Intertextualité

Traces, tracés, trajets: itinéraires d'un fils en deuil

Mérel, Fabienne
Paris, Flammarion, 2009
189 pages.

Sans doute quelques pièces du puzzle identitaire apparaissent-elles çà et là, mais toujours incomplètes ou inexpliquées: un certificat médical  ancien signalant les traces d’une agression physique, un journal intime qui tourne court, un message téléphonique obscur laissé par une amie de la mère. Le roman éparpille, comme des cendres, les éléments de la biographie maternelle, nécessairement lacunaire.Ce matin, premier roman de Sébastien Rongier, raconte une histoire simple: le narrateur apprend la mort de sa mère intervenue dans un accident de la route. Le récit se concentre sur les jours qui suivent ce décès, et, grâce à l’intensité, la tension, voire l’âpreté de l’écriture, restitue les difficultés avec lesquelles le personnage doit affronter la mort, le monde et s’interroger sur lui-même.

Au-delà de la matière romanesque

Coudert, Pierre-Yves
Collection « Double », Paris, Minuit, 2006
175 pages.

Tout se passe comme si les mots étaient engloutis par cette rumeur gênante et il semble presque que l’on se rapproche d’une «littérature du non-mot» telle qu’elle a été théorisée par Samuel Beckett. Le fait est que ce style en mouvement sert sans doute une forme de modernité littéraire, en se plaçant à la frontière de l’écrit, de l’oral et du mouvement de pensée.
 

De l’exploration à l’obsession

Brousseau, Simon

Quel est ce vide, cette insatisfaction qui a rendu nécessaire l’écriture du livre que nous avons entre les mains ? Il y a certainement une tension, chez Vila-Matas, entre le monde réel et celui des livres, ces derniers occupant toujours une place plus importante que le premier dans la construction du discours. C’est-à-dire que cet écrivain répugne à parler du monde réel, celui de ses contemporains qui, réciproquement, vivent comme si la littérature n’existait pas.

 

Pierre Michon, roi et bouffon

Lepage, Mahigan

Parmi les pairs, la pose est reconnue comme telle et acceptée, voire encouragée, sourire en coin. Surtout depuis que l’arrêt a été prononcé, à l’occasion d’une émission sur les auteurs contemporains de la regrettée Qu’est-ce qu’elle dit Zazie?, il y a une dizaine d’années: «Au fond, Michon, c’est le roi!»

 

Écrire avec un marteau

Brousseau, Simon
Paris, Gallimard, 2007
1024 pages.

Au fil de la lecture, bien qu’aucun événement ne vienne lier entre elles les histoires qu’on y rencontre, se dégage néanmoins une forte impression de cohésion qui vient de l’uniformité du ton avec lequel s’expriment les personnages qui peuplent le livre. Tout se passe comme si un narrateur omniscient s’amusait à incarner diverses individualités fictives, d’où l’étrange homogénéité du discours que celles-ci produisent.

 

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