Submitted by Sandra Dubé on
Inanimate Alice est une œuvre hypermédia épistolaire qui devrait s'étaler sur dix épisodes. Seulement quatre d'entre eux sont disponibles pour le moment. Créée par le groupe Babel et Kate Pullinger, l’œuvre raconte la vie d’une programmatrice de jeux vidéo nommée Alice. L’internaute suit ses aventures, de l’âge de huit ans jusqu'à la vingtaine. La jeune protagoniste a un quotidien un peu marginal, car son père travaille à l’étranger, ce qui l'amène à déménager fréquemment. Elle habite donc tour à tour dans différents pays et chaque épisode raconte l’un de ces séjours. Toute petite, elle demeure en Chine puis en Arabie Saoudite et ensuite en Italie, où elle passe ses vacances avec ses parents. Après, il y a la Russie et finalement l’Angleterre, son «hometown». Elle a une enfance solitaire; elle est éduquée à la maison et rêve d’aller à l’école et d’avoir des amis. Pour combler ce manque, elle s’est créé un ami virtuel, Brad, qu’elle a dessiné sur sa console électronique Ba-Xi. Cet ami numérique imaginaire la guide dans ses péripéties. Il faut dire que sa vie est remplie de bouleversements et d’aventures. Parfois, elle perd ses parents ou encore, sa famille est menacée par un groupe d’hommes d’affaires russes et doit prendre la fuite en pleine nuit, alors que dans son «hometown», elle risque sa vie en grimpant un escalier en ruine.
Toujours accompagnée de sa console vidéo et de son inséparable ami Brad, Alice raconte son histoire, confie ses inquiétudes et doit composer avec un quotidien qui ne semble pas lui plaire. D’ailleurs, pour s’amuser, elle développe un monde imaginaire et le transpose en virtuel. Sa console prend beaucoup de place dans sa vie et dans l’œuvre. L’internaute peut voir l’évolution de la future programmatrice grâce au développement du personnage de Brad, qui s’améliore numériquement d’un épisode à l’autre. Ainsi, elle intègre peu à peu des jeux vidéo, au début assez simples, par exemple la coloration uniforme d’un vélo ou encore l’attrapée de poupées russes qui tombent du ciel. Lorqu'Alice est de retour en Angleterre, elle nous explique comment faire une histoire en hypermédia, en sélectionnant des images, du texte et en animant le tout.
Le jeu vidéo devient d’ailleurs assez important dès le troisième épisode, et l’internaute doit choisir entre lire simplement l’histoire et visualiser l’animation ou interagir avec l’œuvre, comme dans un jeu. Il va de soi que ce dernier parcours est plus ardu et demande un plus longs temps d'interaction avec l’oeuvre. L’épisode en Russie exige de repérer chacune des poupées russes qui apparaissent durant la navigation, alors que l’épisode suivant, «the Hometown», exige de l’internaute qu’il explore un bâtiment délabré afin de retrouver le chemin permettant à Alice d’en sortir. Il est d’ailleurs assez difficile de s’orienter à l’intérieur de ce lieu et la navigation peut s’avérer longue. Or, l'internaute a toujours le choix de revenir en mode de lecture passive.
En conclusion, l’animation est excellente et la musique rend parfaitement bien l’insécurité vécue tout au long par Alice. Il est aussi à noter que les épisodes sont traduits en plusieurs langues, notamment en français, ce qui permet à un plus large public de profiter d’Inanimate Alice.
Au moment de l'écriture de cette fiche, il n'existait que quatre épisodes. En date de septembre 2015, il en existe une cinquième, Hometown 2.