1. Mise en situation

Trois directrices de quatre écoles primaires de la région de (à préciser)                    ont acheté Les carnets des aventuriers pour leur personnel enseignant des 2^e et 3^e cycles.  Sachant que cet ouvrage est utilisé à la Faculté d’éducation dans le cadre du cours FRL 333 Français, langue de communication, elles ont contacté les titulaires du cours pour établir une collaboration avec l’Université, comme cela s’est par ailleurs fait dans l’ouvrage en question.

Aux dires de chacune des directrices, les sorties effectuées avec les élèves sont certes enrichissantes à plusieurs points de vue, mais elles s’intègrent rarement à une démarche structurée et stimulante en enseignement du français. Comme les élèves doivent écrire tous les jours et que le personnel enseignant n’a pas toujours le temps ni les ressources nécessaires pour développer de nouvelles activités, ces directrices sont heureuses de faire appel aux étudiantes et aux étudiants du BEPP III pour élaborer sur un blogue une sortie en plein air dans le cadre d’une démarche de carnets en enseignement du français. Pour préciser leur mandat, elles ont rédigé une mise en situation qu’elles souhaitent le plus claire possible.

Mandat: Sur le blogue, durant la sortie et en classe, nous souhaitons nous inspirer des pistes que vous nous offrez pour amorcer notre démarche de carnets des aventuriers.

2. Contexte scolaire

- Dans les quatre écoles que nous dirigeons, soit une au centre-ville, une en banlieue et deux à la campagne, la démarche des carnets sera proposée à toutes les classes des 2^e et 3^e cycles, mais effectuée par classe sous la gouverne du personnel enseignant assisté de quelques accompagnatrices ou accompagnateurs.

- Parmi le personnel accompagnateur, il est possible de faire appel à des adultes qui s’impliquent régulièrement auprès des élèves de la région, notamment des spécialistes en éducation, en plein air ou en environnement, des employées et des employés des services de loisir, des parents et grands-parents d’élèves expérimentés dans plusieurs domaines, des membres d’associations sportives et culturelles, des gens d’affaires, des proches du personnel scolaire, en somme, l’accompagnement n’est pas un problème. Dans notre région, tous misent sur la réussite scolaire.

- Sur le plan de la santé globale, un plan de mise en forme vient d’être adopté, autant pour les enfants que pour les adultes. En réalité, pour participer à une sortie en plein air, certaines personnes parmi nous auront un rythme plus lent, si bien qu’il serait pertinent d’effectuer des activités en chemin afin qu’elles puissent reprendre leur souffle sans être dévalorisées pour autant.

- Sans être des spécialistes en informatique, le personnel de chacune de nos écoles est en mesure d’utiliser les programmes usuels et d’effectuer des recherches dans Internet. Les élèves ont accès à un ordinateur en classe et à la maison ou dans le voisinage. La lecture d’un blogue ne pose pas de difficulté pour eux.

- Parmi notre personnel enseignant, certains titulaires de classe ont créé un blogue pour communiquer entre eux et avec les parents, mais plus encore. Ils semblent dire que le blogue est un excellent lieu pour structurer et diffuser des fragments d’activités à mesure qu’elles prennent forme, sans attendre d’avoir conçu, rédigé et révisé une démarche complète d’activités, comme cela se fait sur papier. En fait, ils précisent que la démarche prend forme d’un article à l’autre.

- Sur blogue, le travail simultané de plusieurs personnes est favorisé dans un esprit de collaboration. De plus, comme la lecture est interactive, des précisions et des corrections peuvent être apportées aux articles, même une fois publiés. L’insertion de visuels, de citations, de références, de vidéos, etc., tout cela rend le texte vivant, à l’ère où l’écriture et la lecture hypermédiatique frappent à la porte de nos écoles!

- Parmi les quatre compétences en français, l’écriture quotidienne de textes variés reliés à la sortie demeure prioritaire dans chacune de nos classes.

- Nous voulons aussi que la grammaire fasse l’objet d’enseignement à partir de problèmes rencontrés par les élèves en situation d’écriture et de lecture, au lieu de l’inverse.

- Nos élèves sont attirés par les œuvres documentaires de différents genres, y compris en bande dessinée. Nous souhaitons qu’avec le personnel enseignant, ils puissent s’en servir davantage en apprentissage de l’écriture, de la lecture et de la communication orale, en plus de pouvoir les apprécier à leur juste valeur.

