Salon double - Collectif http://salondouble.contemporain.info/taxonomy/term/348/0 fr Entretien avec Les Éditions David http://salondouble.contemporain.info/antichambre/entretien-avec-les-ditions-david <div class="field field-type-nodereference field-field-auteurs"> <div class="field-items"> <div class="field-item odd"> <a href="/equipe/fontille-brigitte">Fontille, Brigitte</a> </div> </div> </div> <div class="field field-type-filefield field-field-image"> <div class="field-label">Image:&nbsp;</div> <div class="field-items"> <div class="field-item odd"> <div class="filefield-file"><img class="filefield-icon field-icon-image-png" alt="icône image/png" src="http://salondouble.contemporain.info/sites/all/modules/contrib/filefield/icons/image-x-generic.png" /><a href="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/ditions david.png" type="image/png; length=7399">ditions david.png</a></div> </div> </div> </div> <!--break--><!--break--> <p style="text-align: justify;">Afin d'aborder la rentrée littéraire automnale, Salon Double a mené une série d'entretiens avec plusieurs éditeurs afin de découvrir leur historique, leurs politiques éditoriales et leurs vues plus larges sur la littérature contemporaine. La série se poursuit par un entretien avec Les éditions David. Marc Haentjens a accepté de répondre à nos questions.</p> <p style="text-align: justify;"><strong>Les <a href="http://editionsdavid.com/">Éditions David</a> sont une maison d’édition littéraire établie à Ottawa depuis 1993. La maison publie des textes de création (romans, nouvelles, poésie) ainsi que des études et essais traitant de la littérature canadienne-française. La maison accueille en priorité des auteurs francophones de l’Ontario mais aussi des auteurs d’autres régions du Canada. Son catalogue compte aujourd’hui près de 250 titres, répartis à travers huit collections.<br /><br />Les œuvres de création représentent le volet le plus porteur de la maison d’édition avec cinq collections principales :<br /><br />-&nbsp;&nbsp; &nbsp;trois collections de prose: la collection <em>Voix narratives</em>, composée de romans, nouvelles et récits, la collection <em>Indociles</em>, ouverte à des romans de facture plus contemporaine, et la collection <em>14/18 </em>dirigée vers le public adolescent (14 ans et plus);<br /><br />-&nbsp;&nbsp; &nbsp;deux collections de poésie : la collection Voix intérieures, ouverte à des textes de poésie actuelle, et la collection <em>Voix intérieures – Haïku</em>, une collection de « niche » dédiée spécifiquement à la publication de textes liés à ce genre poétique (dans ses différentes variations: haïku, renku et, récemment, haïbun).<br /><br />Les ouvrages de réflexion continuent néanmoins d’alimenter quelques collections axées sur la connaissance et l’étude de la littérature francophone au Canada : la collection <em>Voix savantes</em>, réunissant des études et des essais collectifs, la collection <em>Voix retrouvées</em>, accueillant des éditions critiques de textes anciens ou oubliés, et la collection <em>Voix didactiques</em> consacrée à des auteurs de littérature jeunesse.<br /><br />À travers ce programme, la maison d’édition veut contribuer à l’expression d’une littérature originale qui reflète les diverses réalités de la francophonie canadienne. Elle souhaite aussi développer un lectorat – et un lectorat critique - susceptibles d’apprécier et de suivre cette littérature.</strong><br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>Brigitte Fontille [BF] –</strong></span> Qu’est-ce qui a motivé la décision de fonder une nouvelle maison d’édition? Est-ce que vous sentez que votre maison d’édition a permis de combler un manque dans la scène littéraire contemporaine? Qu’est-ce qui a motivé la création de la collection «Indociles»?<br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>Marc Haentjens [MH] –</strong></span> Les Éditions David ont été fondées par Yvon Malette en 1993. La motivation souvent invoquée par Yvon était de publier sa thèse de doctorat - une étude sur Gabrielle Roy - que plusieurs maisons d'édition tardaient à accepter. En réalité, plusieurs collègues dans son entourage (Yvon enseignait alors à l'Université d'Ottawa et au Cégep de l'Outaouais) se montraient intéressés à voir naître dans la région une maison avec un profil littéraire au sein de laquelle ils pourraient publier ou collaborer.