Synopsis:
Gonaba, nommé Inspecteur des Ecoles à Bangui après des études en France, décide brusquement de tout abandonner pour aller vivre au coeur de la forêt équatoriale, domaine des pygmées Babingas. Son projet : les aider à s'émanciper des "hommes grands" dont le racisme lui est intolérable, quarante ans après l'indépendance du pays. Au terme d'une longue épreuve, une vérité immuable : le bonheur est la chose la plus relative au monde.
Festivals:
- Festival du film de Paris| 2004.
- Vues d’Afrique Montréal
- Cannes| 2003.
Prix:
- Quinzaine des réalisateurs| Cannes| 2003.
Articles:
- « "Le silence de la forêt" a été projeté à nouveau le 31 mars 2010, dans le cadre du Ciné Club de l'Institut Goethe de Yaoundé. Co-réalisé par Bassek Ba Kobhio et Didier Florent Ouénangaré, le film avait été enfin projeté au cinéma Abbia de Yaoundé le 26 mars 2004. Longtemps annoncée, plusieurs fois différée, cette première projection saluée par le public avait fait salle comble. Adapté du roman du même titre du Centrafricain Etienne Goyemide, "Le silence de la forêt" est une œuvre commune centrafricaine, gabonaise et camerounaise.» Extrait de « Une aventure ambiguë dans la jungle tropicale : Le silence de la forêt, de Didier F. OUÉNANGARÉ et Bassek BA KOBHIO», de Jean-Marie MOLLO OLINGA, Cameroun, publié le 17.07.2006. Article paru dans le N° 1120 du quotidien camerounais Mutations du 31 mars 2004 suite à la grande première du film au Cameroun, le 26 mars 2004. (mise à jour Africiné, le 07 avril 2010).
- « Avec Eriq Ebouaney tenant le rôle principal dans les deux films, c'est comme s'ils se répondaient : le héros du Silence de la forêt est une sorte de Lumumba (de Raoul Peck) revenant en terre d'Afrique après 40 ans d'indépendance. En fait, Gonaba revient d'Europe, mais il a lui aussi le verbe sûr et la même détermination à ne pas se compromettre : " Spectateur passif de toute cette bouffonnerie, je suis autant responsable que tous les autres ", nous dit-il par une voix-off omniprésente en début de film, voix littéraire issue du livre dont est extrait le film […]C'est sans doute là que le film, plutôt rythmé, bien mené et remarquablement interprété, atteint ses limites : le drame humain que vit Gonaba ne nous atteint que peu et si l'émotion n'est pas au rendez-vous, c'est sans doute parce que les éléments poétiques qui étofferaient son récit sont trop peu exploités : la relation avec Kali reste superficielle, la beauté de la forêt est sous-utilisée à l'image, les enfants sont peu individualisés, les magnifiques chants aka sont répétés et finalement banalisés, la profondeur du propos est peu développée… A cela s'ajoute la disparition brutale du récit des deux personnages qui ont marqué le héros - Simone et le guide pygmée – sans qu'aucun élément scénarique n'y fasse référence, frustrant le spectateur de la relation ainsi établie. Le Silence de la forêt est ainsi un film tonique, drôle et captivant qui laisse un peu sur sa faim. » Extrait de l’article « Le Silence de la forêt de Didier Ouenangaré et Bassek ba Kobhio », par Olivier BARLET, publié le 28.05.2003, sur le site africultures.com
- « Plongée chez les Pygmées: " Le silence de la forêt " de Didier-Florent Ouenangaré et Bassek Ba Kobhio est l'unique film d'Afrique sub-saharienne projeté au 56ème Festival de Cannes. Malgré une certaine naïveté bon enfant, le spectateur se laisse emporter par quelques moments de grâce. Premier film pour l'un des réalisateurs (Didier-Florent Ouénagaré, de Centrafrique), Le silence de la forêt est en revanche le troisième de son co-réalisateur, Bassek ba Kohbio Camerounais, par ailleurs écrivain, producteur, et créateur du Festival Ecran Noir en Afrique Centrale. Son premier long métrage, Sango Malo, était déjà présent dans la section " Un certain Regard " à Cannes en 1991.» Afrik.com
