Hochelaga Imaginaire - Rue de Rouen http://hochelagaimaginaire.ca/taxonomie-rue/rue-de-rouen fr Ex memoria http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/ex-memoria <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/brunet-b%C3%A9langer-marie-%C3%A8ve">Brunet-Bélanger, Marie-Ève</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p align="right">(Crédits photo: Benoit Bordeleau)</p> <p align="right"> </p> <p align="right"><em>How happy is the </em><br /><em>blameless Vestal's lot! The world<br />forgetting, by the world forgot: </em><br /><em>Eternal  sunshine of the spotless mind!<br />Each</em><em> prayer accepted, and each wish resign'd</em></p> <p style="text-align: right;">- Alexander Pope</p> <p align="center" style="margin-left:36.0pt;"> </p> <p style="text-align: right;"><em>Blessed are the forgetful, for they get the better even of their blunders.</em></p> <p style="text-align: right;">- Nietzsche</p> <p align="right"> </p> <p style="text-align: justify;">Début d’automne qui se vit comme une fin; le ciel semble sur le point de se déverser. Le sol lui répond: miroir grisâtre. Le vent siffle, le son est étouffé par le lainage. À chaque coup de pédale, je m’approche de la ligne qui départage les quartiers. Je ne peux m’empêcher de me demander si l’environnement me signifiera que je suis de l’autre côté de Sherbrooke. Je n’y ai jamais porté attention. St-Germain et Rachel : le feu tourne au vert alors que je vire vers le sud. Dès que je franchis Sherbrooke, je prends de la vitesse; je suis entrainée de plus en plus vite. Les images se superposent : immeubles dangereusement inclinés, deux regards qui ne se reconnaissent plus, voitures immobiles, deux corps, bras ballants, nids de poule qui ponctuent la rue, coffret rouge qui creuse un fossé. Un accord plaqué sur les cordes de ma mémoire : une mélodie trop souvent jouée, des promesses abandonnées remplissant les fosses.</p> <p style="text-align: justify;">Je freine, Hochelaga se déploie devant moi. Le métro est sur ma droite, mais il ne s’imprime pas sur ma rétine. À sa place, il y a un étranger, je le dévisage, j’essaie de comprendre. La distance bien connue réactualisée à chaque fois. Une tranchée qui s’enfonce à chaque parole. L’envie de me boucher les oreilles et de fuir. Mes yeux se posent sur le boitier bleu; j’ai envie d’en oublier le contenu. Il n’y a plus de signifié; il s’est perdu dans les mensonges. Ce ne sont pas les voitures que j’entends, c’est l’écho de trois moments distincts. Ils se rejoignent et se répondent. Le présent vibre au son de deux passés communs, plus ou moins éloignés. <em>Les dendrites, la porte d’entrée du neurone, conduisent des courants électriques (ioniques) générés au niveau synaptique préférentiellement vers le </em><a href="http://fr.wikipedia.org/wiki/P%C3%A9ricaryon" title="Péricaryon"><em>soma</em></a><em>. </em>J’ai envie de remonter la pente et de fermer la porte. Je tourne mon guidon vers la droite, je franchis la barrière invisible pour me diriger vers le métro.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">J’ai de la difficulté à trouver la bonne personne. À certains moments, <em>on </em>s’écrit sans difficulté en impliquant d'emblée la multitude. <em>On</em>, c’est deux personnes qui marchent ensemble, qui découvrent un nouveau quartier, une nouvelle façon de vivre et qui s’apprivoisent à travers les rues. <em>On</em> permet de revivre la liberté nouvellement acquise; le début de la <em>vraie</em> vie adulte. Surtout, <em>on</em> autorise la dissociation des souvenirs et des stimuli. <em>On </em>exclut la personne qui parle. Pourtant, sous cette dépersonnalisation, le <em>je</em> trouve sa place. <em>Je</em> sens l’odeur particulière du houblon; <em>je </em>vois les chemins qui se superposent, l’un dans le présent, l’autre dans le passé; <em>je </em>me rappelle. Il y a aussi le désir de raconter quelqu’un d’autre : de parler d’<em>elle</em>. <em>Elle</em> n’est pas réelle, ce n’est qu’une invention de l’esprit : une fiction. <em>Elle</em> flotte hors de la mémoire. <em>Elle</em> n’a pas de visage, pas de corps. <em>Elle</em> est née dans le quartier, son enfance s’est déroulée près de la rue Dézéry – Déziry, Désiré : désir d’inventer. Ou encore, <em>elle</em> a grandi en banlieue et a choisi de s’installer dans Hochelaga parce que son budget le lui permettait. <em>Elle</em> y a vécu avec des amies aussi novices qu’<em>elle</em> au coin de Darling – les trois darlings – et de Ste-Catherine. La mémoire rattrape la fiction; l’odeur, la pataugeoire désertée, le chemin sinueux jusqu’à la rue Dézéry activent les transmissions nerveuses. Sur le chemin d’asphalte se calque celui de la transmission synaptique. <em>Je </em>s’impose derrière <em>elle </em>: c’est la route qui mène au souvenir.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">La première chose que je remarque, c’est l’odeur grasse du PFK qui ne quitte jamais les lieux. Odeur distincte, tous les <em>fastfoods</em> n’ont pas la même odeur. Je ne suis jamais allée manger dans ce restaurant. Depuis la sortie du burger dont les pains sont remplacés par deux morceaux de poulet frits, mon dédain a encore augmenté. Je me rapproche de la pataugeoire. Dans tous mes souvenirs, elle est vide. Je contemple la même pierre effritée, les mêmes clôtures où la rouille s’accumule, le même fond de béton beige écaillé. Le drain n’est qu’une bouche qui attend l’averse. L’arrière-plan aussi n’a pas bougé : le chalet de brique beige et jaune et la porte verte qui détonne résonnent dans le vide. Ce n’est pas l’endroit qui a changé, c’est moi. De mon poste d’observation, j’entends le roulis incessant des <em>skateboards </em>sur l’asphalte. Ici, le bruit est moins fort, plus subtil; les murs l’étouffent. J’ai l’impression que le crissement du gravier sous les roues ne s’est jamais arrêté. Il rythme le pas des marcheurs : monte à droite, descend à gauche, claquement sec sur le sol et ça recommence. Les passants suivent cette cadence; c’est le cœur du parc. Il peut respirer : roulement sur le côté gauche de la bande, c’est le sang qui entre par les veines pulmonaires. Retour vers le milieu de la piste, c’est le sang qui se déverse de l’oreillette vers le ventricule. Il passe par l’aorte pour retourner irriguer les muscles. Du côté droit de la bande, le sang entre par les veines caves; il coule de l’oreillette vers le ventricule pour ressortir par l’artère pulmonaire; il collecte l’oxygène. Je ne sens plus le PFK, j’entends de moins en moins ce qui se passe au <em>skatepark</em>. Le cerveau a une merveilleuse propriété qui empêche de devenir fou : l’habituation. Un stimulus trop souvent répété finit par disparaître de la conscience, il n’est plus enregistré parce que l’organisme est saturé. À rester assise, je m’habitue au lieu, je commence à en faire partie, c’est signe que je dois changer de place. Je me force à me lever, j’ai la tête lourde, les jambes molles, je suis entre deux – entre trois – ailleurs. On s’habitue à tout; c’est une question d’équilibre, d’homéostasie, de neurotransmetteurs.</p> <p style="text-align: justify;">J’avance sur le chemin fissuré; de l’herbe s’échappe des crevasses. L’opposition me frappe : le gris contre le vert. J’ai l’impression que tout est éphémère. Le parc Raymond-Préfontaine : à mesure que je m’éloigne des <em>skaters</em>, j’ai de la difficulté à croire qu’il s’agit d’un parc. C’est un lieu de passage obligé pour se rendre au métro. <em>Pour transférer l’information d’un point à l’autre de l’axone, il est nécessaire que le potentiel d’action s’y propage et dépolarise sa membrane. </em>C’est un corps divisé en deux par une large cicatrice fatiguée. Du moins, pour les quelques sections que je parcoure aujourd’hui. Les passants qui le matin se rendent au travail ou à l’école ne remarquent rien. Ils marchent d’un pas pressé en regardant droit devant eux, sans que le décor ne s’imprime sur leur rétine. Le soir, c’est la même chose. Le pas peut être plus las; les muscles sont imprégnés des fatigues de la journée. Ils avancent, aveugles. Combien de fois ai-je emprunté ce chemin sans jamais y porter attention? J’étais emportée du début à la fin, chaque pas m’entrainait vers le suivant. Je ne pourrais même pas le décrire de mémoire. Ce n’était qu’une étape nécessaire dans ma journée. Comme les inconnus que je croise, je participais de loin à cet univers, ne cherchant pas à y entrer. Aujourd’hui encore, je suis étrangère, passante essayant d’attraper des bribes de vies anonymes, ne réussissant qu’à entrevoir la mienne.