Œuvre d'art public
L’envers du décor
Dans la nouvelle aile
Le projet d’intégration pour la nouvelle Aile Théâtre du collège Lionel-Groulx est une œuvre en transparence suspendue dans la partie supérieure de l’espace ouvert de la passerelle avec des composantes lumineuses, pour en « assurer une présence nocturne ».
Les formes suspendues représentent trois lustres, de formes, d’époques et de styles différents. En fait on pourrait considérer ceux-ci comme les accessoires d’une pièce (faisant partie de la mise en scène, du décor), comme si l’on passait de l’univers d’Anton Tchekhov à celui de Michel Tremblay. Chacun de ces lustres aura son propre motif, ceux-ci non sans rappeler les décors, les costumes, etc.
Les lettres forment un rideau de signes suspendus dans l’espace, rythmant celui-ci par les pleins et les vides et par les différents plans. Ces mêmes lettres lues à la verticale deviennent des prépositions qui sont choisies en fonction du contexte, se rattachant donc au monde du théâtre.
SUSPENDRE LE TEMPS
LA PAROLE DÉVORÉE
LA SCÈNE PARFAITE
LE POIDS DES MOTS
JOUER LE VERTIGE
UNE INSPIRATION
LES SILENCES
ÉMOUVOIR
L’ESPACE DE L’AUTRE
Le théâtre, le jeu
La profondeur de l’espace alloué pour cette œuvre, soit 2 mètres, exige de réduire la tridimensionnalité ce celle-ci. J’ai joué de cet espace en déployant sur trois plans, lettres et formes.
Ce qui me plaît dans le choix des lustres comme accessoires c’est aussi cette mise en scène ou plutôt cette mise en abyme avec la partie lumineuse de l’œuvre. Les lustres n’éclairent pas mais servent d’écran et de diffuseur à la lumière rajoutée : éclaireurs éclairés …
Vus de l’extérieur, les acteurs de cette pièce, sont bien évidemment les usagers du pavillon Théâtre. Comme tous les éléments qui composent cette œuvre sont en transparence, on pourrait dire que chaque personne déambulant sur la passerelle est habillée par l’œuvre (habillée de pleins et de vides, de motifs et de signes). Cependant, vus de l’intérieur, on peut avancer que conceptuellement ces acteurs deviennent les créateurs, ceux-ci étant en quelque sorte derrière le « décor », c’est à dire les artisans du théâtre.
Conservation avec l'Artiste, Lucie Duval (2013)