- « Certain de rentrer dans les dictionnaires par sa qualité de premier film centrafricain de l'histoire du cinéma (il est coproduit avec le Cameroun et le Gabon), Le Silence de la forêt se hisse au-dessus de son statut assuré de curiosité. Il conte l'aventure d'un homme, fonctionnaire occidentalisé, qui quitte son poste d'inspecteur des écoles pour aller vivre dans un village pygmée, dans la jungle. Les préparatifs du départ traînent, on y retrouve des figures vues tant de fois dans le cinéma africain francophone (le préfet corrompu, la patronne de bar au grand cœur) qu'un grand sentiment de lassitude se fait, qui se dissipe comme par enchantement une fois entré sous la canopée. Magnifiquement photographiée, la tentative d'acclimatation de l'inspecteur Gonaba prend une résonance qui va bien au-delà d'un manifeste pour la défense des droits des aborigènes. Ce grand corps qui tente de se fondre parmi d'autres plus petits fait irrésistiblement penser à Gulliver. D'ailleurs, son irruption chez les Pygmées sera, au bout du compte, aussi catastrophique que celle du personnage de Swift le fut à Lilliput. Pour ces séquences d'une étrange beauté, il faut voir Le Silence de la forêt.» Le Monde.
- « L’Afrique en panne : "Après des études en France, Gonaba (Eriq Ebanouey) revient en Centrafrique, bien décidé à aider son pays à se développer et à secouer l'immobilisme entretenu par des privilégiés. Néanmoins, dix ans après son retour, le constat est amer. L'inspecteur des écoles appartient désormais à la caste sclérosée qu'il était venu combattre. Fasciné par les Pygmées, il décide de tout abandonner pour vivre avec eux. Il espère les éduquer et les débarrasser de leur complexe vis-à-vis des " grands hommes " mais son volontarisme se heurte à des traditions séculaires. L'an dernier, la Quinzaine avait accueilli le très beau Abouna, signant une réapparition réussie du cinéma africain sur la Croisette. On attendait donc avec impatience cette coproduction avec l'espoir qu'il confirmerait le renouveau de cette cinématographie, d'autant que les thématiques abordées laissaient espérer une ouvre forte. Hélas, le résultat n'est pas à la hauteur des attentes. Si la manière dont Gonaba retranscrit inconsciemment des schémas honnis en s'installant dans le village pygmée s'avère intéressante, les aspects qui traitent de l'intime, notamment des relations amoureuses du héros, apparaissent plaquées et caricaturales. En outre, le contraste entre l'interprétation emphatique d'Eriq Ebouaney et celle forcément naturelle des Pygmées désarçonne. Dans ces moments, le Silence de la forêt évoque malheureusement une piètre cacophonie.» L'Humanité.
Entretiens:
Voir les liens suivants:
- « Entretien d'Olivier Barlet avec Sonia Zembourou actrice dans Le Silence de la Forêt», le 28.05.2003. Lien URL : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=2913
- « Entretien d'Olivier Barlet avec Eriq Ebouaney acteur dans Le Silence de la forêt», le 28.05.2003. Lien URL : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=2910
- « Entretien d'Olivier Barlet avec Bassek Ba Kobhio co-réalisateur du Silence de la forêt », le 28.05.2003. Lien URL : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=2907
- « Entretien d'Olivier Barlet avec Didier Ouenangaré co-réalisateur du Le Silence de la Forêt», le 28.05.2003. Lien URL : http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=2909
- « À propos du Silence de la forêt entretien d'Olivier Barlet avec Nadège Beausson-Diagne», le 15.05.2003. Lien URL: http://www.africultures.com/php/index.php?nav=article&no=2899