</p> <p style="text-align: justify;">Aujourd'hui, les modules pour enfants sont vides, abandonnés. Le bleu et le rouge des structures attirent mon attention. Dans l’air gris, ils ont l’air essoufflé : un cœur qui n’est plus capable d’oxygéner le sang vicié. L’air manque, les poumons se remplissent de monoxyde de carbone, la fin est proche. Je souris devant les canards en plastique, les mêmes que dans mon enfance. C’était dans un autre parc, dans une autre ville, mais il y a des images qui ne s’oublient pas. La beauté d’un parc réside dans le mélange des gens qui s’y rassemblent. Les frontières s’abaissent, la soudaine proximité pousse les gens à s’ouvrir aux autres, surtout chez les plus jeunes. Deux enfants d’environ six ans, manteau sur le dos, essaient de conquérir l’espace, sans y parvenir. La solitude du lieu les a contaminés, ils sont silencieux. C’est étrange. Habituellement, à cet âge courent, ils sautent et hurlent. Leurs éclats de rire devraient emplir le parc, envahir chaque espace de tranquillité et faire grincer des dents les gens qui sont venus lire en paix. Je les regarde à la dérobée, l’un souffle des bulles de savon; elles sont emportées par le vent. Son regard, comme le mien, les suit. Elles vont lui échapper. Pour le garçon, ce n’est pas un problème, il en souffle des nouvelles. Je suis essoufflée à l’idée de devoir faire plus de bulles, mon cœur n’est plus assez solide. J’aimerais tendre la main et essayer d'en attraper une sans la faire éclater et l’enfermer dans un nouveau coffret.</p> <p style="text-align: justify;">Le deuxième enfant ne cherche pas à interagir avec le premier; il reste dans son coin et ne porte même pas intérêt aux bulles. Ce sont deux étrangers. Deux enfants qui agissent déjà en adulte : ils ne font pas de bruit et ne se parlent pas. Les gouffres ont déjà commencé à se forer. Une femme, environ le même âge que moi, ses cheveux blonds en queue de cheval, a transformé ce lieu en salle d’exercice. Elle utilise les barreaux où, petite fille, j’avais l’habitude de jouer ou de me percher, pour faire des <em>chin up</em>. Je les compte avec elle, par habitude: 12-13-14-15. Elle retombe au sol et court autour des installations. Après quelques tours, elle revient vers le module et commence une nouvelle série : 1-2-3… Ma respiration s’harmonise à ses mouvements : flexion des biceps, j’expire, extension, j’inspire. Elle reprend sa course et je la perds de vue. Les enfants sont toujours silencieux. Ils s’approchent du banc où discutent deux adultes. Ces derniers ne leur accordent pas d’attention. Les deux garçons restent tout près. Mon cœur se serre, j’aimerais faire des bulles avec eux.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Dans la ruelle, le réseau d’escaliers en colimaçons m’évoque une carte postale de Montréal. C’est un décor propre à la métropole. Lorsque je suis arrivée dans Hochelaga, j’ai été à la fois soulagée et déçue de ne pas avoir ces escaliers sur mon immeuble. Soulagée puisque je ne risquais pas de me casser une jambe une journée de tempête et déçue parce que je me sentais encore banlieusarde, loin des risques urbains, de l’imaginaire montréalais : escaliers-escargots et triplex aux briques rouges. En ce mardi après-midi, la ruelle est vide. Pourtant, j’entends des voix qui s’échappent des maisons. Elles sont cachées par la végétation dense, elles paraissent lointaines; je n’arrive pas à savoir s’il s’agit de la télévision, de la radio ou des murmures de chair et d’os. Ce sont des bruits indistincts.</p> <p style="text-align: justify;">Le grincement des cordes à linge, lui, est reconnaissable. Au fond de la ruelle, droit devant moi, l’Église de la Nativité-de-la-Sainte-Vierge me nargue. Fièrement, elle brandit à sa gauche son clocher surmonté d’une croix. Elle se moque bien des cordes à linge et des arbres qui bariolent sa devanture; elle crève le paysage : pierre grise et cuivre oxydé sur un ciel bleu sans nuages. <em>Les terminaisons axonales ou les boutons terminaux sont le site où l’axone entre en contact avec d’autres neurones (ou d’autres cellules) et leur transmet l’information. </em>Une autre superposition : je m’avance jusqu’au seuil de la porte et tire sur la poignée pour m'apercevoir que Dieu aussi prend des journées de congé. Nous nous étions dit que nous y retournerions, que nous verrions les vitraux de l’intérieur. Puis le  temps  a passé et ce n’est jamais arrivé. Aujourd’hui, je n’ose pas retenter l’expérience. Je préfère passer du côté où le présent rattrape le passé sous la forme d’une affichette blanche parsemée de papillons roses : <em>Répit-Providence</em>. Il y a cinq ans, je ne l’ai jamais remarquée. Sur la rue Dézéry, l’odeur particulière du quartier s’affirme. À la fois sucrée et alcoolisée, elle me fait, comme autrefois, retrousser les narines. J’aurais envie d’enfouir mon visage dans mon foulard pour sentir mon parfum, mais avec la chaleur, je ne le porte pas. J’essaie de supporter les effluves de daiquiri qui a mal tourné, sachant que je vais m’habituer. La journée ressemble à une autre : nous étions deux et nous avions profité du soleil automnal et d’un reste de chaleur pour effectuer une reconnaissance du quartier. En passant la rue Adam, l’odeur nous avait frappés. C’était il y a longtemps. Plusieurs mois plus tard, il en avait découvert la provenance et me l’avait partagé dans un bar du village, autour d’une sangria fraîche.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Sur la rue Dézéry, je décide de tourner vers l’est et de suivre ce que je nomme une fausse ruelle. Fausse parce qu’il ne s’agit pas de l’arrière d’immeubles. Au contraire, il s’agit d’un espace aménagé exprès pour les marcheurs. Les voitures ne peuvent pas s’y aventurer, c’est trop étroit. Il s’agit d’un passage reliant les rues Dézéry, Saint-Germain, Winnipeg et Darling. Une artère bien droite, parsemée d’arbres et de bancs. Je m’assois sur le bout des fesses. Le bois gras est recouvert d’écriture au crayon-feutre. À rester immobile, je commence à avoir froid. Je me lève, réactivant ma circulation. Dans le parc Hochelaga, l’odeur a disparu ou alors je me suis désensibilisée. Au loin, j’entends le bruit des voitures qui circulent sur Ontario. Le parc, bien que bondé de gens, est plus tranquille : le bruissement des feuilles dans les arbres et le clapotis de l’eau dans la fontaine sont audibles. J’entends des éclats de voix, les rires, des jappements et le bruit des chaussures qui martèlent le sol. Mon regard se pose sur un coin de gazon un peu en retrait, près de la clôture qui longe la rue Darling. Je devais lire à l’extérieur – allongée dans l’herbe, le nez près du sol et le soleil qui me chauffait le dos – pour pouvoir sentir les effluves de terre chauffée, les relents d’humidité et le gazon fraîchement coupé. Toute cette nature se mélangeait aux pages, aux mots pour former la trame de l’interdit. Le Paradou. <em>Il n’y avait, sous le plafond bleu, que le parfum étouffant des fleurs. Et il semblait que ce parfum ne fût autre que l’odeur d’amour ancien dont l’alcôve était</em><em> toujours restée tiède, une odeur grandie, centuplée, devenue si forte, qu’elle soufflait l’asphyxie.</em> Un autre jour, le bruit des cloches enseveli par le moteur des voitures filant sur la promenade me rappelle l’histoire d’Albine et de Serge, écho de mon histoire.</p> <p style="text-align: justify;">Je contemple le temps, vieillie par tous les souvenirs qui ne cessent de remonter. Le parc a de multiples visages – ceux des passants. Près de moi, un homme âgé se repose sur un banc. Son regard flâne comme le mien. Plus loin, ce que j’imagine être une famille joue à la pétanque. Les âges se mélangent en une fresque multigénérationnelle. Je les entends rire. Encore plus loin, je devine l’espace réservé aux enfants. Les couleurs vives des modules attirent mon attention. Ils doivent être une dizaine à les parcourir. Leurs cris aigus se rendent jusqu’à moi. Au centre, sous le gazebo, un groupe d’adolescent discute. Ils ont la nonchalance propre à leur âge. Avant, j’amenais ma chatte avec moi pour qu’elle prenne l’air. Les gens étaient intrigués, ils venaient me parler, la flatter. Elle devenait nerveuse, il fallait rentrer. <em>La synapse représente une zone de jonction spécialisée, située à l’endroit où la terminaison d’un axone entre en contact avec un autre neurone ou un autre type de cellule. Il s’agit de l’espace dans lequel les neurotransmetteurs sont libérés.</em> Deux bancs sont occupés, non pas par des personnes, mais par des dessins au plomb et des lettres de couleurs. Le « O » jaune côtoie un « T » bleu. Ils auraient davantage leur place dans une salle de classe. À leur gauche, une bouche grise sourit timidement, à moins que ce ne soit la courbure normale qui donne cette impression. La lèvre supérieure me semble découpée au couteau; elle est carrée, presque plate. La lèvre inférieure, au contraire, est arrondie. Je détourne le regard. À l’intersection d’Adam et de Darling, j’ai envie de fuir hors de ma mémoire. J’avance.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">La façade se ressemble, la brique est restée rouge, mais elle semble plus lisse, moins usée. Une image de seringues remplies de Botox me traverse l’esprit. La porte a été changée; une large fenêtre encadrée de noir remplace celle blanc sale, qui ne se refermait jamais complètement. Derrière, l’escalier construit dans une matière grise, synthétique, artificielle. Dans la vitre, je vois mon reflet. Je me demande si moi aussi j’ai l’air refaite ou si j’ai l’air vieille alors que la bâtisse a droit à un deuxième souffle. Je me demande qui me reconnaîtrait, après tout, je ne suis marquée d’aucun numéro civique.