Hochelaga Imaginaire - Salon de coiffure Chantilly http://hochelagaimaginaire.ca/taxonomie-rue/salon-de-coiffure-chantilly fr De la poussière http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/de-la-poussi%C3%A8re <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/prudhomme-rheault-lucas">Prud&#039;homme-Rheault, Lucas</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p align="right"> « Tout se réduit, en fait, à la peur de la mort. »</p> <p align="right">E.M. Cioran</p> <p align="right"><em>Sur les cimes du désespoir</em></p> <p> </p> <p><em>J’y suis retourné après cinq ans.</em></p> <p><em>C’était le 31 octobre, le soir. Un homme s’est approché de moi, a mis ses mains sur ma gorge, il a serré. Une femme a hurlé. Je me suis dégagé. J’ai arpenté le boulevard Pie-IX, désorienté, à la course, j’ai perdu le nord – je le suivais pourtant. J’ai traversé la rue Sherbrooke, n’y suis jamais revenu. </em></p> <p><em>J’ai la mémoire des pas. Les rues ont changé et pourtant mon corps s’oriente de lui-même. Je reviens pour teinter mon regard de nuances plus claires. Lorsque j’entends « Hochelaga » je vois du noir, une ombre…</em></p> <p><em>Je manque d’air. </em></p> <p align="center"> </p> <p style="text-align: justify;">Trouver une façon de disparaitre dans le décor; laisser le noir à la maison, porter le bleu, le gris, le vert passé, m’user d’avance, me rendre invisible : <em>me fondre dans les mouvements de la rue, </em>pour paraphraser les dires de Paul Auster. Afin de ne pas m’effondrer sous la peur de marcher là-bas, je m’imagine auteur, ou détective. <em>Marcher et écrire ne sont pas deux activités aisément compatibles, il est particulièrement difficile d’écrire sans regarder la page</em>; mais je ne peux pas m’arrêter, m’immobiliser, je dois marcher constamment, trouver une manière confortable d’écrire en mouvement, photographier à la course des images. <em>J’ai donc décidé de poser le cahier contre ma hanche droite un peu à la manière d’une palette de peintre.</em> Je revêts les mots d’Auster et m’engouffre dans cette partie interdite de ma ville : je passe la rue Sherbrooke, et descends vers le fleuve.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">L’exercice est simple à première vue : flâner, écrire, saisir des parcelles d’Hochelaga. Et si j’ai décidé, d’entrée de jeu, de ne pas m’asseoir, j’ai changé – une fois sur place – les règles : tant que les mains ne me hantent pas, je peux m’arrêter.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Où que je sois je cherche l’église. Je regarde du haut des marches cette portion de la promenade où seulement quelques arbres poussent, bien enracinés dans l’asphalte de l’Est. Coin St-Germain et Ontario, trois femmes discutent; là où je suis je n’en vois qu’une. La vitrine du magasin sans adresse est bondée, un capharnaüm à l’image du quartier. L’ancien et le presque ancien – ou nouveau chic – coulent l’un dans l’autre. À quelques vitrines de là, un café-librairie. La terrasse est bondée de gens d’ailleurs – touristes du Plateau Mont-Royal – pour accentuer le contraste. Je suis moi aussi touriste dans ce nouvel Hochelaga; il est vrai que certaines choses ne changent pas, l’Église, le Salon de coiffure <em>Chantilly… </em>Une voix s’élève, elle vient de l’intérieur, une grosse femme mauve chante Janis Joplin. Deux jeunes femmes polonaises, tantôt assises sur le banc devant <em>L’idée Fixe, </em>se promènent vers l’ouest, juchées sur leurs talons hauts en résine blanche. Une porte apparaît, un couple en sort. Les trois femmes parlent toujours, l’une d’elles – la seule que je devine – ne cesse de tourner sa tête d’ouest en est. Mon regard glisse sur la vitrine d’à côté, le 3255, un ancien commerce dont je n’ai pas souvenir. L’espace est sans profondeur, la vitrine est bariolée de graffitis et... Une femme me déconcentre. Son regard vacant, la planche de bois immense qu’elle transporte, tout chez elle me force à la suivre des yeux; les deux Polonaises repassent. Je dois changer d’angle, rétrécir mon champ de vision, creuser les apparences. Les trois femmes ne parlent plus, elles se sont évaporées.