Salon double - DELERM, Philippe http://salondouble.contemporain.info/taxonomy/term/263/0 fr Le Bonheur ou l'art de la perte http://salondouble.contemporain.info/lecture/le-bonheur-ou-lart-de-la-perte <div class="field field-type-nodereference field-field-auteurs"> <div class="field-items"> <div class="field-item odd"> <a href="/equipe/bordeleau-benoit">Bordeleau, Benoit </a> </div> </div> </div> <div class="field field-type-nodereference field-field-biblio"> <div class="field-items"> <div class="field-item odd"> <a href="/biblio/traces">Traces</a> </div> </div> </div> <!--break--><!--break--><p align="justify"><i>Avec La premi&egrave;re Gorg&eacute;e de bi&egrave;re et autres plaisirs minuscules</i>, Philippe Delerm entrait, en 1997, dans le cercle d&rsquo;une reconnaissance bien m&eacute;rit&eacute;e. Publiant depuis 1983 (<i>La Cinqui&egrave;me Saison</i>, &Eacute;ditions du Rocher), Delerm est surtout connu pour ses recueils de courts r&eacute;cits, mettant en lumi&egrave;re des moments de bonheur fragiles, des instantan&eacute;s du quotidien dont l&rsquo;adjectif et le verbe sont toujours pr&eacute;cis. Son tout dernier livre, intitul&eacute; <i>Traces </i>invite le lecteur &agrave; le suivre &agrave; travers ses fl&acirc;neries urbaines, comme ce f&ucirc;t le cas avec <i>Rouen</i> (Champ Vallon, 1993). Si <i>La Premi&egrave;re Gorg&eacute;e de bi&egrave;re</i> nous poussait dans les sentiers de la pl&eacute;nitude permettant de nous accrocher &agrave; une luminosit&eacute; propre &agrave; l&rsquo;enfance, le moteur de <i>Traces </i>se trouve plut&ocirc;t dans les petites disparitions qui pars&egrave;ment le parcours de l&rsquo;environnement urbain, des disparitions essentielles &agrave; la saisie du quotidien. Ces traces sont d&rsquo;ailleurs bien rendues par une cinquantaine de photographies prises par Martine Delerm. Le livre rassemble trente-quatre courts textes o&ugrave; l&rsquo;abondant usage du &laquo;on&raquo;, comme instance narrative, permet au lecteur de s&rsquo;identifier facilement aux sensations v&eacute;hicul&eacute;es&nbsp;&ndash;un sentiment d&rsquo;universalit&eacute;. Il ne sera pas question de cerne la totalit&eacute; des &eacute;l&eacute;ments trait&eacute;s dans <i>Traces, </i>mais d&rsquo;en soutirer quelques-uns permettant de saisir une mouvance litt&eacute;raire r&eacute;cente, soit le minimalisme positif tel que d&eacute;fini par R&eacute;mi Bertrand<a name="note1" href="#note1a"><strong>[1]</strong></a>. On verra d&rsquo;autre part comment <i>Traces</i> se d&eacute;marque l&eacute;g&egrave;rement de ce cadre pour int&eacute;grer des &eacute;l&eacute;ments plus pr&egrave;s de l&rsquo;actualit&eacute; en plus d&rsquo;inclure la violence du si&egrave;cle pass&eacute;.</p> <p> <span style="color: rgb(128, 128, 128);"><strong>&Eacute;crire le quotidien: une tension vers l'effacement</strong></span></p> <p align="justify">&laquo;Il ne doit pas &ecirc;tre loin. Mais il a momentan&eacute;ment abandonn&eacute; son radeau de survie, car&eacute;n&eacute; dans un renfoncement du mur, une porte condamn&eacute;e.&raquo; (p. 9) C&rsquo;est de cette fa&ccedil;on que d&eacute;bute le premier texte, intitul&eacute; <i>Coque &eacute;chou&eacute;e</i>. Le grand absent c&rsquo;est un itin&eacute;rant qui d&rsquo;habitude est plong&eacute; dans un livre et s&rsquo;interrompt pour discuter avec les passants. &laquo;Mais contempler cette couette ind&eacute;cise quand il a disparu c&rsquo;est plus fort, presque insoutenable.