Littérature et publicité : du logos au logo - Conférence de Sylvain David

12 Octobre 2010

Dans le cadre de la «Série de conférences Salon double sur la littérature contemporaine», le comité de rédaction du Salon présente la conférence de Sylvain David, professeur au département d'études françaises de l'Université Concordia, qui s'intitule : «Littérature et publicité : du logos au logo». 

Résumé de la conférence : Nombre de romanciers actuels (Easton Ellis, Wolfe, Beigbeder, Houellebecq, etc.) utilisent des marques de commerce (brand names) réelles, dans la narration de leurs récits, pour situer un lieu (ambiance, distinction) ou un personnage (goût, opulence), sans pour autant verser dans des descriptions étendues. Un tel procédé – qui ne va pas sans rappeler le souci documentaire de l’écriture réaliste du XIXe siècle – évoque certes un aspect significatif de l’imaginaire contemporain, mais, par le fait même, fonde la publicité comme matériau littéraire. Pareil emprunt s’avère tendancieux dans la mesure où – alors que le genre romanesque se caractérise généralement par l’ambiguïté et la polysémie – les raisons commerciales demeurent des formes de représentation univoques, référant avant tout à elles-mêmes (ou au produit qu’elles désignent). La littérature actuelle – qui met souvent en scène des héros-narrateurs critiques, si ce n’est carrément hostiles, face à l’omniprésence de la publicité – possède-t-elle dès lors véritablement la capacité d’absorber la rhétorique commerciale, de mettre celle-ci en perspective ? Ou, par sa reprise massive de clichés du marketing contemporain, n’offre-t-elle pas au contraire à la prolifération des marques un ultime espace pour rayonner ? C’est à cette question que je tenterai de répondre, à partir du roman Plateforme, de Michel Houellebecq.

Suivez nos prochains événements de l'automne!

La conférence d'Alain Farah le 2 novembre : «As beautiful as a rock in a cop’s face. Réflexions sur la littérature d’aujourd’hui» et la conférence de Catherine Mavrikakis le 23 novembre : «De la colère dans la littérature contemporaine des femmes: quelques irritations». 

À l'hiver, la série se poursuit un peu à Montréal avant de se rendre à Québec et à Ottawa. 

Graphisme de l'affiche : Andrée-Anne Guay (drea-portefolio.com).