Appel à contribution - Interfaces Numériques Vol. 5, n. 1 & 2 « Métamorphoses des écrans: multiplication et invisibilisations »
Codirigés par Marie-Julie Catoir-Brisson, Martine Versel et Emmanuelle Caccamo
Université Bordeaux-Montaigne et Université du Québec à Montréal
Tout ensemble signifiant repose sur un mouvement permanent des signes. Au cœur de la sémiose, les écrans sont le fruit d’une métamorphose constante. Omniprésents, multiples, démultipliés, ces objets infiltrés dans notre quotidien méritent un temps de réflexion qui, en sus du point de vue synchronique, sache prendre en compte la généalogie des écrans. Comme l’écrit Éric Méchoulan, « là où la pensée classique voit généralement des objets isolés qu’elle met ensuite en relation, la pensée contemporaine insiste sur le fait que les objets sont avant tout des nœuds de relations, des mouvements de relation assez ralentis pour paraître immobiles » (Méchoulan, 2003). Partant de cette idée que les écrans sont informés par des « nœuds de relations » et qu’ils portent en eux une mémoire sémiotique, cet appel à contribution a pour projet de prolonger la réflexion sur l’objet écran, sans toutefois la limiter à la dimension numérique de ce dernier.
L’écran peut être envisagé comme un dispositif qui modèle les gestes, les conduites et les discours des individus (Agamben, 2007), mais aussi comme un objet d’usage qui met en place une certaine rhétorique et un certain langage. Il est aussi un objet marchand inscrit dans l’économie de marché. En tant que forme symbolique (Manovich, 2010), il remet en jeu les discours classiques sur les représentations, les images et les médias utilisés jusqu’alors. Enfin, l’écran constitue une figure qui s’inscrit dans un imaginaire futuriste et un signe des mutations du monde contemporain. Dispositif représentant, l’écran est ainsi représenté dans un vaste corpus filmique, télévisuel, littéraire, etc. dont les caractéristiques visuelles se remodèlent suivant l’esprit du temps (au sens d’Edgar Morin). Dès lors, de quoi les métamorphoses des écrans sont-elles le signe ? Que révèlent-elles des transformations de notre monde contemporain ? Comment l’histoire des médias, des matérialités et des supports peut-elle éclairer les métamorphoses contemporaines des écrans ? Comment peut-on faire dialoguer entre eux les objets écraniques ? Comment réfléchir sur les catégories des métamorphoses des écrans ? Peut-on identifier des formes particulières, des mouvements prégnants et quels problèmes ce projet pose-t-il ?
Dans ce double numéro, nous avons fait le choix – mais aussi le pari – de nous pencher sur deux mouvements, ou grandes catégories, qui nous semblent pertinents pour réfléchir sur les métamorphoses des écrans. Le premier numéro sera consacré à la multiplication des écrans, et le deuxième aux invisibilisations (dilutions, dissimulations, camouflages). Selon l’objet auquel on se réfère dans l’histoire des formes écraniques, multiplication et invisibilisation formeraient tantôt des phases successives du développement des écrans, tantôt une complémentarité. Ce choix analytique pourra faire l’objet de propositions critiques. Quant aux champs disciplinaires susceptibles de venir éclairer ces objets, ce double numéro sera sensible aux propositions développant des approches sémiotiques et/ou intermédiales ouvertes à d’autres disciplines des sciences humaines et sociales telles que l’anthropologie, la sociologie, la psychanalyse, la philosophie, la communication, l’histoire des arts, l’histoire des médias, les sciences politiques, etc.
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