</p> <p style="text-align: justify;">1435. Le numéro civique est inscrit sur une belle plaque de métal noir. Il s’harmonise avec la porte. Les chiffres aussi sont noirs. Pour les faire ressortir, ils sont entourés de petits carrés blancs. Le contraste moderne et épuré. Rajeunir la bâtisse avec une nouvelle brique, d’un rouge plus soutenu, avec le blanc éclatant et le noir charbonneux. Tout est propre. Même la fenêtre. Elle reflète à la perfection les voitures qui sont stationnées le long de la rue: une de ces voitures plus imposantes de marque Nissan. Le modèle pour les gens qui aiment la ville et ces rues asphaltées, mais aussi la campagne avec ses chemins boueux. J’ai envie de tourner la poignée, de gravir les marches et d’ouvrir la porte pour voir ce qui a changé. L’espace d’un instant, je reverrais les murs terracotta et la toilette qui fait face à l’entrée. Ma main reste en l’air. En reculant de quelques pas, je vois les trois fenêtres qui percent le mur. Dans celle de droite, il n’y a plus de rideaux orange. Il n’y a probablement plus rien. Les arbres font de l’ombre sur la devanture, en étendant le bras, il me serait possible de toucher leurs feuilles.</p> <p style="text-align: justify;">La cour fait écho au-devant : beaucoup de choses ont changé. La galerie miteuse avec sa peinture gris-bleu écaillée n’existe plus. À la place, un élégant garde-corps en fer noir a été érigé. Le plancher aussi a dû être changé. Un cabanon est en train de se faire construire. Il est encore en contre-plaqué, signe que le travail est loin d’être achevé. <em>La dépolarisation de la membrane provoque l’ouverture des canaux calciques. Les ions Ca<sup>2+</sup> vont pénétrer dans la terminaison axonique, augmentant la concentration interne du calcium: signal pour que les vésicules synaptiques libèrent le neurotransmetteur. </em>Les anciens occupants ont dû partir. J’imagine mal l’ancien voisin accueillir ses prostituées et leurs clients dans ce nouvel environnement. La famille dysfonctionnelle qui brisait sa vaisselle hors des heures de repas ne trouve pas plus sa place dans ce nouveau décor. J’ai l’impression qu’on a essayé de se débarrasser de la « racaille ». Seul l’appartement du bas est resté identique : il est vide. J’ai le souvenir d’une nuit passée sur le trottoir, ma chatte enfermée dans une cage prêtée par une voisine à qui je n’avais jamais parlé.  En pleine nuit, on m’avait réveillée; il y avait le feu à côté. Le bruit des sirènes, la lumière des gyrophares et la fatigue se mélangeaient à une pointe de découragement. Les pompiers avaient défoncé la porte du premier pour constater qu’il était vide. Dès le lendemain, la rumeur d’un incendie criminel avait circulé : l’argent des assurances. Je secoue la tête; le soleil contraste avec la nuit. À la place de la vieille <em>Accent</em>, une <em>Mini Cooper</em>, tout ce qu’il y a de plus neuf, est stationnée. Elle s’harmonise avec le nouvel immeuble.</p> <p style="text-align: justify;">Pourtant, en face, l’ancien existe encore. Les bâtiments carrés sont délavés. Le béton devenu gris pâle suite aux hivers enneigés et aux étés ensoleillés côtoie la brique effritée : blanches, grises, noires, jaunâtres, brunâtres, l’impression d’une courtepointe tressée serrée. Les mêmes vieilles portes de garage couvertes de tags narguent la nouvelle brique uniforme. Celle qu’on voyait le mieux de la cuisine est multicolore. Les nombreux dessins qui ont été tracés se sont superposés. Les plus anciens sont effacés, mais on voit encore la couleur utilisée. Du vert et du bleu qui aujourd’hui forment un enchevêtrement turquoise, des cercles rouges, une touche d’orange. Et sur le dessus, des lèvres grossièrement formées, au contour rouge. L’intérieur n’est pas rempli. Ce <em>pattern</em> se répète à plusieurs endroits, entre autres, sur la clôture en bois qui ne sert à rien. Elle est déposée sur celle en grillage. La polyphonie des voix urbaines qui s’entrelacent crie son message : <em>I was here!</em></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Je remonte Darling vers Ontario. À l’intersection, la caisse Desjardins, où de multiples chèques de paie ont été déposés, n’existe plus; le local est à vendre ou à louer. En face, <em>l’Idée-Fixe</em> est identique. On y vend toujours des jeux vidéo ou de la pornographie. Le néon <em>XXX</em> est allumé, comme dans mes souvenirs. Il faut bien que certains repères restent. Je continue à marcher sur Ontario vers l’est. Je reconnais certaines boutiques; d’autres ont été remplacées. Le visage de la rue a changé, tout en restant le même. Les vitrines sont <em>cheaps </em>: la lingerie bas de gamme côtoie les fourre-tout – de l’électronique, de la vaisselle et des jouets pour enfants. La <em>Lunetterie Milot</em> est le reflet de la chic Masson avec ses boutiques de vêtements québécois pour tout âge et ses restaurants aux saveurs d’ailleurs. Devant les avions de papier – cliché de la rentrée –, le présent rattrape de nouveau le passé. Plus j’approche de la Place Simon-Valois, plus la promenade prend les airs de sa jumelle. Les devantures se sont refait une beauté. Je m’arrête devant <em>Fruits du jour</em>. Du côté sud de la rue, je constate la transformation : l’étalage vert et l’auvent rayé ont disparu. L’intérieur aussi semble remis à neuf; il est plus aéré. J’entends l’accent italien, mais je ne reconnais aucun visage. <em>Les neurotransmetteurs agissent sur le neurone postsynaptique en se fixant à des milliers de récepteurs. La fixation du neurotransmetteur agit comme une clé dans une serrure. Il permet la transmission du message chimique. </em>Et moi?</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">J’escalade Bourbonnière : Rouen, Hochelaga, Pierre-de-Coubertin, Sherbrooke. Je quitte H.-M. et ses deux cents portes comme je l’ai fait il y a cinq ans. Le premier juillet au matin, nous avons rempli le camion de déménagement. L’appartement était déjà au trois quarts vide. J’ai jeté un dernier regard aux murs, à la rue et au building. Je suis partie sans me retourner.</p> <p style="text-align: justify;">L’année et demie habitée à Verdun est floue. Une tentative d’oublier les déceptions, de trouver la bonne personne. Verdun s’oppose à Hochelaga : colocation difficile contre les trois darlings, secte religieuse les dimanches matin à l’opposé des condoms utilisés sur le parvis, propriétaire envahissant au rez-de-chaussée en contrepartie de celui impossible à rejoindre, sans adresse. L’été, mon refuge était le bord de l’eau. J’y allais inlassablement pour lire, pour étudier, pour travailler. L’hiver, j’endurais. Puis il a fallu partir en hâte. C’était en mars, il y avait de la neige et de la gadoue partout. Les pieds mouillés, on continuait à transporter les boîtes.</p> <p style="text-align: justify;">À NDG, je croyais avoir réussi à remplir les trous, à retrouver le chemin. Le coin était miteux, il n’y avait pas de prostitués ou de <em>dealer</em> comme dans la ruelle près de Darling, mais la pauvreté immigrante et anglophone transparaissait. Au début, ce n’était pas grave, il y avait une sorte de chaleur. Puis les murs sont devenus hostiles; ils rappelaient trop de souvenirs. Ils se teintaient de la couleur du mensonge. Plus le temps avançait, plus le passé se noircissait. Le boîtier bleu était bien caché, mais ça ne suffisait pas. L’impression d’étouffer.</p> <p style="text-align: justify;">Comme à Verdun : il fallait partir, il fallait tout recommencer et oublier. Faire en sorte que la mémoire ne puisse pas être réactivée. <em>Le neurotransmetteur doit être éliminé de l’espace synaptique pour rendre à nouveau possible la communication. La repolarisation de la membrane provoque la fermeture de canaux Ca<sup>2+</sup> qui sont le signal pour arrêter la libération du neurotransmetteur</em>. Dans le présent, je laisse <em>Hochelag</em> derrière moi; je me fuis : éliminer les nombreux <em>triggers</em>. Quartier après quartier, j’essaie de m’éviter : j’aimerais tuer ma mémoire et oublier. Rosemont, c’est le nouveau départ, loin des déceptions. C’est le travail, c’est l’impression d’être utile et de pouvoir changer les choses. C’est le mouvement. Je débarre la porte du 3875. Les murs ressemblent un peu à ceux de NDG, sans l’odeur de curry. Je pousse la porte du #5. L’odeur de pluie vivifiante se diffuse dans l’appartement, ça me ramène au présent : les nouvelles couleurs, les nouveaux meubles, les nouveaux effluves. Aseptiser l’environnement de tout déclencheur, de tous stimuli : retrouver le calme. <em>Permettre le retour à l’homéostasie</em>.