Un certain nombre de technologies logicielles transforment notre relation au possible, c’est le cas de la fameuse fonction “undo” permettant de revenir en arrière.
Derrière la banalité de cette fonction, se trame un changement important.Qu’on y pense bien en reprenant par exemple une machine à écrire mécanique, frappant chaque lettre, formant des mots. L’erreur est définitive. J’imagine que la frappe sur le clavier est tout autre, sûre ou hésitante, déterminée par un certain rapport au monde. À présent même mes lettres frappées sont possibles, je peux revenir en arrière, les effacer sans laisser de trace. Cette capacité modifie ma relation au monde (à la frappe), à l’inscription (l’écran) et à l’anticipation (le projet).
Mais ce maintien du possible ne concerne pas seulement les logiciels, certains hardware comme le téléphone portable permettant au dernier moment de différer un rendez-vous appartiennent au même registre.
Il faudrait donc en faire la liste typologique et voir comment le virtuel programmatique permet de maintenir en fait un possible existentiel. Montrer également les conséquences sur l’organisation de l’espace public en tant que répartition des sphères privées.