«Migrance en dérive» — Conférence de Catherine Khordoc à Ottawa

3 Avril 2013

 

« Migrance en dérive : la pertinence du concept d’écriture migrante »

 

Conférence de Catherine Khordoc, directrice du département de français de l'Université Carleton.

 

MERCREDI LE 3 AVRIL 2013, de 17h à 19h, au Café Roast'N Brew de la rue Rideau (198 rue Rideau, coin Waller).

 

L’écriture migrante fait couler beaucoup d’encre depuis une trentaine d’années, surtout par rapport au contexte littéraire du Québec. Si l’on repense à la définition que proposait Pierre Nepveu en 1988 de l’écriture migrante, il suggérait qu’il faille «insister sur le mouvement, la dérive, les croisements multiples que suscite l’expérience de l’exil. "Immigrante" est un mot à teneur socio-culturelle, alors que "migrante" a l’avantage de pointer déjà vers une pratique esthétique». Mais qu’en est-il d’une écriture qui insiste, justement sur le mouvement et la dérive, sans qu’elle inspirée par l’expérience vécue de l’exil?

À travers une lecture de romans contemporains, ceux de Kim Thuy (Ru), de Dany Laferrière (Je suis un écrivain japonais), de Dominique Fortier (Les larmes de Saint-Laurent) et de Nicolas Dickner (Nikolski), je remettrai en question le concept d’écriture migrante et sa pertinence actuelle. Car, si ces quatre romans ont en commun une écriture du mouvement et de la dérive, caractérisée par de nombreux croisements de tous genres, ils ne sont pas tous issus d’une expérience personnelle de l’exil. Il ne s’agit pas de nier que ce type d’expérience puisse avoir un impact sur l’écriture, mais plutôt de rappeler que cela ne relève pas du domaine exclusif d’écrivains qui ont migré d’écrire sur un mode «transnational» ou encore, «transculturel». En effet, c’est le privilège de l’écrivain – tout court, peu importe son parcours personnel – de se laisser bercer par un imaginaire qui imprègne l’écriture de déplacements (à travers l’espace ou le temps), de langues et de cultures, ce qui gomme, sur le plan de la pratique esthétique, la démarcation sous-jacente dans le terme «écriture migrante» au sein de la littérature du Québec. 

 

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JEUDI 25 AVRIL 2013

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