Atelier

MAUTEUR!

Jean-Philippe André; Cécile Baird;  Marc André Brouillette, MAUTEUR!, 2009
Jean-Philippe André; Cécile Baird;  Marc André Brouillette, MAUTEUR!, 2009
Jean-Philippe André; Cécile Baird;  Marc André Brouillette, MAUTEUR!, 2009
Jean-Philippe André; Cécile Baird;  Marc André Brouillette, MAUTEUR!, 2009
Jean-Philippe André; Cécile Baird;  Marc André Brouillette, MAUTEUR!, 2009
Team members: 
André, Jean-Philippe
Team members: 
Baird, Cécile
Team members: 
Brouillette, Marc André
Workshop year: 
2009
Location: 
Campus de l’Université de Concordia
Description: 

Le quartier Concordia se caractérise par ses principaux axes de circulation que sont le boulevard de Maisonneuve, la rue Sainte-Catherine et la rue Guy. Sans en délimiter entièrement le quartier, ces axes représentent à la fois des parcours croisés, des vues multiples et des modes d'accès diversifiés. Le carrefour Guy/De Maisonneuve, où l'on trouve notamment un accès à la station de métro Guy-Concordia et la place Norman Bethune, constitue l'un des pôles importants de ce quartier, compte tenu du flot de personnes et d'individus qui y circulent quotidiennement. Le projet d'intervention vise à faire de cette intersection un point de repère fortement ancré dans la trame urbaine par la présence surprenante de textes qui proposeront une expérience singulière de ce quartier.


Le projet s'appuie sur le désir d'inscrire la parole écrite à l'intérieur d'un site où les langues et les mots sont au cœur d'un quartier associé à la connaissance et à la créativité. Le recours à des modes de présentation dynamique et évolutif vient ainsi marquer les innombrables mouvements de la parole et la mobilité des échanges. Afin de bien marquer cette vivacité, le projet fait appel à deux types d'intervention : l'un permanent, l'autre éphémère. À la manière de quelques œuvres d'art public dans le quartier, le projet souhaite investir la façade de bâtiments comme support d'intervention. (Voir Figure 1)

Tour de mots
La première œuvre, de nature permanente, se situe sur la façade orientée à l'est de la tour résidentielle, sise à l'angle nord-ouest de l'intersection Guy/De Maisonneuve. Cette façade, visible de très loin dans l'axe de la rue de Maisonneuve, deviendra ainsi un élément qui un repère important du quartier.


L'œuvre consiste à peindre dans la partie centrale verticale un ensemble de signes et de lettres de diverses langues qui s'accumulent et qui se superposent, comme s'ils étaient déposés dans un bol. En fonction de la tombée du jour progressive, une projection vidéo projetée sur l'ensemble de la façade expose dans un premier temps des signes qui viennent s'accumulent à ceux qui sont peints. Dans un second temps, au moment où le soleil est couché, la vidéo présente une animation de lettres qui viennent se disposer sur les sections latérales de gauche et de droite afin de former divers énoncés en différentes langues.


Le texte s'inspire notamment du vocabulaire de la signalisation routière et de l'affichage publicitaire pour en détourner le sens habituel. En voici quelques exemples :
-Contournez la bêtise
-Tournez au feu de l'amour
-No exploiting anytime
-Dream ahead
-Divieto di non sognare
-...
(Voir figures 2, 3 et 4)

Mots de chantier - résidence d'écriture urbaine
La seconde intervention, qui est de nature éphémère, souhaite inscrire dans l'espace public les divers mouvements d'un texte en train de s'écrire en temps réel. Un-e écrivain-e est invité-e à travailler à un projet d'écriture dont le travail quotidien serait projeté dans l'espace public. Pour ce faire, nous proposons de couvrir la façade des bâtiments en rénovation d'une bâche (échelle 1/1) sur laquelle seraient reproduits certains éléments architecturaux du bâtiment visé par les travaux. Sur cette bâche serait projetée en direct l'écriture du texte en chantier (que ce soit par le biais d'une webcaméra filmant la page blanche sur laquelle l'écrivain-e écrit ou encore par le biais d'un écran qui présente le texte en train d'être saisi à l'ordinateur).


Ce concept souhaite transporter l'atelier d'écriture d'un écrivain-e au cœur de la ville et ainsi donner accès au processus de création littéraire contemporaine aux personnes qui circulent ou habitent dans le quartier. La possibilité de suivre au quotidien ou de saisir momentanément des bribes du texte en train de s'écrire offre la possibilité aux passants d'entrer de manière originale dans un texte et de s'en imprégner.

L'exemple choisi aux fins de la présentation est celui de la Banque TD, située à l'intersection des rues Guy et Sainte-Catherine Ouest, qui fera l'objet de rénovations au cours des prochaines années. D'autres bâtiments, tels l'édifice GM (1550, rue de Maisonneuve Ouest), le couvent des Soeurs Grises, sont appelés à être rénovés au cours des deux prochaines décennies.
(Voir Figure 5)

Text: 

Contournez la bêtise
Tournez au feu de l'amour
No exploiting anytime
Dream ahead
Divieto di non sognare

Note(s): 

La citation de la figure 5 est un extrait d'une lettre de Nancy Huston à Leïla Sebbar, tiré de Lettres parisiennes. Autopsie de l'exil, de Nancy Huston et Leïla Sebbar, Paris, Éditions Bernard Barrault, 1986, [n.d.].

 

Jean-Philippe André (architecte paysagiste)
Cécile Baird (architecte)
Marc André Brouillette (écrivain)