<br /><br />De fait, la maison a rapidement reçu de nombreuses propositions et, après seulement quelques années, elle publiait en même temps des études littéraires, des romans, des nouvelles et de la poésie. Elle se donnait aussi plusieurs directeurs de collection formant, autour d'Yvon Malette, une équipe éditoriale solide. À son quinzième anniversaire (2008), la maison franchissait la barre des 200 titres, avec une réputation acquise dans le milieu littéraire et universitaire.<br /><br />Le changement de direction, en 2009, a légèrement infléchi l'orientation éditoriale de la maison. Me distançant un peu du milieu universitaire, j'ai surtout cherché depuis quelques années à accentuer la place de la maison dans la vie littéraire environnante, en Ontario notamment. Cela a d'abord conduit à développer une collection pour adolescents, la collection 14/18, qui venait à peine de naître à mon arrivée, et à lui donner une place centrale dans le catalogue; puis à créer, en 2011, une nouvelle collection de romans, la collection Indociles, ouverte à de jeunes auteurs et à des textes de facture plus contemporaine.</p> <p style="text-align: justify;"><span class='wysiwyg_imageupload image imgupl_floating_none_left 0'><a href="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Jepromets_Ouellet%281%29.jpg" rel="lightbox[wysiwyg_imageupload_inline]" title=""><img src="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Jepromets_Ouellet%281%29.jpg" alt="85" title="" width="580" height="975" class="imagecache wysiwyg_imageupload 0 imagecache imagecache-wysiwyg_imageupload_lightbox_preset" style=""/></a> <span class='image_meta'></span></span><br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>BF –</strong></span> Quelle politique éditoriale vous êtes-vous donnée, quelle ligne directrice ou vision de la littérature vous oriente? Est-ce que votre politique éditoriale a changé depuis le début de vos activités?<br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>MH –</strong></span> Plusieurs lignes directrices orientent les Éditions David depuis leur création en 1993. Je dirais: un intérêt marqué pour la langue et la littérature, un souci d'excellence et une ouverture à la francophonie canadienne, dans ses différentes manifestations régionales. Ces lignes n'ont pas fondamentalement changé au fil des ans.<br /><br />S'y sont cependant ajoutées ces dernières années quelques autres préoccupations: le dépistage de nouveaux auteurs, un enracinement (ou un ancrage) plus profond en Ontario français et une volonté de développement du lectorat, particulièrement chez les jeunes.</p> <p style="text-align: justify;"><span style="color:#696969;"><strong>BF –</strong></span> Qu’est-ce qui vous intéresse dans une écriture ou un projet, vous amène à choisir un texte en particulier parmi les manuscrits que vous recevez? Notamment pour la collection «Indociles».<br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>MH –</strong></span> Notre intérêt pour un manuscrit varie évidemment selon les collections. Pour notre collection Voix narratives (romans, nouvelles), l'intérêt et la portée de l'histoire viennent sans doute en premier, suivis de près par la qualité de l'écriture. Travaillant dans un contexte minoritaire, nous sommes toutefois plus portés à accepter des œuvres imparfaites que nous le serions dans un autre contexte, ce qui signifie, bien sûr, d'investir davantage dans un travail d'édition.<br /><br />Pour notre collection Indociles, c'est beaucoup plus le propos, le style ou le ton qui nous intéressent, de même que la nature du commentaire porté sur la société. Nous souhaitons aussi avec cette collection nous permettre d'accueillir de nouveaux auteurs. Enfin, nous sommes concernés par l'accueil que pourrait recevoir l'œuvre chez un lectorat plus jeune.