Référence bibliographique:
Édition d'Aurelio Roncaglia, traduit de l'italien par René de Ceccatty,
Paris,
Gallimard (Du monde entier),
2006
613 pages.
Pendant dix-sept ans le dernier roman de Pasolini est resté inédit. Le 30 octobre 1992, les cinq cents pages du brouillon ont connu leur première édition, que René de Ceccatty traduit en français en 1995. Une polémique a immédiatement éclaté portant sur la légitimité d’une telle publication: pourquoi éditer une œuvre qui n’est qu’un brouillon? Pasolini aurait–il autorisé la diffusion d’un texte immergé dans un si profond inachèvement? Même le superviseur de l’édition, Aurelio Roncaglia, prend ses distances avec le texte. Le manque d’élaboration formelle accentuerait en effet, selon le philologue, l’«agressivité des provocations sur le terrain scabreux de l’eros et les insinuations politiques» présentes dans Pétrole. L’inachèvement aiguiserait la brutalité du roman et donnerait «une image imparfaite» de son auteur (Roncaglia, 2006: 607).