- La recherche de textes variés reliés à une sortie intéresse grandement notre personnel enseignant. Nous aimerions partager vos suggestions à ce sujet, autant pour adultes que pour enfants, dans la mesure où elles enrichiront notre enseignement en lecture et, bien sûr, notre culture.

- Nos élèves aiment discuter entre eux, participer à des jeux de rôles et même se filmer pour revoir leurs prestations. Ils participent volontiers à une démarche en communication orale où ils sont actifs. Ce serait intéressant de profiter de la sortie pour leur proposer des activités dans ce sens.

3. Sortie en plein air

Mandat : proposer sur le blogue de votre équipe une sortie en plein air

Présentation : rédiger de courts articles de blogue sur chacun des aspects de la sortie

Exemples : photo du lieu choisi et slogan; contenu visuel d’un sac à dos; carte des sentiers; notes manuscrites sur l’histoire des lieux; lettre d’invitation aux élèves signée par la moufette des lieux; code d’éthique en forêt; reportage radio sur trois grands explorateurs passés par là; problème d’orthographe : écrit-on « dahu » ou « dahut » et résolution avec la rubrique étymologique d’Antidote; résumé d’un album documentaire sur les roches de la région avec lien dans Internet sur la maison d’édition; recette de barres de céréales énergétiques; horaire de la journée décliné au futur, au présent et au passé, etc.

Notes :

- Participation : la sortie devrait être prévue pour une classe de 30 élèves accompagnés par deux enseignantes ou enseignants et quatre adultes de la région.

- Durée: la sortie peut s’étendre sur une journée scolaire aux horaires habituels. Ces horaires varient d’une école à l’autre en fonction du transport scolaire.

- Transport: les déplacements à pied ou en transport en commun sont à privilégier plutôt qu’en autobus scolaires si possible. Les adultes n’ont pas les assurances requises pour véhiculer des élèves.

- Budget: un montant minimal est prévu pour l’ensemble des écoles, mais toutes les dépenses devront être indispensables et justifiées. Le choix d’un lieu à proximité d’au moins deux des quatre écoles est à privilégier pour limiter les frais de transport.

- Équipement: une liste d’équipement individuel est à rédiger: sac à dos, permission signée des parents, mention d’allergies, carte d’assurance maladie, vêtements de rechange, lunch, eau, etc. Une liste d’équipement collectif est aussi à prévoir: téléphones et numéros de l’école, des parents, des services d’urgence, une trousse de premiers soins, des toiles d’abri, un lunch supplémentaire, des vêtements de rechange, etc.

- Choix d’un site: dans notre région, bien des sites sont accessibles: montagne, forêt, parc, rivière, lac, marais, île, etc. Les services offerts et les coûts varient en fonction des aménagements, des infrastructures d’accueil, de l’achalandage, du personnel en place, etc. Le choix d’un  déplacement est essentiel: à pied, à vélo, en embarcation, en raquettes, etc. La sécurité est à prévoir sur chacun des sites: procédures en cas d’urgence, assistance par téléphone, etc.

- Rythme de marche: puisqu’il s’agit d’une sortie de français en plein air, il y a lieu de doubler, voire de tripler le temps nécessaire pour parcourir un sentier de manière à permettre la tenue d’activités de carnets en chemin.

 4. Activités de carnets durant la sortie

Mandat : proposer sur le blogue de votre équipe des activités de carnets qui peuvent être intégrées à la sortie en plein air

Présentation : rédiger de courts articles de blogue sur la tenue d’activités susceptibles d’alimenter les carnets des aventuriers

Exemples : prise de photos numériques des élèves qui imitent les grenouilles d’un étang; affiches de mots de vocabulaire à installer temporairement sur les lieux où les réalités se trouvent, par exemple, un cairn en montagne; traverse d’un ruisseau sur un arbre mort à l’aide d’un bâton suivi d’une courte histoire à inventer sur un enfant-héros; dessin dans un calepin avec des couleurs à nommer précisément; sur le dos, lecture dans les nuages de la biographie du ciel; écriture de la plus longue phrase que l’équipe peut inventer et répéter sans se tromper; chanson et danse pour faire cesser la pluie; lecture d’une phrase à voix haute de chacun des livres apportés, puis agencement des contenus en relation avec les lieux; transcription des activités de carnets sur une carte des lieux; etc.

Notes :

- Matériel : appareil photo numérique, calepin de notes, crayons de couleur, œuvre documentaire, affiches de mots de vocabulaire et cordes, paroles de chanson, sacs de plastique, etc.