</p> <p style="text-align: justify;"><span class='wysiwyg_imageupload image imgupl_floating_none_left 0'><a href="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Unjour_Martin%281%29.jpg" rel="lightbox[wysiwyg_imageupload_inline]" title=""><img src="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Unjour_Martin%281%29.jpg" alt="87" title="" width="580" height="896" class="imagecache wysiwyg_imageupload 0 imagecache imagecache-wysiwyg_imageupload_lightbox_preset" style=""/></a> <span class='image_meta'></span></span><br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>BF –</strong></span> Je trouve particulièrement intéressant qu’une des orientations de la collection sur la poésie porte sur le haïku, forme très codifiée. Pourriez-vous nous parlez de l’intérêt que les Éditions David ont manifesté envers cette forme poétique peu commune et qui n’est pas d’ici?<br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>MH –</strong></span> La collection «Voix intérieures – Haïku» est née aux Éditions David sous l'impulsion de quelques auteurs (Francine Chicoine, André Duhaime, Jeanne Painchaud...) intéressés par cette forme poétique et désireux de la diffuser plus largement au Québec et au Canada. La réalisation de plusieurs recueils collectifs (comme <em>Dire le Nord</em>, <em>Dire la faune</em>, <em>Dire la flore</em>), puis l'institution d'un camp littéraire annuel axé sur le haïku à Baie-Comeau ont alors contribué à développer un vaste réseau de haïkistes qui nourrissent aujourd'hui le catalogue de la collection. Avec tout près de 60 titres publiés, celle-ci représente aujourd'hui une collection unique, au Canada et même au sein de la francophonie. Elle ne cesse par ailleurs de s'enrichir de nouveaux auteurs, mais aussi de nouvelles formes, comme le renku (dialogue entre deux haïkistes) et le haïbun (combinaison de prose et de haïku).</p> <p style="text-align: justify;"><span class='wysiwyg_imageupload image imgupl_floating_none_left 0'><a href="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Agripper_Collectif_RVB.jpg" rel="lightbox[wysiwyg_imageupload_inline]" title=""><img src="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Agripper_Collectif_RVB.jpg" alt="88" title="" width="580" height="943" class="imagecache wysiwyg_imageupload 0 imagecache imagecache-wysiwyg_imageupload_lightbox_preset" style=""/></a> <span class='image_meta'></span></span><br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>BF –</strong></span> Comment peut-on assurer sa diffusion et sa survie quand on est un « petit » joueur dans le monde de l’édition, où quelques groupes d’éditeurs, notamment québécois, obtiennent pratiquement toute la visibilité, tant en librairie que dans les médias? Quel rôle joue le numérique dans votre stratégie de commerce?<br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>MH –</strong></span> La diffusion reste évidemment un enjeu de taille. Nous trouvant, par notre taille et notre situation géographique, dans la périphérie de l'industrie du livre, nous&nbsp; devons travailler deux fois plus fort pour réussir à intéresser les médias, les libraires et les autres intervenants de la chaîne du livre. Nous n'y réussissons pas autant que nous l'aimerions, mais nous gagnons quand même notre place et nous réalisons, de temps en temps, quelques bons coups.<br /><br />Le numérique apparaît, dans ce contexte, comme une occasion à saisir. Bien qu'il obéisse lui aussi à des intérêts commerciaux dominants (qu'on pense à Amazon ou à Archambault), il est encore en friche et permet, de ce fait, de se démarquer un peu plus. C'est pourquoi, d'ailleurs, plusieurs maisons d'édition francophones hors Québec (dont la nôtre) sont déjà bien positionnées sur ce marché.</p> <p style="text-align: justify;"><span class='wysiwyg_imageupload image imgupl_floating_none_left 0'><a href="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Yeuxexil_Resch_RVB%281%29.jpg" rel="lightbox[wysiwyg_imageupload_inline]" title=""><img src="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/Yeuxexil_Resch_RVB%281%29.jpg" alt="86" title="" width="510" height="840" class="imagecache wysiwyg_imageupload 0 imagecache imagecache-wysiwyg_imageupload_lightbox_preset" style=""/></a> <span class='image_meta'></span></span><br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>BF –</strong></span> En tant que maison d’édition francophone située hors du Québec, pensez-vous que la réalité montréalaise éclipse celle du reste de la francophonie canadienne, tant dans le circuit littéraire que dans les œuvres qui sont publiées actuellement?