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">J’avance vers le lieu de la disparition. À mes pieds, les traces de la conversation : des mégots, des marques laissées par les chaises dessinées dans la poussière, des gouttes d’eau encore fraiches – possiblement du thé. Je regarde la vitrine; de petites affiches sont collées de l’intérieur, l’une d’elles m’apprend que certains produits sont « fait à la main par un artiste <em>sculteur </em>», alors qu’une autre raconte <em>Les promenades d’un artiste sculpteur. </em>Le sculteur et le sculpteur; juste au-dessous, une affichette annonçant une « bicyclette pour enfant presque neuf », pour enfant peu abimé. Une pancarte m’informe que le magasin est ouvert; une autre, posée sur le mur derrière, affiche « fermé ». Une vitrine pour un lieu approximatif, une boutique à deux portes, l’une close, l’autre affichant : « Danger, chien de garde, à vos risques ». Le non-lieu est sans adresse : « Pour plus d’information s’adresser au 3690 rue Ontario ». L’église d’en face s’y reflète comme sur un lac. Pour voir à l’intérieur, voir au-delà des mots, des affiches, de l’architecture romano-byzantine, je dois coller mon visage sur le verre éteint; enlever, du revers de la main, la couche de crasse. Une table, quatre chaises – empilées plus ou moins stratégiquement –, des fleurs de plastique, une lampe en céramique beige surmontée d’un abat-jour poussiéreux autrefois blanc. Le mur du fond est jaune moutarde, le plancher, lui, est bleu-gris. La lumière est presque absente, tout semble mort. Une couronne de gui est suspendue dans un coin; juste à côté, une grosse cloche rouge accrochée maladroitement à un ruban vert – probablement les vestiges d’un 24 décembre. Je fouille patiemment l’obscurité, des contours se dessinent. Une vieille étagère de presbytère perce la noirceur; derrière une de ses vitres, une ménagerie de verre et quelques petits livres, vraisemblablement du théâtre, peut-être du Tennessee Williams. Sur l’étagère du dessous, un gros bibelot mauve pastel en forme de main ou de corail, ce type de forme non indentifiable qu’on observe, enfant, pendant des heures chez sa grand-mère, et qui, le jour où elle nous le lègue, se retrouve à mille lieues au fond de la garde-robe, ou ici, derrière deux vitres, loin de la lumière. Juste à côté un trophée à vendre, si l’on en croit l’étiquette. Sur le mur, un cadre, un carré, dans un carré, dans un carré, derrière une vitre : Magritte peut-être… Puis un chapeau melon. Sur une petite table traîne un livre, Gabrielle Roy assurément, placé au centre du magasin comme une boîte en cristal remplie de pot-pourri. Le livre parfume l’endroit : <em>l’odeur de la pauvreté. </em></p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">C’est ici que se sentent les contrastes. Entre un salon de coiffure miteux et un bureau de change : le café-librairie. La table est faite de vieux bois, une planche épaisse, vernie comme dans les boutiques de la<em> Main</em>, la nouvelle <em>Main.</em> Partout autour de moi, des livres : je respire. J’ai tourné le dos à l’église, un jeune homme regarde à gauche, puis derrière. Un couple observe les œuvres accrochées aux murs, un regard sans intention, il regarde pour regarder : « C’est beau, qu’est-ce que tu fais ce week-end? ». Une jeune femme vêtue d’une longue robe victorienne écrit à la plume dans un cahier <em>Moleskine</em>, une autre écrit dans un cahier <em>Clairefontaine</em>; partout autour de moi des femmes écrivent. Les bruits de crayons se superposent à ceux du piano désaccordé. Je vois, posé en évidence sur une tablette, un roman de Tremblay, le premier tome des <em>Chroniques du Plateau Mont-Royal</em> – collection Babel. Les auteurs me suivent, m’accompagnent, je ne suis pas seul. Le bruit de fin de journée s’installe, il est cinq heures; je pense aux trois femmes d’avant, je vois un chat noir au fond du café : il n’est pas d’ici.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Je traverse le parc Préfontaine et m’adonne à un exercice de mémoire. Ici, je me suis fait offrir de la poudre à treize ans. Je ne savais pas ce que c’était à l’époque, mais je me souviendrai toujours du visage de l’homme égaré. « De la poudre », je trouvais ça presque beau; se faire offrir de la poussière.  