Traduire la poésie contemporaine: une expérience extrême...
Lors de cette conférence, Madeleine Stratford aborde d’abord sa vision personnelle de l’acte de traduction de la poésie contemporaine en général, avec ce qu’il comporte en soi de différent, voire de téméraire, par rapport à la traduction d’autres types de textes. Elle enchaîne avec un cas de figure : sa traduction française d’un recueil de la poète uruguayenne Tatiana Oroño paru en juin 2012 à Paris aux éditions de L’Oreille du Loup. Elle expose en quoi cette expérience lui est apparue extrême en lien avec le contexte original dans lequel est née la traduction, la nature particulière des textes à traduire, et les échanges intenses qu'elle a eus avec la poète au tout début puis au terme du processus. Pour Oroño, de nos jours « ce qu’il faut dire a des fissures »… alors que ce passe-t-il quand on traduit les poètes d’aujourd’hui?
Migrance en dérive: la pertinence du concept d’écriture migrante
L’écriture migrante fait couler beaucoup d’encre depuis une trentaine d’années, surtout par rapport au contexte littéraire du Québec. Si l’on repense à la définition que proposait Pierre Nepveu en 1988 de l’écriture migrante, il suggérait qu’il faille «insister sur le mouvement, la dérive, les croisements multiples que suscite l’expérience de l’exil. "Immigrante" est un mot à teneur socio-culturelle, alors que "migrante" a l’avantage de pointer déjà vers une pratique esthétique». Mais qu’en est-il d’une écriture qui insiste, justement sur le mouvement et la dérive, sans qu’elle inspirée par l’expérience vécue de l’exil?
À travers une lecture de romans contemporains, ceux de Kim Thuy (Ru), de Dany Laferrière (Je suis un écrivain japonais), de Dominique Fortier (Les larmes de Saint-Laurent) et de Nicolas Dickner (Nikolski), je remettrai en question le concept d’écriture migrante et sa pertinence actuelle. Car, si ces quatre romans ont en commun une écriture du mouvement et de la dérive, caractérisée par de nombreux croisements de tous genres, ils ne sont pas tous issus d’une expérience personnelle de l’exil. Il ne s’agit pas de nier que ce type d’expérience puisse avoir un impact sur l’écriture, mais plutôt de rappeler que cela ne relève pas du domaine exclusif d’écrivains qui ont migré d’écrire sur un mode «transnational» ou encore, «transculturel». En effet, c’est le privilège de l’écrivain – tout court, peu importe son parcours personnel – de se laisser bercer par un imaginaire qui imprègne l’écriture de déplacements (à travers l’espace ou le temps), de langues et de cultures, ce qui gomme, sur le plan de la pratique esthétique, la démarcation sous-jacente dans le terme «écriture migrante» au sein de la littérature du Québec.
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Au-delà de l’exiguïté. Les œuvres romanesques de Simone Chaput et Andrée Christensen
Écrire en contexte minoritaire pose de nombreux défis aux écrivains qui sont trop souvent perçus comme des porte-paroles de la communauté. Puisque la critique et le lectorat privilégient les œuvres identitaires, les écrivaines qui, elles, délaissent les thématiques traditionnelles se voient souvent marginalisées à l’intérieur de l’institution littéraire minoritaire, Or, comme en témoignent les œuvres romanesques de Simone Chaput et d’Andrée Christensen, les auteures se démarquent radicalement au sein de de la production franco-canadienne. Deux éléments, surtout, concourent à en faire des œuvres novatrices dans le paysage littéraire francophone minoritaire du Canada. D’abord, leurs romans proposent une exploration bien particulière de l’espace qui n’est pas réduit à l’Ontario ou au Manitoba français, mais plutôt ouvert sur le monde. Les personnages, bien qu’ancrés dans leurs milieux d’origine, sont effectivement interpellés par des lieux étrangers. Cette ouverture au monde transparaît également dans le réseau intertextuel que tisse Chaput entre son œuvre et celles d’écrivains venant de diverses régions et dans les références mythologiques qui structurent l’œuvre d’Andrée Christensen. Cette conférence explorera les diverses stratégies scripturaires que mettent en œuvre Simone Chaput et Andrée Christensen pour dépasser l’esthétique de l’exiguïté telle que définit par François Paré dans son essai fondamental de 1992, Les littératures de l’exiguïté.
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Littérature et musique: les mots de la partition
Gilles Pellerin aborde la question de la présence de la musique dans quelques œuvres ayant paru au cours des dernières années à L’instant même, maison dont il est le directeur littéraire. Il montrera comment la musique peut fournir non seulement matière à intrigue, mais qu’il arrive aussi à la prose de se développer comme une mélodie ou d’épouser certaines des formules ou des principes moteurs inscrits dans des formes musicales (résolution, inversion, variations, etc.). Ainsi la musique et la prose narrative partagent-ils quelques traits dans leur façon d’habiter le temps.
Textes sollicités :
Vincent Engel, L’art de la fuite, roman, 2005.
Guillaume Corbeil, L’art de la fugue, roman, 2008.
Hans-Jürgen Greif, Solistes, nouvelles, 1997 ; Orfeo, roman, 2003.
Michel Dufour, N’arrêtez pas la musique !, nouvelles, 1995.
Sylvain Lelièvre, Le troisième orchestre, roman, [2012].
France Ducasse, Valdera, roman, 2009.
Guy Cloutier, Des causes perdues, nouvelles, 2000.
Camille Deslauriers, Eaux troubles, nouvelles, 2011.
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Hello Girls! Les filles, ces créatures extrêmes
En Inde, on dit qu'élever une fille, c'est comme arroser l'arbre du voisin. En Chine, on compare les filles à de l'eau renversée. Ici, Martine Delvaux a lu, dans un article de magazine, un dialogue entre une mère et sa fille. La fille demandait: Maman, c'est quoi une fille? Et la mère répondait: Quelqu'un qui ne le restera pas longtemps.
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