<br /><br /><span style="color:#696969;"><strong>MH –</strong></span> Il est en effet très difficile d'être inclus ou considéré dans le milieu littéraire québécois quand on est situé à l'extérieur de Montréal (et de Québec). Cette réalité, qui vaut sans doute pour les éditeurs québécois établis «en région», est encore plus sensible pour les éditeurs franco-canadiens qui souffrent en outre d'être perçus - et classés par de nombreux acteurs du livre - comme des&nbsp; éditeurs «étrangers».<br /><br />Pratiquement, cela se traduit par une très grande difficulté à obtenir l'attention des médias, à être invité dans des événements littéraires ou des salons du livre et à obtenir une présence en librairie. Trois conditions presque incontournables pour réussir à intéresser un public lecteur.</p> <p style="text-align: justify;"><span class='wysiwyg_imageupload image imgupl_floating_none_left 0'><a href="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/191/CB-III_Poirier_RVB_2.jpg" rel="lightbox[wysiwyg_imageupload_inline]" title=""><img src="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/191/CB-III_Poirier_RVB_2.jpg" alt="95" title="" width="580" height="896" class="imagecache wysiwyg_imageupload 0 imagecache imagecache-wysiwyg_imageupload_lightbox_preset" style=""/></a> <span class='image_meta'></span></span></p> <p style="text-align: justify;">&nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span style="color: rgb(105, 105, 105); "><strong>BF –</strong></span> On a le sentiment que le milieu littéraire francophone hors Québec est exigu, et encore plus réduit quand on se concentre sur ceux qui s’éloignent de pratiques littéraires à vocation commerciale et optent pour une vision plus rigoureuse, plus audacieuse de l’écriture. Quelle importance a la communauté, celle des auteurs, des autres éditeurs, des libraires, pour vous?</p> <p style="text-align: justify;"><span style="color:#696969;"><strong>MH –</strong></span> Le milieu du livre est avant tout un écosystème où tous les acteurs sont liés et interdépendants. L'éditeur n'existe qu'à travers des auteurs, mais aussi, pour la diffusion de ses livres, à travers des libraires, des critiques littéraires, des professeurs de littérature, des bibliothécaires, des événements littéraires, des plateformes médiatiques, etc.&nbsp; Or, c'est un fait que cet écosystème est (beaucoup) moins complet dans la francophonie canadienne qu'il ne l'est au Québec et, particulièrement, dans les principales métropoles québécoises.<br /><br />Beaucoup d'énergie est donc mise, dans nos milieux, pour réunir ou aller chercher tous les intervenants en présence et s'efforcer de créer un effet dynamique autour des livres, des auteurs et de la littérature. L'effervescence qu'on peut ressentir dans certains salons du livre, comme ceux de Sudbury, de Hearst, de Toronto (en Ontario), de Shippagan ou de Dieppe (au Nouveau-Brunswick), témoigne de cette cohésion. &nbsp;</p> <p style="text-align: justify;"><span class='wysiwyg_imageupload image imgupl_floating_none_left 0'><a href="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/ITHURIEL_LAFRAMBOISE_CMYK%281%29.JPG" rel="lightbox[wysiwyg_imageupload_inline]" title=""><img src="http://salondouble.contemporain.info/sites/salondouble.contemporain.info/files/imagecache/wysiwyg_imageupload_lightbox_preset/wysiwyg_imageupload/11/ITHURIEL_LAFRAMBOISE_CMYK%281%29.JPG" alt="90" title="" width="580" height="980" class="imagecache wysiwyg_imageupload 0 imagecache imagecache-wysiwyg_imageupload_lightbox_preset" style=""/></a> <span class='image_meta'></span></span></p> <p style="text-align: justify;"><br /><span style="color:#696969;"><strong>BF –</strong></span> Quels sont vos coup de cœur et coup de gueule du moment, par rapport à la situation littéraire ou aux derniers événements littéraires dans la francophonie canadienne?</p> <p style="text-align: justify;"><span style="color:#696969;"><strong>MH –</strong></span> Le développement de l'édition - et de l'écosystème littéraire - est dans la francophonie canadienne une œuvre de longue haleine. On ne pense donc pas tellement en termes de coups de cœur ou de coups de gueule, mais plutôt en termes de consolidation et de durée.