</p> <p> </p> <p> </p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-rachel" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Rachel</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-saint-germain" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Saint-Germain</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-sherbrooke" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Sherbrooke</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-sainte-catherine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Sainte-Catherine</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-d%C3%A9z%C3%A9ry" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Dézéry</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-darling" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Darling</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/parc-raymond-pr%C3%A9fontaine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parc Raymond-Préfontaine</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/%C3%A9glise-nativit%C3%A9-de-la-sainte-vierge-dhochelaga" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Église Nativité-de-la-Sainte-Vierge-d&#039;Hochelaga</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-adam" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Adam</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/ruelle-winnipeg" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelle Winnipeg</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/avenue-bourbonni%C3%A8re" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Avenue Bourbonnière</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/avenue-pierre-de-coubertin" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Avenue Pierre-de-Coubertin</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-generaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Mots-clés:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/mots-cl%C3%A9s-g%C3%A9n%C3%A9raux/paysage" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Paysage</a></div><div class="field-item odd"><a href="/mots-cl%C3%A9s-g%C3%A9n%C3%A9raux/urbanisme" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Urbanisme</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div><div class="field-item odd"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/v%C3%A9lo" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Vélo</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/parcs-et-squares" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parcs et squares</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div></div></div> Mon, 09 Mar 2015 15:00:49 +0000 Marie-Ève Brunet-Bélanger 156 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/ex-memoria#comments Étrange Hochelaga http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/%C3%A9trange-hochelaga-0 <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/fournier-virginie">Fournier, Virginie</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p>Étrange, l’Hochelaga.</p> <p>Territoire débusqué au creux d’une pente, au moment où la vitesse à laquelle tournent les roues du vélo accélère, laissant de moins en moins de contrôle sur la direction - droit devant, vers le Sud, toujours plus au sud, toi qui viens du Nord, de beaucoup plus loin au nord.</p> <p>***</p> <p>Les rues défilent; Sherbrooke, Hochelaga, De Rouen, Ontario. Peu importe quel appartement tu as occupé, en quel territoire ennemi tu t’es tapie, tu ne t’éloignes jamais du métro, point lumineux qui te sert de phare. Parfois, quand tu marches, tu as encore l’impression d’être perdue même si tu refais toujours le même trajet.</p> <p>Tu débarques dans son royaume, déambule dans ses rues comme si elles t’appartenaient, alors que tu n’es qu’une étrangère en terrain inconnu. Tu marches dans Hochelaga comme on pénètre une forêt dangereuse; en prêtant attention aux dangers qui pourraient surgir, en allégeant le pas pour te fondre à la faune urbaine. Des ombres passent, défilent. Le lieu est impossible à saisir dans sa totalité. Ce n’est que par fragments épars que tu arrives à avancer, à t’enfoncer plus en avant dans ce territoire impénétrable <em>a priori</em>.</p> <p>***</p> <p>Étrange lieu poursuivi depuis la fin de tes shifts, à vélo, à pied, en métro. Course effrénée, jamais un simple retour, mais bien une arrivée dans une nouvelle patrie<em>.</em> Tu cherchais à le rejoindre quand tu t’essoufflais sur l’avenue du Parc. Il fallait parvenir à Rachel et après c’était mieux. Atteindre Aylwin et se laisser descendre, perdre le contrôle en cours de manœuvre mais s’enivrer, <em>s’enivrer</em> – le fond de l’air doux, chaud, <em>rassurant</em> ou encore la pluie, fine, un peu froide. Puis après, quand tu travaillais tout près de la tour de la SQ (hideuse). Tu marchais rapidement sur Fullum, attrapais Ontario, filais sur De Rouen dès que l’occasion se présentait - pas très loin d’Iberville. Presque instantanément tu sentais ce point chaud dans ta poitrine s’étendre jusqu’aux extrémités de tes membres.</p> <p>Étrange, l’hochelagaise.</p> <p>Tu es persuadée que c’est la nuit que le quartier t’offre le flanc, pourtant tu n’arrives qu’à en longer les frontières et les murs de briques. En fait, étrange que l’on te désigne ainsi; ton exotisme ordinaire ne trompe personne.<br /><em>Pourtant, je vois, j’entends, je ressens, j’y suis. </em></p> <p>Aujourd’hui, c’est depuis l’université que tu parviens à ton cher Hochelaga. Parfois seule, parfois en groupe bien équipé – chandail chaud, bons souliers, gourde remplie, appareil-photo de qualité, carnet clairefontaine – pour discerner, à travers un amoncèlement de discours, de formes, de cris, la forme hirsute que prend Hochelaga. <em>Je ne la distingue toujours pas mais elle me plaît quand même</em>. On pourrait vous prendre pour la Belle et la Bête, <em>mais on ne saurait pas à laquelle je corresponds</em>.</p> <p>Étrange Hochelaga.</p> <p>Étrange, quand il quémande du jus d’orange puis disparaît. <em>Je suis revenue de la fruiterie, j’y avais acheté deux boîtes de jus, une pour toi, une pour moi, mais tu n’étais plus là. </em>Quand il fait la fête, danse avec passion dans les parcs avant de s’endormir, essoufflé, sous un banc. Quand dans l’asphalte on distingue des hiéroglyphes, <em>tu vois, sur Ontario, entre Bourbonnière et Chambly, ces dessins gravés,</em> des traces de vies anciennes, des tatouages incrustés dans son épiderme. Quand il s’exprime par messages codés, messages qui bordent les immeubles <em>et guident mes pas</em>.</p> <p>Quand il se met à parler dans la rue, à hurler après les passants. Quand il s’hérisse de condos, de propriétés avec de hautes clôtures. <em>Sur la rue Amyot, j’y ai vu </em><em>les barricades privées qui obscurcissaient le paysage bigarré. </em><br /> <br />Très étrange, quand il se coupe de son Saint-Laurent et se replie sur lui-même, abandonnant ses ambitions touristiques. On ne peut même pas apercevoir les feux d’artifices de l’Île Sainte-Hélène depuis les parcs qui s’agrippent à René-Lévesque<em>.</em><br />Oui, étrange quand il se construit un abri dans la forêt, qu’il la transforme en habitation, tu sais, <em>oui</em>, <em>juste à côté du viaduc De Rouen.</em> Tu imagines ses nuits, à regarder le ciel et à écouter grouiller la ville.</p> <p>Étrange que tu puisses penser être chez toi ici. <em>Étrange que son ambivalence plaise à la mienne. </em></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-aylwin" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Aylwin</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-sherbrooke" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Sherbrooke</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-hochelaga" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Hochelaga</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/avenue-bourbonni%C3%A8re" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Avenue Bourbonnière</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-chambly" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Chambly</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/parcs-et-squares" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parcs et squares</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div></div></div> Tue, 03 Mar 2015 20:48:16 +0000 Virginie Fournier 151 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/%C3%A9trange-hochelaga-0#comments Impermanence http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/impermanence <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/fiset-yohann-micka%C3%ABl">Fiset, Yohann-Mickaël</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p>Arrêt, plutôt <em>stop américain</em>. Sur le poteau une inscription : <em>GLU10</em>. Plus bas, un collant sur lequel est dessiné au surligneur un personnage à drôle de mine. À la base du tube de fer, des volutes mauve et jaune vaporisées. J’embrasse du regard</p> <p>le viaduc, ce lieu de passage au quotidien surchargé. Devant le mur multicolore, il y a des <em>Converse</em> dépareillés, l’un rouge, l’autre bleu. Des pantalons verts thaïlandais. À mi-cuisses, un chandail kangourou de style hip-hop. De gros écouteurs et des lulus <em>bleachés</em>. Un visage d’adolescente au regard rivé sur un vieux iPod. Un motif aux trop nombreux pigments tracé sur la paroi intérieure du tunnel.