Puisqu’il est dit que<em> l’éternel dieu forma l’homme de la poussière de la terre, qu’il souffla dans ses narines un souffle de vie, et que l’homme devint un être vivant,</em> j’avais l’impression de me faire offrir les restes, ou la genèse d’un homme. Plus loin à gauche, derrière le conteneur à vidanges, j’ai vomi d’alcool pour la première fois. Je m’engage sur la rue Hochelaga, les souvenirs se bousculent : une sainte dorée, un geste violent, une bouche d’aération gigantesque sur laquelle j’aimais me coucher (le vent en sortait par grandes bourrasques du cœur de la ville). L’espace d’un instant l’odeur d’Hochelaga disparaissait, remplacée par celle du métro de Montréal. Je monte sur la bouche et marche sur la grille qui me sépare du vide, du noir. De là, je vois mon école secondaire, autrefois si sale de l’extérieur : les traces du lavage à pression, de l’effacement de la crasse – la poussière de ville –, du meurtre de l’histoire, sont encore visibles; les vitres sont nettes, impeccables : Le Vitrail a été nettoyé. Au coin de la rue Davidson, le petit restaurant de quartier a complètement disparu : les fenêtres n’y sont plus, la porte non plus (à moins que ma mémoire ne me fasse défaut), le briqueteur est passé. Je prends à gauche, dans la ruelle, toujours les mêmes maisons, la même automobile de collection turquoise; j’ai un frisson, c’est ici qu’un homme a posé la main sur une adolescente, mon amie, il y a huit ans. Je marche de ruelle en ruelle et j’arrive à la rue Adam. Je marche sur des pommes. Une femme, naturellement, passe à côté de moi. Je reviens sur mes pas, retrouve le Nord, et soudain : une école. Sans escalier, sans issue. J’imagine les enfants derrière les fenêtres barricadées, les écoles devraient être comme les églises, intouchables. Le soleil baisse. Je sens la mémoire des mains sur ma gorge. Je dois me remettre en route. Le cahier sur la hanche droite, je regarde devant, une fillette aux souliers rouges passe devant moi: « Suis toujours la route de briques grises », dit-elle. Le vent se lève, elle s’efface progressivement, retourne à la poussière d’où elle est née.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">J’ai suivi la route de l’école sans fenêtre jusqu’à la grande place. Érigée au cœur du quartier Hochelaga, un village au sein d’un autre où les murs sont neufs et les fenêtres sont propres. Une ruelle bariolée de graffitis – un homme masqué avec une arme à feu tire des billets de banque sur le mot « Hochelaga » – borde la route de briques grises. Plus j’avance, plus les limites s’effacent; les gens changent, ne restent que des vestiges, quelques hommes égarés qui viennent de l’autre village, celui d’à côté : l’Hochelaga d’en bas – celui des pauvres – d’avant les nouveaux développements. L’architecture froide s’impose, même l’odeur d’Hochelaga ne s’aventure pas jusqu’ici, comme si elle savait qu’elle mourrait d’elle-même, qu’elle ne pourrait pas coller. Plus d’histoire, ou plutôt une nouvelle, construite sur un cimetière de pas à jamais recouverts. Au moment où je perds espoir, où je me vois grimper à la cime d’un arbre – voir l’église –  pour respirer à nouveau, une porte s’ouvre sur une ancienne fonderie transformée en lieux d’habitation; restent les murs, les rouages, les fondations; ruines commémoratives à l’image d’une époque révolue. Je retourne sur mes pas, désorienté par toutes ces lignes trop droites, trop propres, puis j’aperçois sur un mur un trait noir irrégulier qui, au fur et à mesure que je m’approche, forme des mots : « Aura fallu reste l’irréel à toujours ». Quelqu’un crie, je regarde à mes pieds, j’étais sorti du droit chemin. Un homme apparaît. Il tend une main vers moi. Je quitte les lieux.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Je reviens quelques jours après; j’ai décidé, cette fois, de porter le noir, d’assumer le regard des autres.  Mon cahier bien en évidence, je dépeins la place Valois : une fresque se dessine. Une femme danse sur un rythme qu’elle seule entend, un homme – parfaitement dessiné – pose fièrement sur la grande place, un pied sur un des blocs de marbre blanc, rappelant les chefs-d’œuvre de la sculpture : le <em>David </em>de la place Valois. Le chef-d’œuvre arrive directement du <em>Renaissance</em>; un sac accroché à son vélo – fidèle monture – le trahit. Il passe de bloc en bloc, réécrit inconsciemment l’histoire de la sculpture, du Kouros au Contrapposto. À quoi bon inventer des personnages?