<br /><br />À cet égard, on peut se féliciter de voir comment certaines de nos maisons d'édition ont réussi au fil des ans à se tailler une place dans le milieu du livre. On peut également se réjouir de voir notre bassin d'auteurs s'élargir et se renouveler, en nous apportant des textes d'une diversité et d'une qualité littéraire de plus en plus grandes. Enfin, on peut s'enthousiasmer devant la réaction du public lecteur devant certaines de nos publications.<br /><br />En revanche, il faut malheureusement assumer que ce soit toujours aussi difficile de convaincre les principaux décideurs de la chaîne du livre - à tous les niveaux - de notre bien-fondé. Mais ça, c'est le lot, il faut croire, de nos structures petites et périphériques...</p> <p style="text-align: justify;"><em>Téléchargez en pièce jointe le communiqué de la rentrée littéraire de l'automne 2012 des Éditions David.</em></p> Canada Collectif Écrits théoriques Essai(s) Poésie Récit(s) Roman Tue, 23 Oct 2012 21:07:17 +0000 Brigitte Fontille 606 at http://salondouble.contemporain.info Québec taxidermiste http://salondouble.contemporain.info/lecture/quebec-taxidermiste <div class="field field-type-nodereference field-field-auteurs"> <div class="field-items"> <div class="field-item odd"> <a href="/equipe/asselin-viviane">Asselin, Viviane</a> </div> </div> </div> <div class="field field-type-nodereference field-field-biblio"> <div class="field-items"> <div class="field-item odd"> <a href="/biblio/quebec-ville-depressionniste">Québec, ville dépressionniste</a> </div> </div> </div> <!--break--><!--break--><p> &laquo;L&rsquo;art&egrave;re embl&eacute;matique de Qu&eacute;bec, la Grande All&eacute;e, sera le th&eacute;&acirc;tre des plus importantes d&eacute;molitions &agrave; survenir depuis les d&eacute;cennies 1960 et 1970. &Agrave; l&rsquo;&eacute;poque, les maisons victoriennes &agrave; c&ocirc;t&eacute; du parlement ont &eacute;t&eacute; ras&eacute;es et on a assist&eacute; &agrave; l&rsquo;&eacute;rection d&rsquo;&eacute;difices modernes mal aim&eacute;s tels le Complexe H et le Concorde<a name="note1" href="#note1a">[1]</a>&raquo;. La th&eacute;orie se confirme. La capitale nationale serait (devenue) <em>d&eacute;pressionniste</em>. C&rsquo;est-&agrave;-dire laide, monotone, instrumentalis&eacute;e, ennuyeuse, l&eacute;thargique, ali&eacute;nante, abrutissante: les adjectifs se multiplient pour montrer que Qu&eacute;bec &laquo;se tu[e] de l&rsquo;int&eacute;rieur&raquo; (<em>Qu&eacute;bec, ville d&eacute;pressionniste</em>, p.10). Le discours n&rsquo;est pas joyeux, mais la r&eacute;alit&eacute; l&rsquo;est encore moins: la population mondiale serait manipul&eacute;e par des instances sup&eacute;rieures &ndash;politiques, culturelles, sociales&ndash; qui contr&ocirc;leraient son intelligence en la maintenant sous le joug de la d&eacute;prime. Voil&agrave; en quels termes s&rsquo;exprime le collectif de La Conspiration d&eacute;pressionniste qui, mi-figue, mi-raisin, d&eacute;nonce l&rsquo;existence d&rsquo;un complot international dont Qu&eacute;bec ne serait qu&rsquo;une victime parmi d&rsquo;autres. R&eacute;pandre la mauvaise nouvelle constitue ainsi le cheval de bataille de ce groupe polyc&eacute;phale. &Agrave; coup d&rsquo;ironie, de critique, d&rsquo;imaginaire et d&rsquo;ind&eacute;cence qui n&rsquo;est pas sans rappeler la signature de <em>Charlie Hebdo</em>, il pourfend la b&ecirc;tise sous toutes ses formes, au premier plan dans une revue dont vient d&rsquo;&ecirc;tre tir&eacute;e une anthologie des cinq premiers num&eacute;ros (<em>La Conspiration d&eacute;pressionniste. Volumes I &agrave; V [2003-2008]</em>, Montr&eacute;al, Moult &eacute;ditions/Lux, 2009). Bien que sa lecture ne soit pas un pr&eacute;alable &agrave; l&rsquo;appr&eacute;ciation de <em>Qu&eacute;bec, ville d&eacute;pressionniste</em>, il reste qu&rsquo;elle permet de mieux saisir l&rsquo;esprit et la d&eacute;marche &agrave; la base de l&rsquo;ouvrage, lequel t&eacute;moigne par ailleurs de l&rsquo;&eacute;volution scripturale des membres depuis leurs d&eacute;buts en 2003.