Dire la surface [1]
Durant l'hiver 1996, de passage à Montréal, l'exposition The Morgue d'Andres Serrano. Une trentaine de photographies montrant des cadavres humains, saisis sur pellicule dans l'intimité d'une morgue new-yorkaise. Les causes de la mort sont diverses, toujours indiquées par le titre. «Death by Asphyxia», «Bum To Death». Agrandies en couleurs, aussi grandes que possible. Et le silence des visiteurs, qui n'osent pas dire un mot. À la télé et à la radio, on a protesté, on a crié au scandale. Mais là-bas, on ne disait rien du tout. Si près d'eux qu'il était possible de les toucher, impossible de ressentir autre chose que du respect.
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