Œuvre d'art public
Le jardin secret de Spica
Les cinquante plaques d'un bleu intense disposées dans la Cour extérieure portent toutes des noms d'étoiles, certains familiers, d'autres moins. Spica, par exemple, est une étoile de magnitude 1 dans la constellation de la Vierge, selon l'échelle de brillance inventée par Hipparque. Fixées aux murs ou posées sur des supports de métal plantés dans le sol, ces plaques rappellent les étiquettes identifiant les plantes dans un jardin botanique. Jardin de mots, « Le Jardin secret de Spica » s'inscrit dans le projet encore inachevé de Racine de créer un « Parc de la langue française ». Mais ces plaques ainsi regroupées évoquent aussi un ciel constellé. L'artiste, qui s'est inspiré des missions Apollo pour plusieurs de ses œuvres, demeure, comme les astronautes, animé à la fois par une curiosité scientifique et par un sentiment d'émerveillement devant l'immensité de l'univers.
Acrab
Alamak
Alaraph
Albireo
Alderamin
Alioth (sur le mur)
Alkaid (sur le mur)
Alpheratz
Altaïr
Alula
Boreale
Antarès
Arcturus
Atlas (sur le mur)
Bellatrix
Betelgeuse
Capella
Cor
Caroli
Denobola
Deneb
Cygni
Dschubba
Dubhe (sur le mur)
Enif Gemma
Genia Izar (sur le mur)
Kochab
Kuma
Lesath
Maia
Markab
Merak
Mira (sur le mur)
Mirach (sur le mur)
Mizar (sur le mur)
Mufrid
Phekda (sur le mur)
Pherkad
Polaris (sur le mur)
Ras
Elased
Australe
Regulus
Sadr
Sargas
Scheat
Seginus
Sirius (sur le mur)
Spica
Véga (sur le mur)
Vindemiatrix
Wezen
Zosma
Noms des 50 étoiles imprimées sur les 50 plaques installées au sol et aux murs de la Cour extérieure du musée. Les noms sont indiqués ici en ordre alphabétique. Ils sont distribués sur les plaques de façon aléatoire sur le site de l’installation. Lorsque le nom d’une étoile contient le nom d’une note de la gamme musicale (do, ré, mi, fa, sol, la, si, ut ), celle-ci est en italique.
Notons certains antécédents artistiques au projet Le jardin secret de Spica, dont une murale au MBAC à l’occasion de l’exposition Rober Racine (23 novembre 2001 - 24 février 2002) et une apparition d’une série de quatre pages dans la revue Parachute («Spica», dans Parachute, no.96, oct-déc 1999, sans pagination). Plutôt que de «plaques» (tel l’œuvre nous est décrite sur les lieux) l’installation consiste de «mots-stèles», comme les nomment l’artiste. Sur chaque mot-stèle, d’un bleu profond et luisant rappelant le ciel nocturne, est écrit le nom d’une étoile. Celui sur lequel est écrit le nom de Spica est la vedette : discrètement, il se présente à part au centre d’un carré de cailloux rosâtres dont la couleur se distingue des cailloux gris dont consiste la base de la cour environnante. Les autres quarante-neuf plaques métalliques sont plantées dans le sol et sur les murs de pierre de la cour (voir l’exemple du mot-stèle de l’étoile Merak dans l’illustration ci-dessus). Il est indiqué que «ces plaques rappellent l’étiquetage des plantes dans un jardin botanique.» Le site de ce «jardin de mots» évoque à la fois l’œuvre Le Parc de la langue française de Racine et un «ciel constellé» par l’indication des noms d’étoiles sur les mots-stèles.