</p> <p style="margin-left:36.0pt;">Aujourd’hui :<em> PENS</em>. Nouvel acronyme confondant; de grosses lettres argentées difformes aux contours rouges dégoulinants.</p> <p style="margin-left:36.0pt;">Hier : <em>Le Renard fou.</em> Tapi sous <em>Pens</em> : yeux jaunes en spirales, sourire goguenard, corps en quadrillage inégal, couleurs multiples, différents tons de bleu, de rose, de vert, de jaune. <em>Renard Picasso</em>. <em>Renard de Jes (2014)</em>. <em>Renard disparu</em>.</p> <p style="margin-left:36.0pt;">Demain : nouveau.</p> <p style="margin-left:36.0pt;">Après demain : renouveau.</p> <p>                        Je sursaute</p> <p>un gobelet du McDonald éclate. Le bruit vient de pair avec le raclement d’un pot d’échappement. Passe ainsi une vieille <em>Ford Serie-F</em> accidentée, aux panneaux de tôle dépareillés. L’automobiliste a une drôle de tête : calvitie jusqu’à mi crâne; paralysie partielle du visage. En sens inverse, une <em>Porsche</em> équipée de son homme d’affaires. Modèle âgé de quelques décennies. Coupe dépassée. J’évalue</p> <p>le premier conducteur qui m’échange un regard. Le deuxième m’ignore. Je l’imite. J’avance</p> <p>dans un sentier étonnant. Sur le flanc droit est érigée une grille envahie de plantes. Sur le flanc gauche reposent de gros blocs de béton retenant les débris végétaux et rocailleux provenant du rail. La terre est surchargée de détritus de toutes couleurs. Un nombre grotesque de condoms gisent sur la rocaille. Une quantité plus grande de sachets de drogues décore le sol. Y reposent aussi des bouts de bombes aérosol, des bouteilles et cannettes vides, des sacs de nourriture, des gants pour peindre et des gants de vaisselles n’ayant pas servi à récurer. Des seringues. Je fuis</p> <p>car la rue même est tachée de ces déjections d’arc-en-ciel. Les bâtiments connexes en souffrent. Les panneaux de signalisation. Les arbres. Et le rail, lui?</p> <p>Y mènent des poutres de bois à l'horizontale, des marches improvisées. Sur tous ces anciens arbres se trouvent gravures, signatures et inscriptions. Nul cœur percé d’une flèche accompagné de noms d’amoureux. Plutôt : <em>Obese, emma, Kruz, saner ou sanek, AKCREUM, More, Pwel, Sist!, LMP, Seeko, KWUM, UbsoB, Dose, YU8, Akuezer, Kcreuf, West, Tost, Kwen</em>. Le non-sens et la sur-identification fourmillent sur le bois. Je gravis avec attention; je sais</p> <p>qu’il faut écraser l’<em>Obese</em> et <em>YU8</em>. Par contre, il est préférable d’éviter de marcher sur <em>emma</em> et encore plus sur <em>Pwel</em> pour des raisons évidentes. Là-haut, il y a tout autant de texte qu’en bas : <em>Je t’aime</em>, <em>Je ne suis pas d’accord</em>, <em>Bitch</em>, <em>Lets rezist or die !!!</em> J’ouïe</p> <p>une voix rauque surgir du sentier. Je découvre</p> <p>une paire de punk en train d’escalader. Devant se trouve un jeune homme équipé de bottes à renforcements d’acier. Il porte un pantalon noir raccommodé et un veston aux multiples patchs. Ses cheveux sont vert et brun. Près de son œil droit se trouve une croix en voie de disparition. Une dizaine de tatous ravagent son visage. Pour prendre appui, il pose l’une de ses mains bleuie par un art envahissant sur le béton gris et noir, et bleu, et rouge et autres. Le punk numéro deux est une punkette. Elle est moins tatouée que le viaduc et toute de noir vêtue. Elle transporte un sac plastique, étrangement propre, de bombes aérosol neuves.</p> <p>Ils viennent réécrire <em>Je t’aime</em>, et peut-être <em>Punk’s not Dead</em>.</p> <p>Il me voit. Sang-froid, aucune réaction. Elle m’aperçoit aussi. Surprise. Je sens</p> <p>la marijuana dissimulée par une main féminine. J’ai vu</p> <p>peu de choses, mais je redescends. Piétinant <em>Dose</em> et <em>Pumpkin</em> en plus d’un bouchon orange de seringue égarée. Je remarque</p> <p><em>Idol, Part Time Writer, Cafe, Acro et Ne pas faire, Do$ Do$.</em></p> <p>Je sens                       mes chevilles vibrer lorsqu’elles rencontrent le bloc de béton sur lequel je viens de sauter. Je piétine</p> <p><em>Obélix </em>et<em> Walkin Disasta.</em></p> <p>Je souris         parce qu’une demoiselle à vélo me sourit.</p> <p>J’arrête de sourire      parce qu’un deuxième cycliste a remarqué mon sourire. Je soupire</p> <p>il effectue un cent quatre-vingts degrés et me lance, à son tour, un éclat de dents. Sales. J’entends</p> <p><em>what’s up?</em> <em>Not much. What about you?</em> <em>Do you have weed?</em> <em>Nope. I don’t smoke, sorry. Ah, shit. But, there is a couple up there who were smoking earlier.</em></p> <p>J’aperçois       son mouvement de tête vers le haut du viaduc. Je tends l’oreille</p> <p><em>yeah. I’m supposed to meet someone here. Can I use your phone? Do you have one? Actually… I do. It’s very easy to use. You just have to type the number here… Well, I guess you know.</em></p> <p>Je l’entends    composer un numéro et poser l’appareil sur son oreille. Je scrute</p> <p>ses bottes à renforcement, puis ses pantalons semblables à l’autre punk à une nuance près : la partie intérieure des cuisses est faite d’un tissu rouge aux motifs fleuris. Son chandail et son débardeur sont aussi constitués de plusieurs tissus aux contrastes tout aussi flagrants. Il porte une casquette de laquelle dépassent de longs cheveux gras et grichoux. Il éloigne le téléphone de son visage. Je propose</p> <p><em>no answer? No chance. Have a good day then. And, good luck. Thanks man. </em></p> <p>Je l’observe    enfourcher maladroitement son vélo. Son regard traîne sur les lieux et surtout sur les gens. Il passe lentement près d’une femme noire et de ses trois enfants. Tous quatre lancent de petits cris dans le tunnel et rient lorsqu’ils reçoivent la réverbération de leur voix. Je perçois</p> <p>des pas inégaux. J’identifie</p> <p>un vieil Asiatique à la démarche vacillante. Il porte un manteau vert d’une autre époque, des pantalons bruns en velours côtelé et d’anciens souliers propres, déchus. À sa suite apparaît une petite famille dont je n’arrive pas à identifier l’origine. La mère me sourit, l’enfant chigne, le père m’ignore. En sens inverse, passent trois adolescents. Ils s’abstiennent de commenter la démarche du vieil homme et choisissent la rue afin d’éviter le couple, sa poussette et l’enfant qu’elle contient. Au sein de ce moment d’affluence surgit un être aux pas chaotiques, grognant et jurant une glossolalie des plus originales. L’être semble être une femme. Elle porte des espadrilles de planche à roulette défoncés, un jeans souillé et un kangourou anciennement bleu poudre. Son menton est déformé, son nez est rouge et enflé, ses yeux minces et vitreux. Je surprends</p> <p>Robin, l’acolyte de Batman, faisant la moue. Il est accroupi sur la paroi, derrière la femme. En fait, c’est une véritable caricature du personnage qui surplombe la scène : sa tête rappelle une boule de quilles, ses yeux s’ignorent et il salue tout observateur les jambes écartées. Mis à part l’imprécision de ses traits et la laideur de son visage, il paraît sympathique. Je franchis</p> <p>la rue; là sont tracées trois grosses lettres : <em>DNW.</em> Écrites en contour noir classique et barbouillées de blanc. L’acronyme contient deux autres annotations : <em>SOR</em> ou <em>SOK</em>. Puis, une répétition de lui-même; couronné d’un halo quelconque. Sous ce premier graff se trouve une autre calligraphie aux courbes plus fines, sans remplissage, toutefois les lettres sont complexes et pratiquement inidentifiables. Je devine</p> <p><em>Curios</em>. Le mot est accompagné de guillemets d’ouverture (anglais) sans aucun symbole de fermeture. Le <em>S</em> s’allonge et se recroqueville sous le mot en une queue de caméléon. Je pense</p> <p>chacun ses <em>TOC</em> même si tu <em>SOK</em>, au moins tu <em>SOR</em> de chez toi. J’entends</p> <p>un véhicule rouler sur le gobelet McDo. Je vois</p> <p>rouge. Le conducteur me regarde longuement sans ralentir. Rouge : la couleur de la boîte de la camionnette Chevrolet. J’investigue</p> <p>à la droite de <em>DNW. </em>Il s’y trouve une zone peinte en rose bonbon. À vue de nez, près de six mètres de large sur deux mètres de haut. Le graff principal occupant cette zone est particulièrement réussi : <em>ALYS</em>. Lecture confirmée par le <em>traditionnel</em> rappel de l’artiste dans le coin inférieur droit. Les grosses lettres sont délimitées par la couleur mauve, marquant du même coup l’épaisseur des lettres. L’intérieur de celles-ci dévoile différents tons de vert : vert ciseau de gaucher, vert vomi. Un rappel des formes, se cachant derrière les éléments au premier plan, apparaît en ocre mât. De petites étoiles couvrent les lettres et complètent l’ensemble. Je m’interroge</p> <p>des étoiles pour Alys? Je poursuis</p> <p>deux personnages cactus semblent appartenir à cet ensemble. L’un d’eux, dans un phylactère, informe de l’année de production : <em>2014</em>. Sur ce fond rose se trouvent des graffitis moins fins, moins esthétisés : un cœur bleu et rose dans lequel est dessiné un pénis de la même couleur, on y lit <em>TG</em> en trois couleurs; un autre pénis aux couilles poilues et évacuant un liquide quelconque; des jambes de femmes ouvertes. En lettres mauves, <em>LES AGNEAUX </em>à côté de <em>KONTER</em>. J’improvise</p> <p>il faut<em> KONTER</em> <em>LES AGNEAUX </em>qui ne verront qu’<em>Alys</em> et pas les <em>TG</em> pénis ainsi que leurs éjaculations psychédéliques. Je me concentre</p> <p>sur un jeune homme portant une poche de hockey. Il s’assoit sur le trottoir et ouvre le sac de sport pour y tirer quelques bombonnes de peintures. Il enfile un masque, se lève, et se dirige directement vers monsieur le cactus numéro un et lui tranche la tête d’un grand trait rouge. Je m’émeus</p> <p>de voir disparaître, non seulement <em>Alys</em>, mais tout cet art de rue. Je quitte</p> <p>en saluant tous les autres : <em>Arkhamone, Nope, 4,95m, Ohar, Otak, Kelek, Serak, Resk, Eist Eist,Gyhs, Zesat, Jizza, Malisiouz, Hooz, Samer, Soma!, Asse, Lyf3r, Star, War, Acro, Pen, Cri, Deep, Jab bim, Getsa, Chef, Kube, Poushon, Exod, Lalidé, Penar, Y!