</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Je quitte la grande place, marche quelques minutes, et m’engage sur la rue Dézéry; de balcon en balcon mon regard glisse, divague. Un morceau de parchemin gigantesque attire mon attention : « Là où le passé est au présent ». Sur le pas de la porte une chaise dorée sur laquelle une forme triangulaire, rappelant une pointe de flèche renversée, est gravée. Au centre du symbole : la lettre « P » en majuscule. Je monte les trois marches, parce que trois est un chiffre littéraire et que je n’ai pas pris la peine de compter, et m’engouffre dans le hall de l’appartement. Partout des centaines de costumes empilés les uns par-dessus les autres, j’ai peine à marcher. Une femme s’approche de moi et me donne une carte : « Tout n’est pas là, il manque beaucoup de choses! »… Il doit y avoir une convention dans le passé. Je croise mon regard dans le miroir, je passe de l’autre côté. Le « P » sur la chaise continue de me hanter, le mot « pléiade » surgit, comme pour donner plus de substance à l’entreprise, à la flânerie. Puis le mot « poussière » se dessine. Le vent se lève, le soleil tombe et, avec lui, les mots. La noirceur m’effraie, les mains, les griffes de l’homme du 31 octobre surgissent des profondeurs, je cours jusqu’au Square Dézéry. Le carré vient rétablir l’équilibre, une grande croix apparait peu à peu derrière les arbres : j’oublie les mains, la lettre… Dans la lumière du lampadaire, au milieu du carré, je vois David.</p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/boulevard-pie-ix" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Boulevard Pie-IX</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-d%C3%A9z%C3%A9ry" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Dézéry</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-st-germain" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue St-Germain</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/%C3%A9glise-nativit%C3%A9-de-la-sainte-vierge-dhochelaga" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Église Nativité-de-la-Sainte-Vierge-d&#039;Hochelaga</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/salon-de-coiffure-chantilly" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Salon de coiffure Chantilly</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/lid%C3%A9e-fixe" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">L&#039;Idée fixe</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/bobby-mcgee" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Bobby McGee</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-hochelaga" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Hochelaga</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-davidson" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Davidson</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/place-simon-valois" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Place Simon-Valois</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/square-d%C3%A9z%C3%A9ry" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Square Dézéry</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-sherbrooke" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Sherbrooke</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-generaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Mots-clés:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/mots-cl%C3%A9s-g%C3%A9n%C3%A9raux/paysage" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Paysage</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/nuit" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Nuit</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div></div></div> Tue, 15 Sep 2015 13:23:29 +0000 Hochelaga imaginaire 183 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/de-la-poussi%C3%A8re#comments Dentellières http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/dentelli%C3%A8res <div class="field field-name-field-auteur field-type-entityreference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Auteur·e·s:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/individu/brunet-villeneuve-camille">Brunet-Villeneuve, Camille</a></div></div></div><div class="field field-name-body field-type-text-with-summary field-label-hidden"><div class="field-items"><div class="field-item even" property="content:encoded"><p align="right">(Crédits photo: Benoit Bordeleau)</p> <p align="right"> </p> <p align="right"> </p> <p align="right">Qui sont Emma et Stela?