Né en 1980 à Brossard, Daniel Grenier a ensuite vécu quelques années dans Villeray, pour s’installer ensuite à Saint-Henri, qu’il découvre depuis dans ses textes et sur son ancien blogue (entre 2009 et 2011) ainsi que sur son nouveau, Saint-Henri. Il est également connu sous le nom de Clarence L’inspecteur sur son premier blogue: 

«On me dit que c'est un nom de fille mais moi je dis que c'est un nom de gars. Quand tu le dis en anglais ça sonne gars, je veux dire, ça sonne gars.»

Diplômé de l’UQAM (Université du Québec à Montréal), il a terminé une thèse en études littéraires sur les figures du romancier dans la fiction américaine du XIXe et du XXe siècles. En 2012, il a publié aux éditions Le Quartanier, dans collection «Polygraphe», son premier livre, Malgré tout on rit à Saint-Henri, dont le titre est tiré d’une chanson de Raymond Lévesque. Écrit sur une période de 10 ans, le livre ballade le lecteur de la rue Rose-de-Lima au marché Atwater en passant par le square Sir-George-Étienne-Cartier et le métro Lionel-Groulx. Dans l’écriture, deux oeuvres l’ont inspiré: Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy et le documentaire À Saint-Henri le cinq septembre de Hubert Haquin:

«On dit qu’à Saint-Henri, tout est possible. Ici, les filles ressemblent toutes à des actrices de cinéma et Louis Cyr est encore assez fort pour porter n’importe quel destin sur ses épaules. Toutes les lignes du métro convergent et le bruit de fond de l’autoroute n’empêche pas les gens de rêver – à un avenir meilleur, à leur lointain pays tropical. On dit qu’ici des histoires s’écrivent, malgré tout, au milieu des obsessions débridées, des défaillances technologiques et des quiproquos.» - Extrait de Malgré tout on rit à Saint-Henri.

Grenier use dans ce premier livre de beaucoup d’ironie, d’humour et d’autodérision. Pour lui, il s’agit d’un livre «très pété mais qui sait rester sur le plancher des vaches» où il invite le lecteur à venir se promener dans ce quartier, à y rencontrer des gens de tout horizon, ainsi que des auteurs. Le livre fonctionne, d’après Grenier, sur le mode de l’incursion et de l’excursion: «à partir d'un endroit précis qui existe dans le réel, on s'infiltre dans la tête de personnages qui y habitent, mais on se permet aussi d'en sortir pour aller ailleurs.» Dans ce livre, Daniel Grenier a aimé créer des effets de réel, en choisissant son quartier comme lieu d’action, en créant des effets d’oralité, en s’intéressant aux détails et au hasard, à l’immigration et à la l’écriture.

Très présent sur la toile, Grenier a notamment créé plusieurs blogues, tels que On est toujours trop bon, My All American Locker, oh mon dieu charles darwin, Blogue Concept.

Solenne Lagedamont