Titre | Les amants funambules suivi de Sur le fil des langages : la désorientation sexuelle du patient Guibert |
Type de publication | Thèse ou mémoire |
Année de publication | 2017 |
Auteur·e·s | Benjamin Gagnon Chainey |
Supervision de recherche | Catherine Mavrikakis |
Département des littératures de langue française | |
Université | Université de Montréal |
Ville | Montréal |
Type de travail | Mémoire |
Diplôme | Maîtrise en littératures de langue française |
Mots-clés | Hervé Guibert, identités sexuelles, interdiscursivité, maladies, relation de soin, sida |
Résumé | Polyphonique, l’écriture d’Hervé Guibert, dans sa célèbre « œuvre du sida » – notamment ses deux premiers volets À l’ami qui ne m’a pas sauvé la vie et Le protocole compassionnel – explore les effets de la maladie sur plusieurs relations du sujet souffrant. En ce sens, elle entremêle les discours, module son travail stylistique pour mieux performer les ambivalences – parfois étranges, paradoxales et déstabilisantes – des rapports entre les sujets, combattant ensemble les ravages de la pandémie : pensons notamment aux rapports à Soi (à son corps – et son esprit – en décomposition) ; les rapports souvent ambigus aux Autres (qu’ils soient soignant, amant, maîtresse, ami-e ou parent) ; et le rapport aux enjeux socio-politiques, scientifiques et culturels auxquels font face ces sujets dans leurs luttes intimes et collectives à la souffrance, l’exclusion et la mort (pensons ici à l’éthique des corps médicaux, des Autorités, et des groupes de défense du droit des malades). Est-il possible d’écrire à rebours, d’aujourd’hui, ces rapports interdiscursifs et interidentitaires qui étaient au cœur de l’écriture guibertienne? Qui donnaient corps et voix aux contaminations à l’œuvre durant les « années sida »? Comment écrire l’actualité de ces rapports à un Soi souffrant, ambigu et polymorphe? Ces performances intersubjectives au cœur des relations à l’Autre : du soin au fantasme, en pensant par les pulsions sexuelles et-ou de mort? Est-il possible d’investir de nouveau ces luttes intimes et collectives à la maladie – à la mort en soi, en l’autre, la mort de l’autre en soi – à travers l’entremêlement des langages et des discours? Qu’ils soient scientifiques, amoureux, éthiques ou littéraires? Les amants funambules s’avanceront sur le fil entremêlé des langages, pour proposer une réponse à ces questions ; une performance interdiscursive et interidentitiare : un recueil de nouvelles tendu à la fois vers les années « guibertiennes » du sida, et vers une recherche styilistique rythmée et « contemporaine » dans son rapport au passé. Sur le fil des langages continuera à avancer sur ce fil interdiscursif, pour offrir une performance essayistique de La désorientation sexuelle du patient Guibert : un jeune homme sidéen, homosexuel de 35 ans, qui voit ses identités sexuelles, personnelles et sociales se disséminer – aux contacts de son propre corps, de celui de ses soignants, de ses amants, de ses maîtresses et de sa parenté – à mesure que le sida le décompose, que l’avancée de la maladie l’étourdit, le désoriente, au risque de le faire tomber du fil de fer de ses langages. Dans ce contexte, où les corps-langages risquent de tomber dans le silence de la mort, est-ce qu’une voie de salut arrive à émerger de la littérature?
Source : Papyrus
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