</p> <p><span style="color: rgb(128, 128, 128);"><strong>Qu&eacute;bec, je te chante</strong></span></p> <p>Retour sur 2008. La f&ecirc;te bat son plein &agrave; Qu&eacute;bec. Les c&eacute;l&eacute;brations du 400e anniversaire de la Vieille Capitale attirent les touristes par milliers, lesquels s&rsquo;&eacute;merveillent de la beaut&eacute; et du dynamisme d&rsquo;un tel berceau historique. L&rsquo;attachement et la fiert&eacute; des r&eacute;sidants pour leur milieu de vie se crient sur toutes les tribunes. Les acteurs de la sc&egrave;ne municipale travaillent &agrave; la promotion de ce lieu unique en Am&eacute;rique du Nord, insistant sur ses s&eacute;duisants atours. L&rsquo;heure est au plaisir, &agrave; l&rsquo;harmonie, aux congratulations: qu&rsquo;il fait bon vivre &agrave; Qu&eacute;bec!</p> <p>Seulement voil&agrave;: les r&eacute;jouissances favorisent l&rsquo;oubli, volontairement ou non. Les convictions d&rsquo;hier implosent au rythme des feux d&rsquo;artifice et des performances musicales.&nbsp; Aussi quelques voix discordantes d&eacute;noncent-elles alors l&rsquo;amn&eacute;sie, voire l&rsquo;ignorance qui menace les festivit&eacute;s. Si l&rsquo;essentiel des critiques s&rsquo;attaque aux d&eacute;tournements historiques et politiques<a name="note2" href="#note2a">[2]</a>, ce sont plut&ocirc;t les aberrations urbanistiques et culturelles qui soul&egrave;vent les passions chez la dizaine d&rsquo;auteurs de <em>Qu&eacute;bec, ville d&eacute;pressionniste</em>. Il faut croire que l&rsquo;indignation m&eacute;rite cette fois d&rsquo;y consacrer un livre, sans toutefois trahir le ton qui anime la revue <em>La Conspiration d&eacute;pressionniste</em>. Encore que, d&eacute;fiant une b&ecirc;te &agrave; ce point monstrueuse, les munitions paraissent choisies avec plus de soin, aussi bien sur le plan dialectique que litt&eacute;raire. </p> <p>En proposant dans l&rsquo;ensemble des recherches document&eacute;es et approfondies, l&rsquo;ouvrage &eacute;vite le d&eacute;faut majeur qui caract&eacute;rise souvent les entreprises de d&eacute;traction, celui d&rsquo;une faiblesse argumentative qui se r&eacute;sume &agrave; critiquer pour critiquer. Il ne s&rsquo;agit pas d&rsquo;un projet d&rsquo;une &eacute;lite intellectuelle qui mitraille tout ce qui g&eacute;n&egrave;re un succ&egrave;s populaire &ndash;du moins, pas seulement&ndash;; les auteurs l&eacute;gitiment notamment leur d&eacute;marche en construisant en partie leur r&eacute;flexion autour de rapports et de faits officiels. Non pas que l&rsquo;avis d&rsquo;experts soit indispensable au travail d&rsquo;opinion, mais le collectif pr&eacute;vient ainsi les reproches de l&eacute;g&egrave;ret&eacute;, de m&eacute;connaissance, voire d&rsquo;invention. Si leurs conclusions, tant&ocirc;t tranch&eacute;es au couteau, tant&ocirc;t r&eacute;ductrices, ne feront pas l&rsquo;unanimit&eacute;, elles encouragent n&eacute;anmoins &agrave; d&eacute;passer les lieux communs pour offrir une repr&eacute;sentation diff&eacute;rente de la capitale nationale. </p> <p>&Agrave; ce titre, le souci litt&eacute;raire dont t&eacute;moigne l&rsquo;entreprise participe largement de cette &laquo;r&eacute;&eacute;criture&raquo; du r&eacute;el et, par l&agrave; m&ecirc;me, inscrit l&rsquo;ouvrage dans une pratique typiquement contemporaine: celle d&rsquo;interroger les id&eacute;es re&ccedil;ues et de jouer sur les limites. Expressions color&eacute;es, mots et images d&eacute;tourn&eacute;s, savoirs t&eacute;lescop&eacute;s, associations inusit&eacute;es, digressions, ironie &agrave; peine voil&eacute;e, envol&eacute;es po&eacute;tiques, reprises parodiques, &eacute;chapp&eacute;es fictionnelles: voil&agrave; quelques-uns des moyens rh&eacute;toriques utilis&eacute;s qui, loin de l&rsquo;aridit&eacute; que trahissent g&eacute;n&eacute;ralement les raisonnements critiques, concourent &agrave; un assouplissement ou, plut&ocirc;t, &agrave; un &eacute;largissement des fronti&egrave;res d&rsquo;une r&eacute;alit&eacute; (jug&eacute;e) convenue. D&rsquo;une ville &laquo;botox&eacute;e&raquo; (p.122) &agrave; une ville &laquo;d&eacute;fortifi&eacute;e&raquo; (p.66), du &laquo;village de Nathalie&raquo; (p.84)&nbsp; &agrave; un &laquo;trou de beigne&raquo; (p.55) et &agrave; &laquo;une cr&egrave;che schlitte&raquo; (p.162), Qu&eacute;bec