</p> <p> </p> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Il est jeune, habillé tout en noir. J'essaie de faire émerger tous les détails, retour à la surface. Skinny jeans, souliers ou bottes? Je ne sais déjà plus. Dans la chaleur du café j'oublie presque tout. Le blouson, derrière, dans le bas du dos : un triangle de petites billes de métal. Pointues ou pas? Un motif, au-dessus du triangle de pics, de <em>studs</em>, un oiseau, peut-être un aigle? En cuir évidemment – le blouson – et en métal argenté, le reste. Un téléphone dans la poche arrière gauche, de travers. Une envie de le suivre, immédiate et impérative : il traverse la rue, me frôle l'épaule en me dépassant. Les cheveux mi-longs sur le côté et devant, plus courts sur la nuque, en pointe. Je m'envole derrière lui les yeux fixés sur sa fesse gauche.</p> <p align="right">Il entre.</p> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Le bois de la porte de l'église me gratte le dos des petites échardes en pointillé, à relier – ou pas – à la pince à épiler, sors-les de moi sors-les de ma peau c'est horrible cette sensation de pincement de râclement. Une image : muette comme le corbeau. Pourtant les corbeaux croassent, et leur croassement est aussi horrible que ces échardes imaginaires qui maintenant me traversent le dos. Devant, un salon de coiffure. Deux petites grassouillettes jasent, calées dans le creux qui sépare le salon de la boutique d'à côté. Une sorte d'alcôve – profane – un vestibule extérieur, mince espace de transition entre le trottoir et l'intérieur des commerces; le salon, la brocante. Octobre nous régale de sa chaleur… Elles peuvent encore en profiter, l'une avec son chien blanc l'autre avec sa cigarette.</p> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Les deux portes en écho, deux portes de bois sculpté; une énorme une petite, une foncée une pâle. M'asseoir sur tous les parvis de toutes les églises et écrire ce que je vois devant, comme autant de portes qui s'ouvrent sur des lieux différents, non, la même porte, la même porte regardant en même temps tous ces lieux possibles.</p> <p style="text-align: justify;">           </p> <p style="text-align: justify;">Le soleil dans les yeux la maison bleue s'avance, plus que les autres, on dirait qu'elle va sortir, se décoincer, aller se promener elle aussi, pour chercher une autre place une meilleure place, sur cette rue ou une autre, plus jolie, avec plus de fleurs. Une femme aux pantalons fleuris se promène à vélo, des écouteurs en collier. J'avais les mêmes, quand mon grand-père m'a offert mon premier <em>Walkman</em> à cassettes; jaune et noir, et collé dessus un coeur rose à paillettes.</p> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Trois objets abandonnés dans la ruelle, deux ensemble et un tout seul, mais tous de la même couleur, turquoise. Ici les gens portent beaucoup de noir mais ils jettent des divans turquoises en simili-velours. Deux divans identiques, sauf pour un coussin déplacé. Plus loin, un sac de couchage. Seul. Si je le touchais je constaterais peut-être sa tiédeur. Celle d'un corps inconnu, qu'il serait intéressant de chercher, de poursuivre dans les ruelles avoisinantes. Dans les parcs aux multiples coins d'ombre. Tiédeur d'un corps endolori de n'avoir pas assez dormi, étendu sur la noirceur de l'asphalte inhospitalier.</p> <p align="right"> </p> <p align="right">Une moto pétarade, ça m'agace un peu, ça me plaît vaguement.</p> <p align="right">Une abeille, encore.</p> <p>             </p> <p style="text-align: justify;">Le mythe d'Hochelaga entretient ma crainte, la crainte de m'y promener, filtre le regard que je pose sur les gens. Je vois des trios d'hommes en noir au bord des clôtures et des stationnements, derrière les commerces, et je leur trouve un air un peu louche. Au même moment, dans la chaleur du café elle glisse dans sa robe à fleurs vintage. Avec les plus belles bottes de l'univers, on aurait tué pour ces bottes. Le piano ouvert, des petites filles jouent, timidement, le son les émerveille j'ai fait ça avec mes doigts. J'approche, enviant la facilité avec laquelle elles s'approprient l'instrument. Clavier de plastique. Je voudrais que la promenade suffise à mon estomac creux, criard qui m'ennuie. Je déteste le pianotage, sauf celui des enfants sincères.