginaire… http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2015/04/28/un-peu-dindien-imaginaire/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2015/04/28/un-peu-dindien-imaginaire/#comments Tue, 28 Apr 2015 01:27:11 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2089

 

Ce magnifique début de chapitre est extrait d’un fascicule intitulé Dollard Des Ormeaux. Léonidas Canadien, écrit par Guy Laviolette et publié dans la collection « Gloires nationales » à  Ottawa, en 1944. L’amérindien en prend pour son rhume, c’est le cas de le dire.
Les Hurons et les Algonquins, apprend-on, constituent un renfort « bien indésirable ». Les Français sont braves, les « Sauvages », quant à eux, sont des pleutres,  auxquels on peut à peine se fier, « plus braves en paroles qu’en actes »; ce sont, de plus, des grands enfants.
Immatures, peureux, fantasques, inconstants. Le portrait ne saurait être plus dévalorisant.
Quand on sait que Dollard Des Ormeaux était un mercenaire que le clergé a longtemps tenté de transformer en héros national (avant d’être la Journée nationale des Patriotes, la fête de la Reine a longtemps été la fête de Dollard-des-Ormeaux…), une telle description des alliés amérindiens nous rappelle comment forte et pénétrante était l’idéologie de l’époque. Et cette idée que les Québécois étaient plus proches des nations amérindiennes, qui nous fait tant plaisir maintenant, n’est qu’une illusion sans réel fondement.

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Hochelaga imaginaire http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2015/03/05/hochelaga-imaginaire/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2015/03/05/hochelaga-imaginaire/#comments Thu, 05 Mar 2015 19:37:29 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=2065

Depuis l’automne 2014, je participe à un projet collectif  tout à fait amusant: Hochelaga imaginaire: explorations géopoétiques dans Hochelaga-Maisonneuve et autour.

Nous déambulons dans ce quartier de Montréal, prenons des notes de terrain, des photos et tentons de rendre compte de notre expérience de ce quartier.

Les résultats sont diffusés sur notre site: Hochelaga imaginaire. 

Des heures de plaisir.

(Merci à Benoit pour l’affiche)

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Il va pleuvoir ce soir http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2014/10/02/il-va-pleuvoir-ce-soir/ http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/2014/10/02/il-va-pleuvoir-ce-soir/#comments Thu, 02 Oct 2014 01:16:36 +0000 Bertrand Gervais http://blogue.nt2.uqam.ca/cenestecritnullepart/?p=1976  

Eric Lint, expert en littérature transgénique, et Google, dieu omnipotent, omniprésent et omniscient (ou peu s’en faut) d’Internet, sont dans une voiture du programme Google Street View avec ses caméras sur le toit. Eric est au volant et regarde distraitement par le pare-brise. Google scrute le ciel, examine le vol des oiseaux et le pas des badauds, puis déclare:

-        Il va pleuvoir ce soir.

-       Il pleut maintenant, dit Éric.

-       Le site de Météomédia dit que ce sera ce soir.

-       Éric conduit Google au bureau local de la compagnie sur McGill College après une absence due à une angine avec forte fièvre. Une femme, dans un imperméable jaune, arrête la circulation pour permettre à des enfants de traverser. Éric l’imagine dans un publicité pour de la soupe et la vois qui enlève son trench au moment où elle entre dans sa cuisine pimpante, où son mari, un petit homme qui n’a guère plus de six semaines à vivre, renifle une bisque de homard fumante.

-       Regarde le pare-brise, dit Éric. Est-ce qu’il pleut ou est-ce qu’il ne pleut pas?

-       Je ne fais que répéter ce qu’ils ont écrit sur Météomédia.

-       Ce n’est pas parce que quelque chose est écrit sur Internet que nous devons mettre de côté les certitudes fournies par nos sens.

-       Vos sens? Vos sens se trompent bien trop souvent. On l’a prouvé en laboratoire. N’as-tu pas entendu parler de tous ces théorèmes qui disent que rien n’est vraiment ce à quoi ça ressemble? Il n’y a ni passé, ni présent, ni futur, sauf dans votre cerveau. Les lois que vous appliquez au mouvement sont un énorme canular. Même les sons peuvent vous induire en erreur. Ce n’est pas parce que tu n’entends pas un son qu’il n’existe pas. Les chiens, par exemple, peuvent l’entendre. Et d’autres animaux. Et je suis sûr qu’il y a des sons que les chiens eux-mêmes ne peuvent pas entendre. Mais ils existent dans l’atmosphère, en tant qu’ondes. Peut-être d’ailleurs, ne s’arrêtent-ils jamais. Des sons aigus, de plus en plus aigus, qui ne viennent de nulle part.