&raquo; (p. 10) L&rsquo;absence est ici fondatrice d&rsquo;une apparition au sein de la m&eacute;moire du narrateur &ndash; ce dernier &eacute;tant bien souvent une deuxi&egrave;me peau de Delerm lui-m&ecirc;me. Si on tombe ensuite dans un r&ecirc;ve d&rsquo;enfance o&ugrave; le narrateur se voyait comme un &laquo;grognard au bivouac&raquo;, ce n&rsquo;est que pour mieux avoir honte de ce contraste, c&rsquo;est aussi revenir &agrave; l&rsquo;&acirc;ge adulte, &agrave; la raison. &laquo;Devenir un adulte, pour le sujet delermien, est toujours un d&eacute;senchantement, analogue &agrave; celui qui &eacute;merge lors du passage de la fiction &agrave; la r&eacute;alit&eacute;<a name="note2" href="#note2a"><strong>[2]</strong></a>&raquo;, &eacute;crit R&eacute;mi Betrand dans <i>Philippe Delerm et le minimalisme positif. </i>C&rsquo;est que la fiction de Delerm nous a habitu&eacute;s &agrave; ces moments o&ugrave; il n&rsquo;y avait aucun jugement sur l&rsquo;&eacute;tat des choses, mais simplement une intensit&eacute; du moment v&eacute;hicul&eacute;e dans le texte&nbsp;: intensit&eacute; o&ugrave; le temps &eacute;tait aboli pour donner toute la libert&eacute; &agrave; la qualit&eacute; des choses.<br /> &nbsp;</p> <p align="justify">Le quotidien est toujours ce qui fuit et il ne peut-&ecirc;tre compris qu&rsquo;apr&egrave;s-coup. La compr&eacute;hension toutefois implique l&rsquo;entr&eacute;e dans l&rsquo;&acirc;ge adulte, dans le cercle du langage, impliquant du coup un &eacute;cart entre le senti et la transmission de la sensation, c&rsquo;est connu&nbsp;: pour l&rsquo;auteur, il s&rsquo;agit beaucoup moins de comprendre que de <i>regarder</i>. L&rsquo;&eacute;criture devient le lieu d&rsquo;une &laquo;traduction du quotidien<a name="note3" href="#note3a"><strong>[3]</strong></a>&raquo;, selon les mots de R&eacute;mi Bertrand. Toujours selon ce dernier, l&rsquo;amplification du r&eacute;el pose le risque de retomber dans la morne r&eacute;alit&eacute; lorsque vient le temps de la voir sous notre propre regard. Bertrand nous rappelle que &laquo;[l]e bonheur minimaliste est [&hellip;] inconcevable sans la connaissance de la finitude<a name="note4" href="#note4a"><strong>[4]</strong></a>&raquo;. Ce bonheur, c&rsquo;est la vie elle-m&ecirc;me en tant qu&rsquo;elle est v&eacute;cue, travers&eacute;e. Les travers&eacute;es, d&rsquo;autre part, laissent des marques, font entrevoir la fragilit&eacute; des choses.<span lang="FR-CA"><o:p><br /> </o:p></span></p> <p align="justify"><span lang="FR-CA">Ces fins quotidiennes sont d&rsquo;ailleurs repr&eacute;sent&eacute;es par la disparition de l&rsquo;humain au sein des objets. Prenons pour exemple cet extrait de <i>Nuage d&rsquo;avion&nbsp;</i>: </span></p> <p align="justify" class="rteindent1"><span style="color: rgb(128, 128, 128);">On peut distinguer si on le cherche vraiment le petit triangle &agrave; l&rsquo;avant, et c&rsquo;est &eacute;trange de penser que cette forme minuscule est &agrave; l&rsquo;origine de la branche neigeuse qui treillage l&rsquo;espace. Quant &agrave; imaginer des hommes install&eacute;s dans ce jouet, non. Pas m&ecirc;me l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;un trajet, d&rsquo;une destination. (p. <i>21</i>)</span></p> <p align="justify">Les passagers sont ici confondus &agrave; la mati&egrave;re et comme fig&eacute;s en elle. C&rsquo;est le texte lui-m&ecirc;me, les mots, plus pr&eacute;cis&eacute;ment, qui permettent la fusion entre corps, d&eacute;cor et pens&eacute;e. Un effacement de soi pour laisser place &agrave; l&rsquo;&eacute;tonnement que procure le monde. Ce devenir-chose est d&rsquo;ailleurs mis de l&rsquo;avant dans <i>Un peu de neige dans la cour, </i>o&ugrave; le narrateur &eacute;met des hypoth&egrave;ses sur ce que c&rsquo;est que d&rsquo;&ecirc;tre b&eacute;guine&nbsp;:</p> <p align="justify" class="rteindent1"><span style="color: rgb(128, 128, 128);">D&eacute;canter le monde jusqu'&agrave; n&rsquo;en garder qu&rsquo;une transparence &eacute;blouie. Se compter pour rien, pardonner &agrave; tous ceux qui se croient quelque chose. (p.<i> 39</i>)</span><o:p></o:p></p> <p align="justify">J&rsquo;avancerai ici l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;un <i>d&eacute;-corps</i> dans l&rsquo;intentionnalit&eacute; de l&rsquo;&eacute;criture delermienne. S&rsquo;il s&rsquo;agit de se compter pour rien, il reste qu&rsquo;on doit s&rsquo;inclure dans le calcul. C&rsquo;est &ecirc;tre comme en suspension ou, mieux encore, devenir cette lumi&egrave;re m&ecirc;me du quotidien, cette intensit&eacute; qui fait du moment une totalit&eacute;. Le texte devient la possibilit&eacute; de<i> mieux voir</i> le mat&eacute;riau du monde en l&rsquo;usant, en le fatiguant. Le texte deviendrait dans cette optique un tissu conjonctif, un <i>liant</i> et un <i>lisant </i>du monde. Ce <i>d&eacute;-corps, </i>n&rsquo;est-ce pas aussi une d&eacute;route, puisqu&rsquo;il n&rsquo;y a &laquo;[p]as m&ecirc;me l&rsquo;id&eacute;e d&rsquo;un trajet, d&rsquo;une destination&raquo;? Peut-&ecirc;tre y a-t-il un point de rencontre entre cette id&eacute;e et une soci&eacute;t&eacute; qui fait la promotion de la vitesse, de l&rsquo;efficacit&eacute; &agrave; tout prix. Ce <i>d&eacute;-corps </i>c&rsquo;est accepter de s&rsquo;abandonner aux lieux et entrer avec eux dans une enti&egrave;re complicit&eacute;, les faire participer &agrave; l&rsquo;espace de notre corps. Il s&rsquo;agit en m&ecirc;me temps de refuser l&rsquo;aseptisation grandissante des lieux publics, aseptisation qui emp&ecirc;che de sentir non seulement sa propre pr&eacute;sence, mais celle des autres comme le propose le texte <i>Blessures de table</i>.</p> <p> <span style="color: rgb(128, 128, 128);"><strong>Un ton sur ton</strong></span></p> <p align="justify">Ce <i>d&eacute;-corps</i> on le retrouve aussi chez Delerm dans <i>Le pull d&rsquo;automne</i>, un r&eacute;cit de <i>La Premi&egrave;re Gorg&eacute;e de bi&egrave;re&nbsp;</i>: &laquo;Un pull tr&egrave;s grand&nbsp;: le corps va s&rsquo;abolir, on sera la saison. Un pull en creux d&rsquo;&eacute;paule en esp&eacute;rant&hellip; M&ecirc;me pour soi, c&rsquo;est bon, cette fa&ccedil;on de jouer la fin des choses ton sur ton.<a name="note5" href="#note5a"><strong>[5]</strong></a>&raquo; Dans <i>Escargots</i>, Francis Ponge d&eacute;finissait ce ton sur ton ainsi&nbsp;: &laquo;un &eacute;l&eacute;ment passif, un &eacute;l&eacute;ment actif, le passif baignant &agrave; la fois et nourrissant l&rsquo;actif<a name="note6" href="#note6a"><strong>[6]</strong></a>&raquo;. Ce proc&eacute;d&eacute; a pour effet, dans <i>Souvenez-vous</i>, d&rsquo;activer la m&eacute;moire involontaire chez le sujet qui sera surpris par un imp&eacute;ratif de m&eacute;moire qui n&rsquo;est plus seulement individuelle, mais aussi culturelle, comme en t&eacute;moigne cet extrait&nbsp;:</p> <p align="justify" class="rteindent1"><span style="color: rgb(128, 128, 128);">Et tout d&rsquo;un coup, contre le mur&hellip; Juste un nombre d&rsquo;enfants morts. Une date. Rien &agrave; consommer, aucun march&eacute;, aucun commerce. Alors notre capacit&eacute; &agrave; sentir la Shoah s&rsquo;&eacute;veille, s&rsquo;extirpe de cette gangue naus&eacute;euse de produits manufactur&eacute;s o&ugrave; elle perd chaque jour de sa force. Un ordre. Souvenez-vous. L&rsquo;imp&eacute;ratif nous saisit de plein fouet, aux angles droits de la plaque grav&eacute;e. Dans l&rsquo;&eacute;cole, &ccedil;a doit &ecirc;tre la r&eacute;cr&eacute;, on entend une rumeur derri&egrave;re les murs, une bouff&eacute;e de vie, de joie, qui souligne si bien l&rsquo;&eacute;tendue du silence. (p.<i> 76</i>)</span><o:p></o:p></p> <p align="justify">Dans le texte <i>Grande section</i>, c&rsquo;est la situation des sans-papiers qui est abord&eacute;e. C&rsquo;est par un acte de r&eacute;appropriation de la rue, tracts et affiches au menu, qu&rsquo;on veut reprendre une situation en mains. L&rsquo;acte semble vain&nbsp;: &laquo;Et combien de milliers de papiers pour esp&eacute;rer sauver un sans-papiers?&raquo; (p.<i> 126</i>) Mais peut-&ecirc;tre s&rsquo;agit-il de laisser possible l&rsquo;espoir d&rsquo;une justice sociale? En effet, Delerm offre moins des solutions aux probl&egrave;mes sociaux qu&rsquo;une constatation de ceux-ci&nbsp;: il se pose &agrave; nouveau en situation de spectateur, mais tout juste ce qu&rsquo;il faut pour laisser l&rsquo;impression au lecteur que le narrateur pourrait agir sur les &eacute;v&eacute;nements. C&rsquo;est le chemin parcouru qui importe, mais qu&rsquo;arrive-t-il lorsqu&rsquo;on ne sait pas &ndash;ou que l&rsquo;on ne veut pas savoir!&ndash; o&ugrave; le chemin nous m&egrave;ne? Nous retrouvons de nouveau cette id&eacute;e de d&eacute;route soulev&eacute;e pr&eacute;c&eacute;demment.</p> <p> <span style="color: rgb(128, 128, 128);"><strong>Nostalgie des rapports &agrave; l'ancienne</strong></span></p> <p align="justify">Il y a une nostalgie &eacute;vidente, dans l&rsquo;&eacute;criture de Delerm, d&rsquo;un temps o&ugrave; la lenteur et les contacts humains se faisaient par autre chose que l&rsquo;interm&eacute;diaire des t&eacute;l&eacute;phones portables et d&rsquo;Internet. D&eacute;j&agrave; dans <i>La Sieste assassin&eacute;e</i>, il &eacute;crivait ceci &agrave; propos des utilisateurs de cellulaires&nbsp;: &laquo;&nbsp;Mais il y a cet air un peu pench&eacute;, qui navigue sur les trottoirs en solitudes parall&egrave;les. Comme si on &eacute;tait tous exil&eacute;s de l&rsquo;enfance, un peu perdus.<a name="note7" href="#note7a"><strong>[7]</strong></a>&raquo; Dans <i>Traces</i>, un texte intitul&eacute; <i>Le bon r&eacute;seau</i> nous donne &agrave; lire ceci&nbsp;: &laquo;Ils n&rsquo;ont m&ecirc;me pas besoin de passer des SMS, de s&rsquo;enfoncer dans la technologie. Leurs rapports sont encore &agrave; l&rsquo;ancienne, des rapports de quartier, de pr&eacute;sence physique, des rapports d&rsquo;habitude.