Ce commentaire est écrit 3 ans après l'écriture de l'article, mais peut-être que cela n'a pas tant d'importance que ça.
Merci pour cet article éclairant sur l'oeuvre de David Foster Wallace. J'ai trouvé la lecture de ce livre très ardue. Sur le plan de l'écriture déjà, la lecture en anglais me réclamant un effort. Mais aussi sur le plan psychologique. C'est pourquoi je ne suis pas allé jusqu'au bout.
Easton Ellis est peut-être plus superficiel, il paraît un peu être du côté des mondains, des dominants qu'il décrit. On dirait qu'il ne déplore que très légèrement le règne du vide, qu'il le compense en quelque sorte par l'aspect carnassier de ses personnages, qui sont en haut de la chaîne alimentaire, et par là même, toujours enviables.
Proust que je n'ai compris et que je n'apprécie que depuis très récemment est au contraire un écrivain mu par un sens très aigu de l'éthique. Ce qui fait que sa lecture a un impact réel inifiniment positif sur la vie de son lecteur. Il change la vie en bien.
Le style de David Foster Wallace me semble être celui d'un homme en lutte. Un écrivain courageux qui lutte, de même que la personne qu'il fut, luttant contre sa profonde dépression. Il lutte courageusement contre cette plaisanterie infinie qu'il décrit, sur un plan politique, contre la "dérision", "l'ironie" qui a tout envahi, qui n'est peut être que la résultante de l'extension technologique d'un voeu de tyran ("du pain et des jeux" aurait pu être le titre du manuel du parfait tyran romain), dans laquelle nous baignons comme dans une vase épaisse et angoissante.
Pour profiter de cette littérature, il faut avoir le coeur bien accroché. Savoir de soi qu'on peut avoir la force de ne pas se laisser noyer par ce fond de tristesse. Il faut avoir les pieds bien ancrés sur terre.
S'il y a un mérite, c'est d'attirer notre attention sur cet écueil contemporain de la dérision inifinie qu'implique une société du spectacle, contre l'effet que cette société a sur nos psyché en les creusant comme des dentelles. C'est un danger qu'il fallait pointer, et ce qui est intéressant c'est qu'il le fait en proposant une oeuvre qui n'est pas facile d'accès. De là sa touchante bonté peut-être, en tout cas l'acte authentique d'un désir de communication d'un écrivain luttant pour sa propre survie.
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Ce commentaire est écrit 3 ans après l'écriture de l'article, mais peut-être que cela n'a pas tant d'importance que ça.
Merci pour cet article éclairant sur l'oeuvre de David Foster Wallace. J'ai trouvé la lecture de ce livre très ardue. Sur le plan de l'écriture déjà, la lecture en anglais me réclamant un effort. Mais aussi sur le plan psychologique. C'est pourquoi je ne suis pas allé jusqu'au bout.
Easton Ellis est peut-être plus superficiel, il paraît un peu être du côté des mondains, des dominants qu'il décrit. On dirait qu'il ne déplore que très légèrement le règne du vide, qu'il le compense en quelque sorte par l'aspect carnassier de ses personnages, qui sont en haut de la chaîne alimentaire, et par là même, toujours enviables.
Proust que je n'ai compris et que je n'apprécie que depuis très récemment est au contraire un écrivain mu par un sens très aigu de l'éthique. Ce qui fait que sa lecture a un impact réel inifiniment positif sur la vie de son lecteur. Il change la vie en bien.
Le style de David Foster Wallace me semble être celui d'un homme en lutte. Un écrivain courageux qui lutte, de même que la personne qu'il fut, luttant contre sa profonde dépression. Il lutte courageusement contre cette plaisanterie infinie qu'il décrit, sur un plan politique, contre la "dérision", "l'ironie" qui a tout envahi, qui n'est peut être que la résultante de l'extension technologique d'un voeu de tyran ("du pain et des jeux" aurait pu être le titre du manuel du parfait tyran romain), dans laquelle nous baignons comme dans une vase épaisse et angoissante.
Pour profiter de cette littérature, il faut avoir le coeur bien accroché. Savoir de soi qu'on peut avoir la force de ne pas se laisser noyer par ce fond de tristesse. Il faut avoir les pieds bien ancrés sur terre.
S'il y a un mérite, c'est d'attirer notre attention sur cet écueil contemporain de la dérision inifinie qu'implique une société du spectacle, contre l'effet que cette société a sur nos psyché en les creusant comme des dentelles. C'est un danger qu'il fallait pointer, et ce qui est intéressant c'est qu'il le fait en proposant une oeuvre qui n'est pas facile d'accès. De là sa touchante bonté peut-être, en tout cas l'acte authentique d'un désir de communication d'un écrivain luttant pour sa propre survie.