Daniel Bourrion est né en 1967 en Lorraine. Un DEA en Littérature générale et comparée en poche, il connaît plusieurs expériences professionnelles dans le domaine de l’éducation et de la recherche, comme analyste-documentaire pour l'INIST-CNRS, enseignant et conseiller principal d'éducation. En 2006, Daniel Bourrion devient conservateur des bibliothèques. En juillet 2007, il est nommé responsable de la bibliothèque numérique et de l'informatique du Service commun de la documentation de l'Université d'Angers.

Il publie son premier recueil, Une paupière à la fenêtre, aux éditions de l'Estocade en 1998, puis un travail photographique, historique et poétique, Pose(s) Café, réalisé en collaboration avec Olivier Toussaint et Jean-Christophe Diedrich, en juin 2000. En 2003, les éditions La Dragonne publient Répons, une oeuvre-performance collaborative avec le poète Saïd Diba.

Après la création de son premier site (qui n’est plus accessible actuellement) où il présente son travail, il prend conscience de l’enjeu de cette écriture numérique:

«Le numérique déjà là, donc. A ce moment, pas de textes en ligne, mais sentiment d’une évidence, que la frontière suivante, c’était les réseaux.»

Mais c’est aussi le hasard qui le mène à éditer ses textes au format numérique: après sa rencontre avec François Bon, Daniel Bourrion décide de lui proposer son texte Incipit. François Bon l’accepte et le publie en 2012. Suite à cette collaboration et à ses visites sur le site du Tiers Livre, Daniel Bourrion crée un deuxième site, Face Terres qui a depuis laissé place à Face Ecran (toujours en activité). En parallèle, il anime un blogue RJ45 en tant que conservateur des bibliothèques responsable de la section Bibliothèque numérique pour la bibliothèque universitaire d’Angers (BUA). 

Daniel Bourrion, sur son site Face Ecran, présente une écriture fragmentée formée de différents fragments qui sur papier seraient retravaillés puis rassemblés pour former un ensemble clos sur lui-même pour être lisible, mais qui sur la Toile peuvent être éclatés sur différents réseaux (Facebook, Twitter, Google+) ou sur un site ou un blogue. Daniel Bourrion rapproche son écriture numérique de l’écriture papier en établissant la métaphore du livre que serait son site, qui grandit et se nourrit de son travail quotidien. Car là est l’avantage du Web, on peut visualiser le work in progress, qui apparaît déjà comme un résultat.

Marie Bobin
«J'ai été Robert Smith», par Daniel Bourrion, octobre 2012.