-       Est-ce qu’il pleut, dit Éric, ou est-ce qu’il ne pleut pas?

-       Je préférerais ne pas avoir à le dire.

-       Et qu’arrive-t-il si quelqu’un te met un revolver sous le nez?

-       Qui ça? Toi?

-       Quelqu’un. Un homme en trench-coat qui porte des verres fumés. Il te met un revolver sous le nez et te dit: « Est-ce qu’il pleut ou est-ce qu’il ne pleut pas? Il vous suffit de me dire la vérité et je rengaine mon arme, je prends le premier avion qui décolle. »

-       Quelle sorte de vérité veut-il m’extirper? Veut-il la vérité de quelqu’un voyageant pratiquement à la vitesse de la lumière dans une autre galaxie? Veut-il la vérité de quelqu’un qui orbite autour d’un trou noir? Si ces gens pouvaient nous voir au télescope, nous n’aurions peut-être qu’un mètre de haut et la pluie aurait été pour hier et non pour aujourd’hui.

-       Il a appuyé le canon de son arme contre ta tempe. Il veut ta vérité.

-       Quel intérêt peut avoir ma vérité? Ma vérité particulière ne signifie rien. Imagine que ce type avec son revolver arrive d’une planète située dans un système solaire totalement différent du nôtre, que se passe-t-il alors? Ce que nous appelons pluie, il l’appelle savon. Ce que nous appelons pomme, il l’appelle pluie. Que faut-il que je lui dise à ton avis?

-       Il s’appelle Bernard Tremblay et il vient de Saint-Sauveur.

-       Il veut savoir s’il pleut maintenant, à cette minute précise?

-       Voilà. Ici et maintenant.

-       Y a-t-il quelque chose qui ressemble à maintenant?  Maintenant est aussitôt passé que dit. Comment puis-je dire qu’il pleut maintenant si ton maintenant se transforme en naguère aussitôt que je l’ai prononcé?

-       Tu viens de me dire qu’il n’y a ni passé, ni présent, ni futur.

-       Oui mais ça existe dans vos verbes. C’est d’ailleurs le seul endroit où on le trouve.

-       La pluie c’est un substantif. Pleut-il ici, dans ce lieu précis, dans une période située dans les deux minutes que tu choisiras pour répondre à ma question?

-       Si tu parles d’un lieu précis, alors que nous sommes dans un véhicule qui, de toute évidence, se déplace, alors, bien entendu, cette discussion ressemble à un cercle vicieux.

-       Je t’en prie, réponds-moi tout simplement, Google.

-       Tout ce que je peux faire pour toi, c’est faire une supposition.

-       Pleut-il ou il ne pleut pas?

-        C’est exactement ça. C’est tout ce que je voulais démontrer. Tu calcules les chances. Six d’un côté et une demi-douzaine de l’autre.

-       Mais tu vois bien qu’il pleut.

-       Et toi, tu vois le soleil traverser le ciel et pourtant? N’est-ce pas plutôt la terre qui tourne?

-       Je refuse cette analogie.

-       Es-tu sûr que c’est de la pluie? Comment sais-tu que ce n’est pas de l’acide sulfurique qui provient en ligne directe des usines de l’autre côté du fleuve? Comment sais-tu que ce ne sont pas les retombées d’une guerre en Chine? Comment puis-je savoir que ce que tu appelles pluie est réellement de la pluie? Qu’est-ce que c’est de la pluie, de toute façon?

-       C’est ce truc qui tombe du ciel et qui, d’après ce qu’on dit, mouille.

-       Je ne suis pas mouillé, le serais-tu par hasard?

-       Parfait, dit Éric Lint. Vraiment parfait.

-       Non, sérieusement, serais-tu mouillé?

-       De première, vraiment, dit Éric. La victoire de l’incertitude, du hasard et du chaos. Un moment privilégié de la science.

-       Les sarcasmes, maintenant.

-       Les sophistes et les coupeurs de cheveux en quatre passent un moment merveilleux.

-       Continue. Insultes et sarcasmes. Je m’en moque.

 

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