Né à Amiens en 1975, Joachim Séné travaille et vit en région parisienne depuis ses 24 ans.

Il débute comme informaticien après un IUT en informatique, puis il décide de se consacrer entièrement à l’écriture. Une écriture avant tout numérique qu’il a déjà pu expérimenter au cours de ses études grâce à l’achat d’un outil de travail qui le suivra tant dans sa vie d’informaticien que dans sa vie d’écrivain: un ordinateur.

Au fil du temps, sa conception de l’écriture numérique change, passant du logiciel Word, avant tout utilisé pour ses études universitaires mais «capable lui-même de recevoir d’inévitables mots non prémédités», à l’écriture telle qu’il l’entend maintenant, celle du blog. C’est à partir de 2004 que son expérimentation du blogue commence. Cette découverte de l’écriture virtuelle passe avant tout par la lecture de divers blogues consacrés à l’écriture quotidienne, offrant un espace de discussion par le biais des commentaires et suggestions comme Tierslivre, Remue.net et d’autres.

Après avoir tenu un blogue 20six intitulé Journal Écrit et un WordPress, Joachim Séné crée son propre site d’écriture, Fragments, Chutes et Conséquences, un espace de travail qui lui permet de faire jouer deux langages: le code et la langue française (il choisit SPIP pour mettre en scène ses nouveaux textes). Sur le Web, son écriture demeure singulière: «Écrire à même le formulaire de l’outil n’est pas écrire dans Word, qui n’est pas écrire dans un carnet, qui n’est pas twitter.» 

En parallèle, Joachim Séné fait parvenir plusieurs textes et recueils au fondateur de Publie.net, François Bon. Après plusieurs envois et discussions via les réseaux sociaux, François Bon reçoit Hapax, en 2008, pour lequel il donne une réponse à Joachim Séné dans la journée, avant de publier le texte, le lendemain. Il en est de même pour Sans en 2010. Publie.net devient alors l’éditeur principal de Joachim Séné: Roman en 2009, La crise en 2010 (édité par Publie.papier en 2012), C’était en 2011 (puis Publie.papier en 2012), Arthur Maçon en 2012.

Joachim Séné parle d’une «articulation» entre l’écriture numérique et le papier: un travail d’écriture peut débuter par l’expérience de l’écriture numérique journalière pour tendre à une compilation et à la formation d’un recueil, comme ce fut le cas pour La crise.

Dans ses textes, Joachim Séné s’intéresse à son expérience professionnelle, aux conditions du travail contemporain: le rythme, le quotidien, le décor, les licenciements ou encore la déshumanisation… Une écriture politique que l’on retrouve dans C'était (Publie.net, 2011) ou encore dans Sans (Publie.net, 2010).

En plus de son écriture quotidienne, il tient le site Rature où il se met au service des acteurs de la littérature qui souhaitent avoir une visibilité sur la Toile, en proposant de développer des sites Web littéraires. Joachim Séné participe également à la revue numérique d’ici là, dirigée par Pierre Ménard.

Marie Bobin
Lecture de Joachim Séné lors de la soirée autour de la revue de création d'ici là diffusée sur Publie.net, mars 2010.