Cinéma et oralité

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Groupe de recherche

"Dans la perspective d’un cinéma oral nous travaillons à la mise en lumière de la figure du bonimenteur de cinéma et de ses avatars à travers le vingtième siècle, dans le monde entier et au Québec en particulier. C’est grâce à ce dénominateur commun qu’est la figure du bonimenteur que nous proposons de rapprocher et de comparer dans une même recherche l’activité de personnages assez singuliers : des bonimenteurs, dont Alexandre Silvio, un exploitant de salles de spectacle montréalais du début du vingtième siècle ; des prêtres-cinéastes des années 1930-40, dont Albert Tessier ; des représentants de l’Office National du Film du Canada qui ont exercé leurs activités des années 1950 jusqu’aux années 1970 . Chacun d’eux interagissait avec le public lors de séances de cinéma qu’il animait. Par le commentaire, le débat ou le prêche, ils inscrivaient le spectacle cinématographique, importé d’un horizon socioculturel vague et lointain, dans un contexte éminemment local, parlant aux gens de leur réalité de tous les jours. Ce-faisant, les bonimenteurs et les figures qui s’en rapprochent s’impliquaient dans les communautés auxquelles ils s’adressaient, et cette pratique d’un « cinéma oral » intervenait dans leur évolution. Le cinéma oral est à la fois l’héritage et l’adaptation d’une culture orale traditionnelle. Il repose sur des stratégies de réappropriation et d’adaptation locale d’un média moderne de communication de masse, sur lequel le public n’a habituellement aucune prise : le cinéma. Enfin, ses formes peuvent avoir un impact potentiel sur l’évolution socioculturelle des communautés auxquelles elles s’adressent. De fait, notre recherche, bien que reposant sur le contexte québécois, ne saurait s’y limiter : nous cherchons d’autres cas à travers le monde, à toutes les époques, d’autres variantes d’un cinéma oral, comme le griot-projectionniste."

(Source:, consultée le 25 novembre 2013)