pr&eacute;sente un visage inaccoutum&eacute;. </p> <p> <span style="color: rgb(128, 128, 128);"><strong>Un </strong><em><strong>no man&rsquo;s land</strong></em></span></p> <div class="rteindent1"><span style="color: rgb(128, 128, 128);">Qu&eacute;bec a une histoire double. Peu de cit&eacute;s, comme cette capitale nationale, se pr&eacute;sentent au monde entier lustr&eacute;es, polies et radieuses, alors que dans leurs souterrains s&rsquo;entrecroisent l&rsquo;hypocrisie, la b&ecirc;tise et l&rsquo;arrogance des &eacute;lites municipales. Elle est l&rsquo;exemple par excellence d&rsquo;une ville qui s&rsquo;est d&eacute;velopp&eacute;e par l&rsquo;an&eacute;antissement syst&eacute;matique de son centre au profit de l&rsquo;horreur banlieusarde. Qu&eacute;bec d&eacute;p&eacute;rit ostensiblement sous sa mus&eacute;ification, son abandon &agrave; la sp&eacute;culation grossi&egrave;re, son conservatisme grandissant, son esprit policier et sa dissolution dans les oc&eacute;ans de p&eacute;riph&eacute;ries conformistes. Au fil du temps, cette ville est devenue d&eacute;pressionniste.<br /> (quatri&egrave;me de couverture).<br /> </span></div> <div> Se refusant toute censure et concession<a name="note3" href="#note3a">[3]</a>, les auteurs entendent d&eacute;boulonner les mythes qui ont contribu&eacute; au triomphe des c&eacute;l&eacute;brations du 400e anniversaire de Qu&eacute;bec. Ils se donnent pour mission de d&eacute;voiler les pathologies sociales occult&eacute;es, au moins en partie, par l&rsquo;obsession du divertissement. Ainsi des articles sur Saint-Roch (Catherine Ellyson) et sur le Vieux-Qu&eacute;bec (&Eacute;lisabeth C&ocirc;t&eacute;): sous pr&eacute;texte d&rsquo;attirer une manne touristique, ces secteurs ont souffert un<em> lifting</em> apparemment b&eacute;n&eacute;fique &ndash; au d&eacute;triment, pourtant, de leur charme d&rsquo;authenticit&eacute;. Ces deux textes mart&egrave;lent l&rsquo;empaillement urbain, la standardisation architecturale, l&rsquo;homog&eacute;n&eacute;it&eacute; de la &laquo;nouvelle client&egrave;le&raquo; de ces quartiers devenus des &laquo;d&eacute;cor[s] en carton-p&acirc;te absent[s] de vie r&eacute;elle&raquo; (p.110). &Agrave; cet &eacute;gard, Jasmin Miville-Allard accuse sans complaisance le maire Gilles Lamontagne (1965-1977) d&rsquo;&ecirc;tre le pionnier de la &laquo;destruction du patrimoine b&acirc;ti [et de] l&rsquo;atomisation des milieux de vie&raquo; (p.16). Il survole certaines r&eacute;alisations de cette p&eacute;riode, dont la &laquo;b&eacute;tonisation&raquo; de la rivi&egrave;re Saint-Charles et &laquo;la planification urbaine au service du roi-char&raquo; (p.34) qui, au nom d&rsquo;un progr&egrave;s discutable, ont charcut&eacute; le paysage de Qu&eacute;bec et ont failli aux besoins des gens qui y habitaient.</div> <div> Cela dit, si on peut au moins s&rsquo;estimer heureux que le centre-ville ait connu des temps plus cl&eacute;ments, notamment &agrave; l&rsquo;&eacute;poque o&ugrave; l&rsquo;Universit&eacute; Laval y si&eacute;geait avec dynamisme (Mathieu Gauthier), on s&rsquo;enorgueillira difficilement de l&rsquo;ind&eacute;crottable boulevard Hamel. Photographies &agrave; l&rsquo;appui &ndash; ici comme ailleurs dans l&rsquo;ouvrage &ndash;, Simon-Pierre Beaudet livre son parcours d&rsquo;une art&egrave;re transform&eacute;e en &laquo;mus&eacute;e et [en] d&eacute;potoir de tous les artefacts de la soci&eacute;t&eacute; de consommation am&eacute;ricaine, de son gaspillage d&rsquo;&eacute;nergie et d&lsquo;espace, pollu&eacute;[e] par le bruit et le gaz, d&eacute;figur&eacute;[e] par une architecte fonctionnelle et sans lendemain&raquo; (p.67). Avis&eacute;, il y voit la marque d&rsquo;une po&eacute;tique contemporaine, comparant le boulevard &agrave; un r&eacute;cit transperc&eacute; de fragments disparates qui en interrompent sans cesse le flux. Au final, Qu&eacute;bec est devenue la repr&eacute;sentation parfaite du carnavalesque &ndash; &agrave; d&eacute;faut d&rsquo;avoir un Carnaval digne de ce nom (Sandria P. Bouliane)&ndash;: grotesque, elle se travestit pour r&eacute;pondre aux int&eacute;r&ecirc;ts des gros portefeuilles.