</em></p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/viaduc-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Viaduc de Rouen</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div><div class="field-item odd"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/v%C3%A9lo" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Vélo</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/trottoirs" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Trottoirs</a></div></div></div> Fri, 20 Feb 2015 15:48:35 +0000 Yohann-Mickaël Fiset 148 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/impermanence#comments Glanures http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/glanures <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/s%C3%A9nat-marion">Sénat, Marion</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p>Coin rouen/bourbonnière Dépanneur Soleil bière en fût 6 ans à 6,49$ «WoW Qualité»</p> <p>3993 sainte catherine 2 Pabst pour 5$</p> <p>Coin sainte catherine/joliette Dépanneur Tina «pour vous» 14,99$ 12 bouteilles de Bleue dry<br />et le vent qui me mord les genoux</p> <p>-</p> <p>Biblio, lue sur la tranche - Boite à livres ruelle verte à l’Est de Bourbonnière</p> <p>C.Brouillet, <em>La Veuve noire</em><br />Geneviève Buono et Jacques Rousselle, <em>La Mouette rieuse</em><br />Patricia Cornwel, <em>Baton rouge</em><br />Lucy Maud Montgomery, <em>Emilie de la nouvelle lune 2</em><br />Anthony Trollope, <em>Fineas Finn</em><br />D.H.Lawrence, <em>Lady Chatterley’s Lover</em><br />Bernard Clavel, <em>Les colonnes du ciel – Compagnons du nouveau monde</em><br />Joyce Carol Oates, <em>L’Amour double</em><br />Suzanne Julien, <em>Enfants de la rébellion</em><br />Daniel Danis, <em>Cendres de cailloux</em></p> <p>-<br /> </p> <p>où est le silence ?<br />le silence est en plein milieu d’une ruelle<br />dans ses yeux quand je les croise (et qu’ils se refusent)<br />sur la banderole CONDO qui se brandit sur le mur<br />sous les bavardages de rouge.fm<br />que la vieille dame a mis dans son appart pour le tromper<br />le silence<br />sur les dos qui s’acharnent calmement sur les machines à sous<br />dans un tête à tête mère-fille 77-53 ans chez Vincent sous-marin<br />après le passage du camion poubelle<br />sous la neige des parcs enfouis<br />su’l bord de notre-dame.</p> <p>dans nos respirations qui se saccadent pour se trouver</p> <p>-</p> <p>la neige c’est l’eau qui monte et qui s’apprête à tout engloutir<br />qui lève des vagues à l’orée des maisons<br />qui se dépose sur l’écharpe du Petit Prince<br />qui refait le relief, qui a l’air de cacher des choses des mondes de montons improbables au milieu des ruelles<br />c’est les arbres qui se font de grosses branches et les tables de pique-niques qui se bombent, rebondies<br />tellement qu’elles mettent au défi de dire quand ce sera le moment où ce sera trop plein<br />tellement y en a<br />elles se donnent l’air confortable, l’air de dire qu’avec elles c’est l’abondance<br />les bancs au bord des terrains tous pareils<br />pallient l’absence avec des coussins, un peu pour montrer qu’il y a quand même du monde<br />un peu pour appeler les passant à rester là un peu.<br />c’est l’eau qui monte, presque jusqu’en haut des roues d’un vélo<br />qui attend là<br />qui profite de cette embrassade.<br />qui monte jusqu’au dessus des cheveux du petit Jésus dans une crèche sur Cuvillier ou sur Aylwin.<br />une crèche qui n’a pas voulu rentrer et qui persiste<br />à montrer cet enfant<br />à montrer l’espérance en forme de petit corps<br />qui écrase pas la figure de personne.<br />mais qui pour l’instant a la tête sous l’eau.<br />tous les personnages regardent en bas. les mages le berger les parents<br />tout le monde regarde par terre, les cheveux qui dépassent de la masse blanche.<br />mais ils ne font rien d’autre.<br />La neige c’est l’eau qui monte et qui se dépose partout où c’est possible, nous suggérant par les rebords de fenêtre, les fils électriques et le sommet des poteaux qu’elle pourrait bien nous engloutir tout entier<br />nous geler en l’espace d’une nuit<br />comme le Vésuve à Pompéi<br />tout le monde d’un coup en pleine fuite<br />arrêté<br />endormi ou peut-être jouant<br />sur le bord d’un trottoir pour faire un pied de nez à la mort inexorable.<br /> </p> <p>mais cette montée-là du relief, du bord du monde<br />a le souci<br />et si elle nous engloutit c’est en gardant<br />trace de nos pas<br />creux par creux en solitaire, en levant les pieds<br />en sillon l’un puis l’autre et encore, encore<br />pour se rejoindre le métro.<br />cette eau-là prend soin de nos traces<br />restes du temps invisible<br />restes invisibles du temps<br />d’un temps sans majuscule et ses dates<br />sur lesquelles on butte<br />pour avoir des pieds<br />des pieds qui s’en vont à que'qu’ part<br />qui ont peut-être déjà froid<br />dans leurs chaussures trop cheap.<br /> </p> <p> </p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/avenue-bourbonni%C3%A8re" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Avenue Bourbonnière</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-sainte-catherine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Sainte-Catherine</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-joliette" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Joliette</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/chez-vincent-sous-marins" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Chez Vincent Sous-Marins</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-notre-dame" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Notre-Dame</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-cuvillier" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Cuvillier</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-aylwin" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Aylwin</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/parcs-et-squares" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parcs et squares</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/trottoirs" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Trottoirs</a></div></div></div> Mon, 16 Feb 2015 21:07:57 +0000 Marion Sénat 145 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/glanures#comments Carnets d'exploration 1 & 2 http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/carnets-dexploration-1-2 <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/domingue-simon">Domingue, Simon</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p>Cliquez sur la loupe du diaporama (à droite) pour lire le texte.</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/parc-raymond-pr%C3%A9fontaine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parc Raymond-Préfontaine</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-d%C3%A9z%C3%A9ry" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Dézéry</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-hochelaga" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Hochelaga</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/parc-d%C3%A9z%C3%A9ry-pr%C3%A9fontaine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parc Dézéry-Préfontaine</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-adam" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Adam</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-joliette" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Joliette</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-aylwin" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Aylwin</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/%C3%A9glise-tr%C3%A8s-saint-r%C3%A9dempteur" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Église Très-Saint-Rédempteur</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/parcs-et-squares" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parcs et squares</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div></div></div> Mon, 09 Feb 2015 14:34:48 +0000 Hochelaga imaginaire 140 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/carnets-dexploration-1-2#comments Une Hochelagaise http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/une-hochelagaise <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/bourcier-hugo">Bourcier, Hugo</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p style="text-align: right;">(Crédits photo: Benoit Bordeleau)</p> <p style="text-align: right;"> </p> <p style="text-align: right;"><em>Pour investir de sens les toponymes, il faut savoir à quelles histoires ils renvoient, quels liens ils supposent et imposent; il faut ensuite les assumer.