</p> <p>           </p> <p style="text-align: justify;">Elles sont trois. Peut-être qu'elles reviendront demain. Le débardeur jaune sur la chemise blanche à manches courtes, les cheveux longs et blancs ramenés en queue de cheval, rare parure des mamies. Ne pas oublier les mots simples, en déposer un peu partout, comme ça. La porte, les portes, face à face. Un lieu commun qui donnerait sur tous les autres. Et on ne saurait plus où je serais. Des carnets de voyage à relire : c'est loin de chez moi que j'apprends à flâner.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">J'ai toujours pensé que « Stela » s'écrivait avec deux « L » : Stella. Que ça venait des étoiles espagnoles, <em>estrellas</em>. Le problème : la prononciation n'est plus la même, les deux « L » accrochés entraînent la production d'un son particulier... Comment traduire en mots ce mouvement de langue – le bout dans le vide, les côtés contre les dents, en haut, puis l'affaissement contrôlé, assumé, jusqu'au centre de la bouche. Dans la ruelle, sous la porte de garage qui ne mène nulle part, je rêvasse. Couleur des yeux de Stela, empreinte d'un sourire dans la peinture noire du graffiti.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Le salon de coiffure Chantilly. Comme la crème, et quoi d'autre? Probablement un nom de ville, quelque part. <em>Je pars en vacances, à Chantilly.</em> Je ne saisis pas les mots, seulement le grain de leurs voix, tricotées. Nasillardes, plutôt graves. Étudier les fréquences, en parallèle avec un t-shirt léopard. J'ai confondu les motifs, la mamie à la couette, je rectifie avant qu'elle ne disparaisse dans le dépanneur, engouffrée. Un chandail jaune à pois, aux manches plus pâles, faites dans un tissu différent, comme une chemise qui dépasserait en-dessous. Sauf que tout est cousu ensemble, j'en suis presque sûre, même d'aussi loin. La dame au léopard reste seule, le menton dans les mains, et je ne vois pas ses yeux.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">De drôles de boîtes à lettres, pas trop à leur place sur une planche, à côté du grillage qui encercle le chantier. Il faut bien que les gens puissent venir chercher leur courrier. Alors voilà, six boîtes à lettres attendent la fin des travaux pour trouver leur place définitive. Le soleil part je pars aussi, avec dans la tête six lettres d'amour en construction. Six raisons romantiques pour revenir me promener, un jour de pluie.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Les petits parcs aux murets de brique en demi-cercles. La rondeur, invitante. L'itinéraire d'une promenade repose souvent sur des détails; une envie de suivre une courbe, de passer devant un magnolia en fleurs. La rigidité d'un angle droit m'aurait fait poursuivre mon chemin, assurément. Sur fond orangé, des mains manucurées – vernis rose fluo – tiennent un message : <em>Dénonce tes aggresseurs</em>. Quelque chose dans l'orthographe me dérange, je suis titillée par ces deux « g », trop confortables, douillets. Une habitude, depuis que je suis petite; plutôt un jeu. Écrire, pour voir. Pour la certitude.</p> <p> </p> <p><em>Agresseur</em></p> <p><em>Aggresseur</em></p> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Comme un poème. Je vérifierai dans le dictionnaire, de retour à la maison. Au chaud dans ma chambre je confirmerai hors de tout doute que le mot « agresseur » ne prend qu'un « g ».</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Sur la rue Préfontaine, entre Ontario et Adam, l'arbre aux quatre nids. Ses branches nues. La glace sur les trottoirs, recouverte par la neige, véritable piège du marcheur, du coureur sans crampons. Je voudrais savoir à partir de quelle froideur mes doigts complètement gourds seraient incapables d'écrire, quelle température, exactement. Encore un peu de lumière, la magnifique, de fin de journée. La noirceur tombe comme la guillotine, et l'écriture comme un couteau. Tous ces oiseaux sont voisins. L'arbre, avec ses branches crochues, bras de vieillard maigre et malade, la peau sèche, translucide, les veines apparentes. La fragilité d'un état, l'équilibre à bout de souffle. Un nid au bout d'une branche tranquillement se remplira de neige, et se dissoudra, d'une tempête à l'autre, dans l'attente d'un printemps que les oiseaux rêvent déjà.