- Choix d’activités : si les élèves sont divisés en six groupes accompagnés d’un adulte, une sélection d’activités de carnets peut avoir été faite pour chacun des groupes au préalable.

- Thème : comme les enfants aiment jouer, il s’avère pertinent de choisir un thème et d’y intégrer les activités de carnets. Par exemple, dans un raid, différentes épreuves sont de mise, et cela motive les élèves.

- Élèves à risque et à l’aise : il arrive parfois que des élèves à l’aise en classe le soient moins en plein air et l’inverse. Il est même possible de créer des petites équipes où les uns aident les autres durant la sortie, puis de retour en classe.

- Déroulement : parfois, pour se sécuriser, on a tendance à planifier chacun des éléments d’une sortie, si bien que l’on n’est plus disponible pour ce qui survient au hasard du chemin. Il serait dommage d’empêcher les élèves de photographier un cerf de Virginie, puis de le suivre en pistant ses empreintes sur le sol humide faute de temps alors qu’on a pris quinze minutes les yeux fermés à imaginer quels sont les animaux qui vivent dans la forêt!

- Meilleures prises : pour les carnets des aventuriers, les meilleures prises de notes et de visuels adviennent lorsque l’horaire n’est pas trop chargé.

- Dépliants : tous les documents, promotionnels ou informatifs, sur les lieux de la sortie, y compris les sites Web, sont susceptibles d’être utilisés dans les carnets.

5. Communication et suivi sur blogue

Puisque nous avons choisi le blogue comme plateforme de communication, nous vous invitons à ouvrir un blogue par équipe afin d’y amorcer une démarche de carnet. Nous nous engageons à commenter vos articles quotidiennement, non pour les évaluer, mais pour mettre l’épaule à la roue. Nous laissons à vos professeures le soin d’évaluer vos blogues le moment venu.

 Si nous retirons de nos souliers les cailloux

qui freinent notre avancée dans la blogosphère,

nous pourrons alors les semer

pour nous y retrouver collectivement!

1. Les pages jaunes

Prendre un carton et un crayon de feutre par personne, choisir dans un rayon de dix mètres un élément du paysage qui suscite une réaction, rédiger une phrase exclamative appropriée et l’installer à proximité. En équipe, tenter d’associer exclamations et paysages, puis créer l’album des pages jaunes d’Orford sur autant de photos.

Comme se doit être beau, de là-haut!

2. Le tapis rouge

Sol inégal

Sur le tapis rouge d’Orford, bander les yeux de votre partenaire, puis marcher bas dessus bras dessous en silence. Inverser les rôles. Élaborer le lexique de vos perceptions sensori-motrices.

3. Le cordon-bleu

Savourer l'aventure!

S’encorder pour effectuer la prochaine montée à un rythme lent, en gardant la corde tendue. S’imaginer en haute montagne, traversant trois lieux dangereux: une crevasse sans fond sur un fragile pont de neige, une cascade d’eau en crue sur un névé (une plaque de neige) aminci par le soleil, puis un champ de séracs (immenses blocs de glace) en mouvement sur une échelle instable. S’encourager mutuellement avec le plus de mots reliés à la cuisine: savourer l’aventure!

entre le raid, les pieds mouillés dans les pistes d’automne,

et l’atelier, à l’abri dans une yourte ancrée au sommet,

empunte naturellement la cartographie,

geste graphique issu de l’expérience des lieux.

Sur la carte en friche, le parcours se transforme par strates en tracé,

avec des anecdotes, des photos, des annotations, des souvenirs, des renseignements, des relevés, des mesures, des échelles, des couleurs, des lignes, des courbes, des symboles, des légendes,

puis, dans le carnet, le tracé prend corps par la juxtaposition de fragments,

aussi divers que des textes poétiques, narratifs, documentaires; des récits de raid, d’ascension, de voyage; des photos de visages, de textures, de paysages; des bribes de souvenirs, de désirs, de projets; des descriptions factuelles, schématiques, chiffrées; des références de livres, d’articles, de sites Web, 

à relier

à soi, aux autres, sur papier, sur blogue, à la montagne, au carnet. 

Trekking vers le Mera Peak, Népal

D’aussi loin, le sommet (récit d’expédition en haute montagne)

Par strates, ce récit relate au fil des pas la progression d’une expédition vers le Mera Peak, mettant en relief la transformation des paysages himalayens, la multiplication des échanges entre Québécois, Sherpas et Népalais, ainsi que l’avancée de chacun autant dans l’imaginaire que sur le glacier.