Festin de mots

Oyez!Oyez! Vous êtes tous conviés à un grand festin littéraire! Le banquet réunira les plus grands chefs-écrivains de notre époque et de notre continent pour le simple plaisir de saliver en les lisant!

En effet, aujourd’hui littérature et gastronomie n’ont jamais fait si bon ménage. Plusieurs écrivains contemporains ont ajouté dans leurs écrits une dimension épicurienne en intégrant la nourriture à leur art. Que ce soit carrément sous forme de livres de recettes, d’anecdotes gourmandes, de nouvelles « gastronomiques »  ou de passages dans un récit où la nourriture est mise à l’honneur, pour plusieurs écrivains : tout est prétexte à boustifailler! Nous profiterons de ce blogue pour y explorer  les différentes formes et genres, et verrons des exemples de ces écrivains qui versent dans l’art de bien manger et de bien écrire!

Et puisque chaque écrivain et chaque œuvre subissent les tendances de leur époque,  le contexte des années 2000, particulièrement de 2004 à aujourd’hui, est témoin d’une effervescence en matière d’informations  médiatisées sur la nourriture. Les livres de recettes se succèdent et deviennent des  best-sellers. Les chefs, nos nouveaux gourous, sont omniprésents dans l’espace public. Les émissions sur la cuisine foisonnent à la télé comme à la radio. Les écrivains réclament eux aussi leur part du gâteau,  maniant la cuillère de bois d’une main et la plume de l’autre, ils sont plusieurs  à utiliser les ondes pour promouvoir leurs talents littéraires et culinaires.

Le food est une vraie religion. Il a son propre langage, fait couler beaucoup d’encre, a ses milliers d’adorateurs, bref les foodistas de toujours sont au paradis dans un monde où on ne mange plus pour vivre mais où on vit pour manger!

4 réflexions au sujet de « Festin de mots »

  1. Une démarche très intéressante! Il me semble qu’il y a plusieurs courants dans l’actualité qui nous tendent vers une revalorisation du personnage du chef, parmi lesquels le désir d’être plus proche de la bouffe que l’on mange (au lieu de l’avoir d’une usine) et le star-système qui produit des vedettes pour vendre justement des livres/de la publicité. Dans le premier cas il s’agit d’une rupture avec un système capitaliste qui traite la nourriture comme un produit industriel comme les autres, mais dans le deuxième, on voit une tendance justement capitaliste à « marchandiser » l’image d’un être humain ou sa job pour le transformer en produit vendable. J’ai très hâte de voir où ta réflexion va te mener!

  2. La gastronomie est-elle une forme d’oralité? Peut-on parler et manger en même temps? Il me semble que la gastronomie flirte avec le langage, elle est une forme de parole et d’expression. Le corps rend les rituels gastronomiques par le spectacle de son oralité. Ainsi, il serait réducteur de déguster, par exemple, le taboulé comme une simple entrée ou comme une salade ethnique d ‘accompagnement. Elle est ce que le tea time serait à l’ère victorienne, un tissu de signifiances et de mondanités. Un bouquet de persil haché menu, saupoudré de blé concassé et assaisonné au citron, la taboulé constitue tout un rituel féminin comme moment de répit des travaux du jour et temps suspendu ou les femmes en Orient se retrouvent entre elles, loin du mari et des enfants, pour joindre une parole féminine énigmatique à l’acte de hachure filé telle une broderie fine. Barthes parlait dans ses mythologies d’une cuisine ornementale, mais aussi d’une narrativité de la gastronomie.

    • C’est très bon ce que tu me dis Lilia. Cela me fait réfléchir à plusieurs niveaux de sens. Je n’arrête pas de relire ton commentaire et je découvre toujours (au fil de mes avancées pour mon projet de mémoire) des nouvelles choses dans ton commentaire. Pour Barthes, dis moi c’est où que tu as lu cela ? Dans quel livre ou quel cadre (entrevue, essai, internet,…) cela se trouve ? Ce serai très utile pour moi. Encore merci.

  3. Bonjour Marie-Claude,
    Le thème de ton mémoire de maîtrise est très intéressant et cela me fait penser sur l’idée de voir la nourriture comme un texte; c’est-à-dire, telle qu’une photographie ou comme un poème, ou même comme une œuvre d’art. Un plat bien fait, a mon avis, est un texte ou les ingrédients, la forme, la structure, la saveur sont importants pour faire du plaisir aux cinq sens. Qu’est-ce que tu penses de cela? Est-ce que nous pourrions étudier un plat comme un texte culinaire? Si c’est le cas, comment la nourriture peut-elle lancer de nouvelles pistes de réflexion sur la conception d’un texte?

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