Bubble Cars, par le collectif_fact - DR
L’Observatoire des nouveaux médias accueille aujourd’hui le collectif_fact. Les trois jeunes artistes - Claude Piguet, Annelore Schneider et Swann Thommen - nés à Neuchâtel et installés à Genève, décortiquent l’espace urbain, qu’ils coupent, fragmentent et recréent dans des mondes virtuels. En vidéos, photographies et images de synthèse, ils questionnent la ville sur son urbanisme, son architecture et sa signalétique. C’est l’occasion de revenir sur quelques-uns de leurs projets.
Leur dernière œuvre, On stage (2007), reconstitue une manifestation virtuelle. Une foule homogène avance, le spectateur la suit. La vidéo joue entre un traitement très réel de l’événement (caméra à l’épaule, sons, etc.) et une esthétique plus imaginaire. A commencer par le fond noir uniforme qui la différencie des clichés de manifestations proposés dans les médias. Les signes (banderoles, tracts, drapeaux etc.) sont là pour signifier le contexte (voir extrait vidéo).
Un de leurs premiers projets, Datatown (2002), réalisé alors qu’ils étaient encore étudiants, est une vidéo et une série de photographies où seule apparait la signalétique de la ville : panneaux, publicités, passages piéton, feux rouges, etc. Passants, voitures et immeubles sont gommés. Ces seuls signes, publicitaires et informatifs, suffisent à recréer le schéma de la ville, vidée de sa vie (voir extrait vidéo).
Dans Bubble cars (2004), le spectateur se retrouve sur une route, de nuit, éclairée par des lampadaires défaillants. Quand la catastrophe arrive. Une marée de voitures se déverse sur la chaussée. Si l’effet rappelle les films d’action hollywoodiens, ils ont pris le contre-pied des moyens techniques de ce cinéma qui « toujours surenchérit le mimétisme et le réalisme », en réduisant au maximum les effets. Visée également « la logique narrative redondante » de ce genre de film « où la catastrophe est toujours maximale mais jamais définitive » (voir extrait vidéo).
Circus (2004) montre une ville en train de se déconstruire en fragments. Les passants, les voitures, les logos se détachent et deviennent flottants. A partir d’une place de Genève, ils ont recréé cet espace urbain 3D destructuré et fragmentaire (voir extrait).
Dans Expanded Play Time (2004), la séquence de la salle d’attente du chef d’œuvre de Jacques Tati est découpée et replacée dans un espace virtuel en 3D. Par cette œuvre, le collectif rend au hommage au cinéaste et à sa critique de l’administratif et du hiérarchique (voir extrait vidéo).