Benoît Vincent, écrivain, né en 1976, pense mourir «d’un accident de voiture ou d’un arrêt cardiaque». Après un doctorat en littérature comparée qu’il abandonne, il s’inscrit à un brevet de technicien supérieur (BTS) Gestion et protection de la nature-gestion des espaces naturels. Il enchaîne ensuite divers emplois: ouvrier textile, veilleur de nuit, peintre sur tôle, surveillant de collège, enseignant vacataire de français, animateur d’atelier d’écriture, chômeur, etc. pour finalement devenir botaniste phytosociologue au sein de l’association La Maison de la Lance cofondée en 2005.

En 2013, il s’installe comme indépendant, ce qui lui permet de créer un atelier de «recherche-action» sur l’espace, les environs et l’habitat, mariant ainsi la littérature à l’environnement.

En plus de publier ses textes sur son site Ambo(i)lati comme L’abandon, L’étendue, etc., il publie des oeuvres numériques chez Publie.net telles que Trame, unenuit dans la mort (2008), écrit jugé d’ «halluciné» par l’auteur lui-même et rédigé lors d’une nuit passée à l’hôpital au chevet de son père, mourant, ou encore Pas rien (2011). Il publie également des livres papiers, comme L’éclat aux Éditions de L’Harmattan.

Sur son site Ambo(i)lati, Benoit Vincent mélange poésie, récit, article, critique littéraire, créant une diversité de choix pour ses lecteurs.

En plus de son activité d’écrivain et de botaniste, il codirige la revue en ligne Hors-Sol, avec Partham Shahrjerdi, auteur de la photographie présente sur la page d’accueil du site.

Tout comme Quignard et Blanchot, dont il est un grand lecteur, Vincent essaye de travailler sur le «lire» et plus particulièrement sur le «lire-écrire»:

«La littérature n’existe que dans ce double mouvement: qui lit écrit; qui écrit lit. Depuis je trouve dans de nombreux textes, de nombreux blogues, cette idée du lire-écrire. C’est une idée commune (je ne dis pas que j’en suis l’inventeur). Cela me réjouit. Toute théorie est un idiome, le partager définit une communauté — c’est aussi ce que disent les deux auteurs.»

De plus, pour Benoit Vincent, rien ne prouve que le livre disparaîtra, comme rien n’indique que le texte ne puisse se passer du papier. Il y a une confusion entre le texte et le support: «Il y a une littérature hors du livre». Les tracts, les sms et les mms, Facebook, Twitter sont une autre langue, une autre forme de lecture. Internet redéploie l’écriture.

Solenne Lagedamont