Caroline Bernard, de nationalité française, est née en 1978. Après avoir travaillé pendant 9 ans pour la Haute École d’art et de design de Genève (HEAD), notamment en tant que collaboratrice scientifique pour le Laboratoire Formes de l’interactivité, Caroline Bernard enseigne à l’École de photographie de Vevey en Suisse. Elle est aussi Professeure invitée à l’École des arts visuels et médiatiques de l’UQAM.

Caroline Bernard est une artiste qui s'intéresse en particulier aux nouvelles formes de cinéma et d'écriture crées par le développement de la vidéo partagée et de la téléphonie mobile. Ses créations et sa recherche se spécialisent dans les nouveaux médias et plus particulièrement dans la vidéo interactive.

Depuis presque dix ans, elle forme avec Damien Guichard le collectif Lili Range Le Chat, basé entre la France et la Suisse. Leurs créations naissent souvent suite à un voyage, à la découverte d’un nouveau territoire, et s’articulent autour des nouvelles formes de cinéma et des images mobiles.

Leurs oeuvres connaissent une visibilité mondiale, grâce à des expositions, des conférences et des ateliers dans divers pays comme le Japon, l’Indonésie, l’Ouzbékistan, le Brésil, l’Irlande, la Suisse et la France. Depuis 2008, ils mènent le projet Migrateurs avec l'artiste japonaise Michiko Tsuda, qui «développe des jeux hybrides et polymorphes fondés sur des échanges filmiques. Par exemple, dans Rio de Janeiro - Sao Paulo, One Single Image, un ruban filmique imprimé qui se déploie sur des dizaines de mètres montre le travelling réalisé en voiture entre les deux villes brésiliennes séparées par 550 kilomètres.» UQAM

De plus, Bernard codirige avec Damien Guichard un travail de recherche sur les nouvelles formes de parole citoyenne pour Chemins de Traverse, une ONG genevoise.

Bernard développe sa recherche créative en participant à des collaborations scientifiques à la Haute École d’art et de design de Genève. En 2012, elle publie Six semaines de parallèles confondues aux éditions Art&Fictions. Dans ce livre, elle expose le processus répétitif des prélévements d’enregistrements provenant de toutes les machines embarquées dans les taxis qui l’ont transporté pendant trente jours entre son domicile et un centre de radiothérapie. Cette œuvre crée une cartograhie du territoire via les textes, les photographies ainsi que les archives des déplacements et des enregistrements des conversations avec les chauffeurs de taxi, lieu où nait l‘écriture de Caroline Bernard. Dans son livre, elle décrit de même le dispositif entourant son écriture – cabine du taxi, contraintes, etc.

Elle poursuit aujourd’hui un doctorat à l'université Paris 8, portant sur la continuité filmique et sur les modèles de représentation du temps dans l'art actuel.

Marie Bobin
« Japon : les jours suivants, épisode 1», film réalisé depuis des webcams placées partout au Japon et consultées depuis le domicile de Caroline Bernard (Lili Range Le Chat) En mars 2011, le Japon subissait une double catastrophe dont il portera les stigma