</p> <p style="text-align: justify;"> </p> <p style="text-align: justify;">Je flâne dans cette écriture et je constate avec émerveillement – et regret – qu'elle m'est aussi étrangère que vous.</p> <p style="margin-left:25.5pt;">     </p> <p style="margin-left:25.5pt;"> </p> <p style="margin-left: 120px; text-align: justify;">Désespérément. Le ciel bleu les nuages tellement fins, ouvrage de dames, d'une délicatesse à fondre entre les doigts. Une teinte de lilas, et de rose très pâle, pour celles qui savent regarder à travers le blanc. Je suis troublée par la pensée de cette résidente en médecine retrouvée morte dans sa voiture le dix-sept novembre dernier. Fait d'hiver. « Émily, en vain » : le premier article que j'ai lu. La photo d'une inconnue, jeune médecin ou infirmière, adossée au mur de l'hôpital, la tête dans les mains, le visage brouillé. J'ai peur de ce que je pourrais lire dans ces yeux, s'ils m'étaient accessibles. Je me dis que je ne devrais pas l'écrire, Émily, que tout ça n'a aucun rapport avec Hochelaga. Et puis je ne suis plus d'accord, là, tout de suite. Le dernier mot posé sur la page, je ne suis plus d'accord du tout. Je marche dans Hochelaga; j'investis un espace avec mon corps, et depuis la lecture de cet article Émily occupe un grand espace dans ce corps. Et puis ça a rapport avec tout la vie de cette femme, et par extension, sa mort. La beauté des nuages dentelle – lilas – que j'arriverais sans doute à effleurer, si j'apprenais, patiemment, à m'étirer jusqu'au bout du froid.</p> <p> </p> <p>           </p> <p style="text-align: justify;">Sur le sable de la ruelle la neige est douce, pas de glace dessous. Mes pieds peuvent relâcher leur vigilance. Ils ont l'habitude des débuts d'hiver… L'apparition de la glace sur les trottoirs. Démarche secrète, dont les subtilités sont maîtrisées seulement par les habitants des pays nordiques. Le pied appréhende de façon radicalement différente son contact avec le sol, il se fait plus léger, moins sûr de lui; les muscles des jambes, à l'affût du moindre dérapage, les bras prêts à sauver la mise en cas de chute. Le corps en alerte. Le sable de la ruelle, reposant. Sa texture granuleuse sous les bottes. Fantasme de gougounes, de plage blanche et chaude. La lumière tombe, les lampadaires brillent depuis un moment déjà, en parallèle avec la Darling.</p> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Toutes les femmes que je vois passer portent de lourds sacs, au moins un dans chaque main, parfois un de plus sur le dos – sans compter la sacoche, en tissu ou en cuir, rayée, à pois violets; à ponpons de fourrure, véritable, synthétique ou recyclée. L'une d'entre elles me sourit, toute perdue dans son manteau bourgogne trop ample. Elle ne porte pas de gants, et j'imagine les marques blanches à l'intérieur de ses phalanges, dessinées par les nombreux sacs de plastique accrochés à ses doigts. Possible liste d'épicerie :</p> <p> </p> <p align="center">Poireaux</p> <p align="center">Pommes de terre</p> <p align="center">Tomates en dés</p> <p align="center">Beurre d'arachide</p> <p align="center">Café</p> <p align="center">Bananes</p> <p align="center"> </p> <p style="text-align: justify;">Anne lui aurait donné un nom poétique et interminable, c'est certain. <em>La ruelle aux lampadaires… </em>Trop descriptif, pas assez évocateur. <em>Le chemin des étoiles…</em> Trop prévisible, trop court, trop quétaine. <em>La petite route aux lunes électriques… </em>Acceptable, anachronique? Ces lampadaires, on pourrait observer les mêmes, ou presque, autour d'une grande place à Paris, ou Barcelone – la <em>Plaza Reial</em> – ou Cracovie. Dans les marchés de fleurs. Villes distinguées. L'impression de voir le chemin que j'ai choisi entre tous les autres, un peu au hasard, éclairé par des sculptures longilignes, gracieuses. Lieu de déambulation tranquille. Lampadaires girafe à deux têtes. Ici ou au milieu du désert, la même surprise.