</em> - Nancy Huston</p> <p>      <br />I.</p> <p>Elle disait : la côte Sherbrooke. Elle disait : qu’on soit à l’est, qu’on soit à l’ouest, pour passer au nord, il faut toujours monter la côte qui mène à la rue Sherbrooke. Passage obligé.</p> <p>Et tout l’été, elle se levait tôt et allait s’attaquer à la côte, non pas jusqu’à Sherbrooke, mais au-delà – sa tête redressée en direction des panneaux : Rachel, Mont-Royal, St-Joseph – jusqu’à ce que ses jambes, rouges soleil, n’en puissent plus d’actionner le pédalier, et moi, je restais endormi dans la lumière blanche d’Hochelaga-Maisonneuve, rêvant, j’imagine, à des autoroutes, ou à des déserts, ou à des forêts – à des milliers de choses lointaines.</p> <p> </p> <p>II.</p> <p>J’avais dit : ceci est mon quartier. Du clocher de l’église Sainte-Jeanne-d’Arc, à la cime colorée des grands arbres, aux briques jaunes des murs de la station Joliette, lisses d’humidité souterraine. J’avais dit : ceci est ma rue. La rue de Rouen, jusqu’au viaduc – les bombes de peinture aérosol dans l’herbe jaunie, rougie – la Promenade Ontario, fourmilière de nuques en sueur – le Stade olympique, comme un sarcophage et l’écho des rires dans la nef – le boulevard Pie-IX, de long en large, autobus mille fois manqués et autant de fois rattrapés.</p> <p>C’était l’hiver. La voiture sans cesse remorquée – qui peut entendre le cri des sirènes des remorqueuses dans la nuit? Et qui veut entendre autre chose que le vent dans les branches nues, que le goutte-à-goutte depuis le plafond troué jusque dans la chaudière en plastique, que le froissement des couvertures dans les embrassades? Nous avions dit : ceci est notre quartier, et nous allions au ralenti sur les trottoirs, gesticulant, cartographiant au gré des bâtiments : ceci est l’endroit où nous achetons fruits, légumes, pain, riz; ceci est l’endroit où nous laissons souvent les pintes vides s’empiler trop vite; ceci est l’endroit où nous avons vu des films américains; ceci est l’endroit où nous sommes allés voir les étoiles et où nous avons rêvé au fleuve, à la lisière des entrepôts.</p> <p>Les matins de tempête sur Letourneux, en me rendant au travail, quand il ne fait plus nuit mais que le jour tarde encore : des enfants tirés dans des traîneaux, au milieu des rues lourdes de neige fraîche – souriants. Quelque chose comme le jaillissement des mots « se sentir chez soi » dans un cerveau tâtonnant.</p> <p> </p> <p>III.</p> <p>Ils disent : les commerces ferment sur Sainte-Catherine Est. Tout bouge vers Ontario, glisse vers le nord. Je m’imagine : les enseignes – certaines illisibles, d’autres en état mais pour toujours caduques – les cadenas rouillés reliant les grilles – les vieux journaux masquant les fenêtres. Le dépanneur 24h au coin De la Salle – le livreur, tenant d’une main le guidon de sa bicyclette, vante à un passant et à son chien les mérites d’une compagnie de téléphones cellulaires. Je m’imagine la 94 passer lentement, comme au milieu d’un désert – les passagers silencieux, proches du recueillement. Je me dis : désormais, c’est son quartier, ce sont ses rues. Je dors sans rêver, au nord de la rue Sherbrooke – bien au-delà. Trop de noms de rues pour arriver à les compter tous, pour n’en investir ne serait-ce qu’une fraction.</p> <p>Quand elle sera partie, elle aussi, j’ignore ce que je dirai. Peut-être aurai-je enfin compris que les territoires ne se laissent jamais saisir par personne.</p> <p> </p> <p>IV.</p> <p>Je sais qu’il y a un risque. Je me crée des frontières imaginaires – quand je descends la côte, je reste à l’ouest de Pie-IX, au nord d’Adam, à l’abri des lieux déjà éprouvés. Je lui concède sa part d’emprise.</p> <p>Il arrive que mon regard se braque – à l’aperçu d’une silhouette, du flottement d’un manteau, ou au son d’une voix. Toujours en vain. Oui, je sais que le risque est là. Ce sera peut-être au coin Pie-IX et La Fontaine, elle aura des sacs d’épicerie dans les mains, soufflant sous l’effort, le pas rapide. Ou devant l’Espace public, une main protégeant du vent la flamme d’un briquet, respirant la première bouffée d’une cigarette donnée par un ami. Ou encore dans la 125, la tête dans un roman – et je sortirai au prochain arrêt, pour éviter qu’elle ne tente un regard au-devant, en tournant la page, me heurtant de plein fouet comme on percute un étranger.</p> <p>Peu importent les circonstances, il n’y aura ni mot, ni silence. Il n’y aura pas d’instant. Je dirai : une Hochelagaise – une passante – une ombre. Rien d’autre.</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/%C3%A9glise-sainte-jeanne-darc" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Église Sainte-Jeanne-d&#039;Arc</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/avenue-pie-ix" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Avenue Pie-IX</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/stade-olympique" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Stade Olympique</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/avenue-letourneux" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Avenue Letourneux</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-sainte-catherine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Sainte-Catherine</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-notre-dame" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Notre-Dame</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-la-salle" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue De la Salle</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-adam" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Adam</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-la-fontaine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue La Fontaine</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-generaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Mots-clés:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/mots-cl%C3%A9s-g%C3%A9n%C3%A9raux/carte" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Carte</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/trottoirs" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Trottoirs</a></div></div></div> Wed, 28 Jan 2015 15:54:12 +0000 Hugo Bourcier 131 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/une-hochelagaise#comments Maisonneuve de glace http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/maisonneuve-de-glace <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/deneault-marjolaine">Deneault, Marjolaine</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p>Marcher vite pour ne pas que l’hiver me rattrape, les bouts de doigts gelés ne doivent pas se perdre dans le canal bouché par un sac de vidanges éventré. J’ai peur de la suite des choses, mais je continue d’avancer, quitte à tomber en cours de route. C’est inévitable, je suis maintenant, trop engagée dans la marche du quartier pour faire demi-tour.</p> <p>Aveuglée par le bleu hypocrite du ciel sans nuage, je traverse rapidement la rue Hochelaga. Des mirages d’automobiles en vue, j’ai une pensée pour le boulevard Taschereau. Hochelaga empoussiérée aujourd’hui, tu lui ressembles un peu. Tes envolées de lampadaires ne me convainquent pas.</p> <p>Je ne veux pas mourir sur toi, Hochelaga.</p> <p>Un miroir abandonné me projette le reflet d’une adolescence en voie de disparition. Des autocollants à moitié arrachés, des noms de groupes oubliés me rappellent que je t’ai souvent marché, Maisonneuve, comme une limite, comme un exotisme du métro Préfontaine. Tu me donnais l’impression d’être ailleurs dans ces moments où je m’imaginais fuguer sur les autoroutes sans fin des États-Unis, avec rien d’autre qu’un livre, un couteau et quelques dollars.</p> <p>Je n’ai pas froid, j’ai frette de ta stérilité, de ton béton qui craque sous le poids de tes condos en carton. Je veux gueuler le désert de ton étalement urbain, mais je n’y arrive pas, j’ai les cordes vocales mêlées dans la douce odeur de sécheuse qui réchauffe tes trottoirs. Maisonneuve, chez toi, tout est plus large et je cherche, quelque part dans tes ruelles, une fiction de sécurité directement tirée de mes souvenirs.  </p> <p>Je ne veux pas mourir sur toi, de Rouen.