&raquo; (p. 91) Il y a ici d&eacute;sir de sortir d&rsquo;un temps rapide pour entrer dans un temps o&ugrave; la lenteur et m&ecirc;me la paresse, si on a lu <i>Mister Mouse</i>, sont ma&icirc;tres. Par ces chemins dont on ne veut savoir la destination et qui font incursion dans presque tous les livres de l&rsquo;auteur, il y a le d&eacute;sir de sortir de la fonctionnalit&eacute; de plus en plus poignante du monde moderne. Delerm offre &agrave; son lecteur un art de vivre au quotidien, celui-ci ayant pour principale caract&eacute;ristique d&rsquo;&ecirc;tre fuyant. C&rsquo;est constamment vivre sous le joug de l&rsquo;oubli, n&eacute;cessaire mais angoissant.</p> <p align="justify"><em>Stylet d&rsquo;angoisse</em><span lang="FR-CA">, texte concluant <i>Traces</i>, pose comme d&eacute;cor un mur qui change constamment sous les attaques d&rsquo;un graphomane. Les derni&egrave;res phrases vont comme suit&nbsp;:&nbsp;</span></p> <p align="justify" class="rteindent1"><span style="color: rgb(128, 128, 128);">C&rsquo;&eacute;tait une autre fa&ccedil;on de se cogner contre les murs [en y gravant des mots], contre le monde, cette mani&egrave;re de s&rsquo;inscrire, de vouloir &eacute;chapper &agrave; la surface, &agrave; l&rsquo;effacement. Inqui&eacute;tante aussi, car apr&egrave;s tout le stylet obstin&eacute; des graphomanes n&rsquo;est que la m&eacute;taphore de tous ceux qui &eacute;crivent. Entre les livres et les murs, diff&eacute;remment dilu&eacute;e, c&rsquo;est l&rsquo;angoisse qui m&egrave;ne. Il n&rsquo;y a pas de cr&eacute;ation paisible.</span><o:p></o:p></p> <p align="justify">Aucune cr&eacute;ation paisible, certes, car les mots m&ecirc;me grav&eacute;s finissent par dispara&icirc;tre. Avec <i>Traces</i>, il semble qu&rsquo;une conscience encore plus importante de l&rsquo;impermanence se fait porteuse des mots, toujours bien fil&eacute;s, de Philippe Delerm. &laquo;&Agrave; chaque risque le bonheur est l&agrave;<a name="note9" href="#note8a"><strong>[8]</strong></a>&raquo;, &eacute;crivait-il dans <i>Fragiles. </i>Vivre le bonheur, de nos jours, c&rsquo;est &ecirc;tre conscient d&rsquo;une perte &eacute;ventuelle qui nous guette&nbsp;: il faut opter pour le risque.<span> </span></p> <p> <a name="note1a" href="#note1"> 1</a> R&eacute;mi Bertrand,<em>&nbsp;Philippe Delerm et le minimalisme positif</em>, Monaco, &Eacute;ditions du Rocher, 2005, 235 p.<br /> <a name="note2a" href="#note2"> 2</a> <em>Ibid</em>., p. 144.<br /> <a name="note3a" href="#note3"> 3</a> <em>Ibid</em>., p. 42.<br /> <a name="note4a" href="#note4"> 4</a> <em>Ibid.,</em> p. 152<br /> <a name="note5a" href="#note5"> 5</a> Philippe Delerm, <em>La Premi&egrave;re gorg&eacute;e de bi&egrave;re et autres plaisirs minuscules</em>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;L&rsquo;Arpenteur&raquo;, 1997, p. 58.<br /> <a name="note6a" href="#note6"> 6</a> Francis Ponge, <em>Le Parti pris des chose </em>pr&eacute;c&eacute;d&eacute; de <em>Douze petits &eacute;crits </em>et suivi de <em>Pro&ecirc;mes</em>, Paris, Gallimard, 1948, p. 51. <br /> <a name="note7a" href="#note7"> 7</a> Philippe Delerm, <em>L</em><em>a Sieste assassin&eacute;e</em>, Paris, Gallimard, coll. &laquo;L&rsquo;Arpenteur&raquo;, 2001, p. 16.<br /> <a name="note8a" href="#note9"> 8</a> Philippe Delerm, Martine Delerm (aquarelles), <em>Fragiles</em>, Paris, &Eacute;ditions du Seuil, coll. &laquo;Points&raquo;, Paris, 2001, p. 30.</p> <p></p> http://salondouble.contemporain.info/lecture/le-bonheur-ou-lart-de-la-perte#comments BERTRAND, Rémi DELERM, Martine DELERM, Philippe Flânerie France PONGE, Francis Quotidien Réalisme Urbanité Récit(s) Mon, 22 Dec 2008 11:25:00 +0000 Benoit Bordeleau 47 at http://salondouble.contemporain.info