Accueilli dans le programme des résidences de la SAT depuis septembre 2012, l’artiste et chercheur Stéphan Hyronde développe le projet kénosis, ancré dans les champs de l’écriture et de l’art numériques. Ces dernières années, il a orienté son travail artistique autour des formes textuelles appliquées au support écranique et génératif, en explorant les possibilités dynamiques, figurales et sémantiques, sonores et vocales, offertes par ce médium. Le 9 mai prochain, à la SAT, l'artiste présentera l'état de ses recherches et de sa création.
Parallèlement à cette production artistique, Stéphan Hyronde mène également un travail approfondi de recherche théorique, portant sur les problématiques présentes dans ce type d’œuvres, au croisement de la littérature et la poésie numériques, du courant conceptuel ou néo-conceptuel, et enfin de l’art numérique et de l’installation. Il se consacre ainsi, depuis un an et demi, à un doctorat en Études et Pratiques des arts, en cotutelle entre l’UQAM à Montréal et l’Université Paris 8, en France, ponctuant ses recherches de plusieurs interventions en colloques.
En étroite relation avec son parcours pratique et théorique, le projet kénosis consiste en un poème scénographié — textuel, graphique, sonore et vocal — pour différents supports analogiques et numériques. L’expression poème scénographié désigne une forme de texte polylogique, généré, dynamique, inséré dans une modélisation 3D correspondant à un espace concret explorable interactivement, formé par des enregistrements photographiques et sonores.
Cet espace concret, réel, est une partie souterraine de ruines pré-romaines : des silos creusés à même la roche, ouverts chacun à leur sommet par un oculus, et communicant entre eux par des ouvertures, en certains endroits, sous la surface.
Le texte poétique est dit scénographié, car son insertion relève d’une mise en espace, d’une mise en scène — conférant en retour à l’espace réel enregistré une dimension théâtrale ou scénographique, à la portée allégorique et polysémique.