</p> <p> </p> <p style="text-align: justify;">Une cour arrière, remplie de grosses bûches rondes. Un petit tas encore, dans la ruelle; un homme et ses deux filles cordent du bois. Six cent trente-quatre kilomètres nord-ouest et dix-huit ans d'intervalle, un père et ses enfants – une fille, un garçon. Les quatre enfants bien emmitouflés. La ruelle saupoudrée; devant l'immense garage, une montagne de neige. Avec un râteau, la plus grande ramasse les bouts d'écorce, les brindilles orphelines. Le garçon place les bûches sur les bras tendus de sa sœur, lorsqu'elle dit <em>stop</em>, lui, déjà prêt à attraper la prochaine, interrompt son mouvement. Elle entre dans le garage, dépose chaque bûche dans un creux qui semble l'attendre. Maintenir l'équilibre, éviter l'effondrement en empilant tout d'un côté plus que de l'autre. Derrière le tas de bois qui prend toute la place, à travers la porte patio, un sapin décoré, déjà. Des boucles et des guirlandes dorées. Dans la maison maman prépare la soupe. C'est la tradition : quand nous rentrons, mon frère et moi, avec nos ventres gargouillant; les cheveux ébouriffés et les yeux pétillants, elle nous sert de la <em>Lipton</em> poulet et nouilles – délice rarissime du jour à corder le bois – dans de grosses tasses, vieilles comme une grand-mère. Nous buvons le bouillon, à petites gorgées, gardant le meilleur pour la fin. J'espère silencieusement que la famille de la ruelle Darling est rassemblée, autour du premier feu de novembre, savourant dans le silence qui suit l'effort un chocolat chaud onctueux et parfumé.</p> <p> </p> <p> </p> <p style="margin-left: 127.55pt; text-align: justify;">Un drôle de bout de rue devant l'église. Pour se stationner? Pour les mariages, les funérailles. Ça prend de la place un corbillard, ça bloque la circulation. D'où le bout de rue. Elles ont l'air tellement bien, les trois placoteuses. Heureuses, simplement, d'être là. Revenons-y, à ces femmes qui parlent, revenons-y sans cesse. Elles semblent avoir tant à dire.</p> <p style="margin-left:127.55pt;"> </p> <p style="margin-left:127.55pt;"> </p> </div></div></div><div class="field field-name-field-taxo-rue field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Emplacement:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-ontario" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Ontario</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-adam" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Adam</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/rue-darling" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Darling</a></div><div class="field-item odd"><a href="/taxonomie-rue/rue-pr%C3%A9fontaine" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rue Préfontaine</a></div><div class="field-item even"><a href="/taxonomie-rue/salon-de-coiffure-chantilly" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Salon de coiffure Chantilly</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-madalite-parcours field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Modalités du parcours:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/modalit%C3%A9s-du-parcours/marche-et-fl%C3%A2nerie" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Marche et flânerie</a></div></div></div><div class="field field-name-field-motscles-reseaux field-type-taxonomy-term-reference field-label-inline clearfix"><div class="field-label">Réseau:&nbsp;</div><div class="field-items"><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/caf%C3%A9s" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Cafés</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/jour" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Jour</a></div><div class="field-item even"><a href="/r%C3%A9seau/ruelles" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Ruelles</a></div><div class="field-item odd"><a href="/r%C3%A9seau/rues" typeof="skos:Concept" property="rdfs:label skos:prefLabel" datatype="">Rues</a></div></div></div> Tue, 10 Feb 2015 17:57:51 +0000 Camille Brunet-Villeneuve 144 at http://hochelagaimaginaire.ca http://hochelagaimaginaire.ca/note-de-terrain/dentelli%C3%A8res#comments