Le Massachusetts Institute of Technology a annoncé vendredi qu’il publierait la totalité de ses cours en ligne d’ici la fin de l’année.
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Vendredi dernier, le M.I.T. (Massachusetts Institute of Technology) a annoncé qu’il publierait la totalité de ses cours en ligne d’ici la fin de l’année. Cela s’inscrit dans son programme de diffusion de ses contenus en ligne, l’OpenCourseWare (OCW). Les 1800 cours de la célèbre université américaine seront ainsi disponibles, gratuitement et sans aucune inscription. Anne Margulies, la responsable du programme, a déclaré : « le M.I.T. estime qu’Internet est l’un des meilleurs moyens de faire progresser l’éducation dans le monde ».
Le MIT devient ainsi la première université américaine à franchir le pas et offrir la totalité de ses cours. A l’instar de nombreuses universités dans le monde, elle proposait déjà une partie de ses cours en ligne - essentiellement en PDF. Lancée en 2001, l’OpenCourseWare a d’abord permis la mise en ligne de 50 cours. Devant le succès de l’opération, le M.I.T. a décidé de poursuivre et d’étendre le projet. Ce qui demande des moyens financiers et technologiques importants : il ne s’agit pas seulement de mettre les cours des enseignants en ligne, mais de regrouper et de publier la matière la plus complète (cours, notes, bibliographies, examens, etc.) et la plus proche d’une unité de cours. Une grande majorité des 940 professeurs a par ailleurs accepté, bénévolement, de participer au projet en partageant leurs recherches, pédagogies et connaissances.
Depuis 2006, 1550 cours sont disponibles en ligne et le site reçoit 1,5 millions visites mensuelles provenant du monde entier (dont 60% hors des Etats-Unis). Hormis les matières les plus réputées de l’universite, les sciences et la technologie, on y trouve aussi des enseignements en architecture, anthropologie ou encore les sciences politiques. Tous les cours sont disponibles en anglais mais aussi en espagnol, en portugais et en chinois (simplifié et traditionnel) (2). Quelques uns sont traduits en français, allemand, ukrainien et thaïlandais. La majorité des cours sont en PDF mais on trouve également des fichiers audio et surtout vingt-cinq cours en vidéo (soit 1000 heures de cours). Si la vidéo est l’un des enjeux pour l’évolution de l’OWC dans les prochaines années, ses coûts de production et de distribution restent un frein pour son développement.
Les cours n’ont aucune valeur universitaire. Ils ne donnent pas de diplôme ni de certificat et, ne permettent pas d’intégrer l’université. Le M.I.T. estime que la richesse d’une éducation se fait dans l’échange entre les étudiants et les enseignants. « La vraie éducation a besoin d’interaction » déclarait lors du lancement du projet en 2001 Charles M. Vest, alors président du M.I.T. C’est pour cette même raison que les cours en ligne ont toujours été gratuits (contre plus de 28 000 euros l’année pour les étudiants). « Notre principale valeur, c’est notre expérience humaine » poursuivait-il. Le but n’est en aucun cas de remplacer des études « classiques », mais « de fournir du matériel gratuit pour les enseignants, les étudiants et les autodidactes du monde entier ». Et les utilisateurs ont l’air satisfaits. Selon un sondage, 95% estiment que l’OCM les aide (ou les a aidé) à être plus productifs et 96% le recommanderaient à d’autres. Parmi les enseignants, 46% disent que cela permet d’améliorer leurs cours. 71% des étudiants du M.I.T. l’utilisent par ailleurs pour leurs recherches et études. Et il va jusqu’à influencer de manière significative dans le choix de l’école des nouveaux étudiants (35% de la rentrée 2005)
Pour le M.I.T., ce programme répond entièrement à sa mission et à sa conviction que la diffusion libre de la connaissance et l’information peut servir à l’éducation de l’humanité entière. Et, depuis le début, ils se battent pour que d’autres universités les suivent. « L’histoire a prouvé que l’éducation et la découverte avancent mieux quand la connaissance est partagée de façon ouverte. Nous croyons que OCW est une occasion que les principaux établissements du monde entier doivent saisir dans la décennie qui vient. »
(1) La traduction en espagnol, portugais, chinois simplifié et traditionnel est le fruit d’un partenariat avec trois organisations (Universia, CORE et OOPS).