</p> <p>J’ai trop sur le coeur ton Québec Linge et une vieille histoire de famille. Des réminiscences des heures de guet passées sur un banc d’en face en espérant croiser le hasard d’une rencontre. Voir ma mère en vrai ailleurs que sur <a href="https://www.google.ca/maps/@45.544743,-73.541406,3a,15y,23.3h,106.69t/data=!3m4!1e1!3m2!1sp1p0Hqbn3R9MmM-MNM3-_w!2e0?hl=fr">Google Street View</a>. Je me demande quelle circulaire elle regarde, assise de travers devant le 1653 de Chambly. Le Windex est peut-être en spécial chez Jean Coutu.</p> <p>Heureusement, le marché Maisonneuve s’ouvre devant comme un refuge. La vie reprend ici avec les dizaines de tables presque toutes occupées. Plusieurs personnes seules devant des journaux ou des livres. Près de la fenêtre, une dame relativement âgée ne cesse de noircir des feuilles. Des conversations s’échangent, mais rien n’arrive distinctement à mon oreille. Rien à voir avec la promiscuité du Tim Hortons, rien à voir avec Hochelaga. Les personnages sont ici en veilleuse. J’ai l’impression que tout le monde n’est que de passage, mais peut-être que je n’arrive pas à comprendre le lieu.</p> <p>Je ne veux pas mourir sur toi, Maisonneuve.</p> <p>J’aimerais plutôt remonter à mes origines et essayer de comprendre. Aux premiers jours de l’été, Aird m’a accueillie en ouvrant ses grandes portes rouges sur moi. À partir de là, tout m’a échappé : Darling et ses lilas, les nuits de batailles sur Ontario, le son du train et du frottement de fer sur Dézéry, une voisine qui crie rue De Chambly, les engueulades qui réveillent de la rue Adam.</p> <p>Neige noire sur Notre-Dame, retour au présent. Même l’hiver et ses flocons de silence n’arrivent pas à apaiser le vacarme incessant du progrès en marche. Je, on ne veut pas mourir sur toi Notre-Dame avec ton horizon qui n’existe pas. Le quartier est plus grand que tout cela, son imaginaire me dépasse.</p> <p>Et je ne veux pas mourir avec toi, Hochelaga.</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-hochelaga" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Hochelaga</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-chambly" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Chambly</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-d%C3%A9z%C3%A9ry" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Dézéry</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/jean-coutu" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jean Coutu</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-adam" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Adam</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-notre-dame" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Notre-Dame</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-darling" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Darling</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/march%C3%A9-maisonneuve" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marché Maisonneuve</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/tim-hortons" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Tim Hortons</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-generaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Mots-clés:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/mots-cl%C3%A9s-g%C3%A9n%C3%A9raux/paysage" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Paysage</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div></div></div> Tue, 27 Jan 2015 20:07:29 +0000 Marjolaine Deneault 130 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/maisonneuve-de-glace#comments Extrait de «Mille regretz» http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/extrait-de-%C2%ABmille-regretz%C2%BB <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/giasson-dulude-gabrielle">Giasson-Dulude, Gabrielle</a></div><div class="field-item odd"><a href="/individu/bourcier-hugo">Bourcier, Hugo</a></div><div class="field-item even"><a href="/individu/bordeleau-benoit">Bordeleau, Benoit</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p>Le 22 janvier dernier, Gabrielle, Hugo et moi (en sachant Myriam avec nous en pensées) nous retrouvions au 3971 Adam pour une première rencontre de <em>Black Label au bois dormant</em> - nom de groupe issu d'un reste de blague. Nous avions - et avons toujours - comme projet de bricoler des chansons (punk, country, etc.) avec ce que le quartier offre de tags, de graffitis et d'affiches.</p> <p>Lors de la session d'automne, Gabrielle, dans le cadre du groupe de recherche-création, avait lu des extraits de «Mille regretz». Nous lui avons proposé qu'elle en fasse la lecture; nous avons brodé autour. Voici ce que ça donne.</p> <p>Si vous avez des écouteurs à proximité, c'est le temps de les sortir! Le volume n'est pas au rendez-vous sur l'enregistrement.</p> <p> </p> <div class="dnd-atom-wrapper type-audio context-sdl_editor_representation"> <div class="dnd-drop-wrapper"><!-- scald=111:sdl_editor_representation --><div class='image'><object type="application/x-shockwave-flash" data="/sites/all/modules/ajout-nt2/scald/modules/providers/scald_audio/libraries/dewplayer/dewplayer-playlist.swf" width="200" height="20" id="dewplayer-111" name="dewplayer"> <param name="movie" value="/sites/all/modules/ajout-nt2/scald/modules/providers/scald_audio/libraries/dewplayer/dewplayer-playlist.swf" /> <param name="flashvars" value="mp3=http://hochelagaimaginaire.ca/sites/hochelaga-dev.aegirnt2.uqam.ca/files/atoms/audio/LECTURE_GABRIELLE.mp3" /> <param name="wmode" value="transparent" /> </object> </div><!-- END scald=111 --></div> <div class="dnd-legend-wrapper"> <div class="meta"> <!--copyright=111--><p>Extrait de «Mille regretz»<br />Texte: Gabrielle Giasson-Dulude<br />Guitares: Hugo Bourcier et Benoit Bordeleau.</p></div> </div> </div> <p> </p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/viaduc-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Viaduc de Rouen</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-hochelaga" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Hochelaga</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/taverne-morelli" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Taverne Morelli</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-pr%C3%A9fontaine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Préfontaine</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div></div></div> Sat, 24 Jan 2015 16:00:39 +0000 Hochelaga imaginaire 127 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/extrait-de-%C2%ABmille-regretz%C2%BB#comments Sentier Jardin des Oiseaux: vue frontalière sur Hochelaga http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/sentier-jardin-des-oiseaux-vue-frontali%C3%A8re-sur-hochelaga <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/bourbeau-julien">Bourbeau, Julien</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p>Dimanche 28 septembre. En route pour la déambulation du grand V hochelagan, le grondement des locomotives capte mon attention et me pousse à passer sous le viaduc de Rouen. Empruntant le viaduc Ontario cette fois-ci, je découvre une brèche...</p> <p>Ce petit sentier linéaire, aménagé le long du chemin de fer, qui nous invite à profiter gratuitement du sentier Jardins des Oiseaux (anciennement Novaya Aurelia).  Des oiseaux (oui! oui!), qui grafitent ici et là, qui survolent le vacarme, l'emprise ferroviaire ou frontalière sans jamais présenter de passeports pour entrer en Hochelaga!</p> <div class="dnd-atom-wrapper type-image context-sdl_editor_representation"> <div class="dnd-drop-wrapper"><!-- scald=8:sdl_editor_representation --><div class='image'><img typeof="foaf:Image" src="http://hochelagaimaginaire.ca/sites/hochelaga-dev.aegirnt2.uqam.ca/files/thumbnails/image/bourbeau2.JPG" width="4608" height="3456" alt="" /></div><!-- END scald=8 --></div> <div class="dnd-legend-wrapper"> <div class="meta"> <!--copyright=8--><!--END copyright=8--></div> <div class="meta"> <p> </p> <div class="dnd-atom-wrapper type-image context-sdl_editor_representation"> <div class="dnd-drop-wrapper"><!-- scald=9:sdl_editor_representation --><div class='image'><img typeof="foaf:Image" src="http://hochelagaimaginaire.ca/sites/hochelaga-dev.aegirnt2.uqam.ca/files/thumbnails/image/bourbeau3.JPG" width="4608" height="3456" alt="" /></div><!-- END scald=9 --></div> <div class="dnd-legend-wrapper"> <div class="meta"> <!--copyright=9--><!--END copyright=9--></div> </div> </div> </div> </div> </div> <p> </p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-de-rouen" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue de Rouen</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-generaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Mots-clés:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/mots-cl%C3%A9s-g%C3%A9n%C3%A9raux/paysage" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Paysage</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/parcs-et-squares" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Parcs et squares</a></div></div></div> Fri, 03 Oct 2014 04:25:39 +0000 Julien Bourbeau 74 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/sentier-jardin-des-oiseaux-vue-frontali%C3%A8re-sur-hochelaga#comments