<br /> &nbsp;</div> <p> <span style="color: rgb(128, 128, 128);"><strong>Une litt&eacute;rature comme s&eacute;same des consciences</strong></span></p> <p>Parce que l&rsquo;ambition est claire &ndash; questionner les discours communs pour proposer une autre mani&egrave;re d&rsquo;envisager le monde &ndash;, la nuance manque parfois &agrave; l&rsquo;appel. D&rsquo;ailleurs, on peut se demander si l&rsquo;option du noir et blanc pour les photographies int&eacute;gr&eacute;es au livre n&rsquo;a pas &laquo;l&rsquo;avantage&raquo; d&rsquo;accentuer l&rsquo;aspect morbide de la capitale. Cela dit, la radicalit&eacute; fait partie de la strat&eacute;gie d&rsquo;ensemble, particuli&egrave;rement dans certains textes qui, jouant avec virtuosit&eacute; de mauvaise foi, testent les limites du lecteur. Ainsi faut-il sans doute consid&eacute;rer l&rsquo;ouvrage: certes comme un document d&rsquo;information &ndash;&agrave; la qualit&eacute; variable, l&rsquo;argumentaire apparaissant &agrave; l&rsquo;occasion moins ramass&eacute;, plus herm&eacute;tique, voire carr&eacute;ment absent&ndash;, mais surtout comme un exercice litt&eacute;raire qui, d&eacute;crivant un &eacute;tat du monde, cherche &agrave; provoquer. La Conspiration d&eacute;pressionniste se pose volontiers comme un vigile de la pens&eacute;e. En ce sens, son travail est &agrave; rapprocher de celui de l&rsquo;Internationale situationniste, la charge r&eacute;volutionnaire en moins. Ce mouvement artistique et politique (1957-1972) militait pour une r&eacute;volution culturelle et une r&eacute;appropriation du r&eacute;el par la construction de situations nouvelles. Contre la soci&eacute;t&eacute; de consommation et de sa mise en spectacle, il pratiquait la d&eacute;rive et le d&eacute;tournement pour transformer l&rsquo;urbanisme et le quotidien. Surtout, il voyait en l&rsquo;art une richesse de d&eacute;passement susceptible de menacer les structures de la soci&eacute;t&eacute;<a name="note4" href="#note4a">[4]</a>. On retrouve pr&eacute;cis&eacute;ment l&agrave;, en germes, les motivations de <em>Qu&eacute;bec, ville d&eacute;pressionniste</em>: l&rsquo;art litt&eacute;raire, entre autres moyens, au service d&rsquo;une ouverture des consciences. Force est d&rsquo;avouer qu&rsquo;&agrave; l&rsquo;exception d&rsquo;un lectorat d&eacute;j&agrave; converti, plusieurs refuseront d&rsquo;&ecirc;tre &eacute;branl&eacute;s dans leurs convictions et, de ce fait, taxeront les membres du groupe de nihilisme. Pire: de d&eacute;pressionnisme.</p> <p><a name="note1a" href="#note1">1</a>&nbsp;Antoine Robitaille, &laquo;&Eacute;difices anciens dans le couloir de la mort&raquo;, <em>Le Devoir</em> (10 juillet 2009), p. A1.<br /> <a name="note2a" href="#note2">2&nbsp;</a>Parmi ces critiques, on consultera <em>Le blogue de Joseph Facal</em>,&nbsp; <a title="http://www.josephfacal.org/jai-honte" href="http://www.josephfacal.org/jai-honte">http://www.josephfacal.org/jai-honte</a> (consult&eacute; le 29 juin 2009); L&rsquo;action nationale, vol.XCVIII, nos9-10 (novembre-d&eacute;cembre 2008); Jacques Beaumier et Jean-Fran&ccedil;ois Vall&eacute;e [dir.], <em>Qu&eacute;bec 2008 : des c&eacute;l&eacute;brations 400 fois d&eacute;tourn&eacute;es de leur sens</em>, Qu&eacute;bec, &Eacute;ditions du Qu&eacute;b&eacute;cois, 2008.<br /> <a name="note3a" href="#note3">3&nbsp;</a>Jusqu&rsquo;&agrave; remercier &laquo;le Conseil des Arts du Canada, de la SODEC ainsi que le gouvernement du Qu&eacute;bec de ne [leur] avoir accord&eacute; aucune aide par l&rsquo;entremise d&rsquo;un quelconque programme bidon&raquo; [page de garde].<br /> <a name="note4a" href="#note4">4&nbsp;</a>Informations tir&eacute;es de En collaboration, &laquo;Situationnisme&raquo;, dans Jacques Demougin [dir.], <em>Dictionnaire historique, th&eacute;matique et technique des Litt&eacute;ratures. Litt&eacute;ratures fran&ccedil;aise et &eacute;trang&egrave;res. Anciennes et modernes</em>, vol. 2, Paris, Librairie Larousse, 1986, p. 1530.<br /> &nbsp; &nbsp;</p> http://salondouble.contemporain.info/lecture/quebec-taxidermiste#comments BEAUMIER, Jacques et VALLÉE, Jean-François COLLECTIF Culture populaire DEMOUGIN, Jacques Politique Québec Urbanité Collectif Wed, 15 Jul 2009 15:35:20 +0000 Viviane Asselin 136 at http://salondouble.contemporain.info