Mémoires et thèses

Cette maison que je me construis dans la gorge suivi de Ce qui se joue sur les cordes vocales

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TitreCette maison que je me construis dans la gorge suivi de Ce qui se joue sur les cordes vocales
Type de publicationThèse ou mémoire
Année de publication2014
Auteur·e·sBenoit Cayer
Supervision de rechercheMartine Delvaux
Département d'études littéraires
Nombre de pages129
UniversitéUniversité du Québec à Montréal
VilleMontréal
Type de travailMémoire
DiplômeMaîtrise en études littéraires
Mots-cléscontenance, folie ordinaire, fragment, maison, mère-fille, silence, tropisme, voix
Résumé

Dans ce mémoire, je me suis laissé envahir par la question de la voix, plus précisément par le rapport écologique qui s'établit entre toutes celles qui me traversent. Je me suis demandé en quoi ce rapport pouvait s'articuler dans un texte morcelé où la voix d'une femme se laisse parler. En première partie de ce mémoire, le roman en fragments Cette maison que je me construis dans la gorge met en scène cette jeune femme qui se raconte par bribes. Dans un contexte familial étouffant où la folie ordinaire s'est incrustée depuis longtemps, elle évoque une série de moments et de réflexions au cours desquels sa voix tente de s'extraire de celle de sa mère pour mieux s'y arrimer. La forme même de l'écriture repose ainsi sur l'ambivalence (et l'ambiguïté) vocales. Parsemés de repères chronologiques relatifs à une thérapie, les autres bouts de textes forgent quant à eux une temporalité diffractée, dilatée, où la voix cyclique reprend ses droits. Morceau par morceau, la voix lutte entre le désir de faire entendre toutes ses modulations et celui de les réprimer. Cette maison que je me construis dans la gorge est donc une déconstruction vocale, au sens où la jeune femme qui en est le passage, en oscillant entre son besoin de briser ses liens et celui de les refaçonner, crée une voix où la contenance et le silence ne sont pas étrangers aux débordements; une voix constamment sur le seuil, ou du moins qui le fait constamment changer de place. La question fondamentale qui a traversé ce mémoire et qui s'est étayée dans l'essai Ce qui se joue sur les cordes vocales a été la suivante : d'où est-ce que ça parle? Pour que cette voix de femme s'incarne en moi, j'ai dû me mettre en position de réapprentissage langagier, de re-étrangeté vocale. En partant de divers centres où la voix de ma mère et celle d'une amie ouvraient des espaces de jeu, une réflexion sur le lieu que j'occupe et les voies souterraines qui prolifèrent en moi s'est imposée. Inspirée du rapport à la sous-conversation tel qu'investi par Nathalie Sarraute, ma réflexion s'est également nourrie des essais de Enis Batur et de Jean-Bertrand Pontalis, qui se sont tous deux intéressés au rapport à l'entrouverture et à la marge, sans compter les héritages de Roland Barthes et de Marcel Proust qui ne cessent de grandir en moi. Ces deux textes, faits de fragments vocaux et de morceaux de corps, se répondent, comme si l'un était le négatif de l'autre, ou son moule. À l'intérieur, se laisse entendre une voix toute balbutiante, une voix discrète, qui ne sait ni d'où elle part ni où elle va. Je me suis laissé imprégner par cette voix, en refusant de la comprendre et de l'expliquer.

Source : Archipel

URLhttp://www.archipel.uqam.ca/6795/1/M13523.pdf
Supervision de recherche: