«Né en mai 68, Martin Le Chevallier développe, depuis la fin des années 90, un travail portant un regard critique sur les idéologies et les mythes contemporains. Sa première pièce, le cédérom Gageure 1.0 (1999), une mise en forme labyrinthique du discours de l’entreprise, le conduit à explorer les possibilités de l’interactivité. Il conçoit ainsi des jeux (Flirt 1.0, 2000, un jeu de séduction constitué d’extraits de films noirs américains, puis Vigilance 1.0, 2001, un jeu de vidéo-surveillance), et des vidéos interactives. Lors de sa résidence à l’Académie de France à Rome en 2000-2001, il réalise ainsi Félicité, évocation d’une société utopique et oisive, puis Oblomov, adaptation minimale du roman de Gontcharov. Ce cycle de vidéos interactives se clôt avec Le Papillon (2005), récit d’une existence bouleversée par l’impatience du spectateur. Les représentations qu’il propose de notre époque sont souvent constituées des outils et des processus qui la caractérisent. Il évoque ainsi les pathologies consuméristes par un serveur vocal téléphonique (Doro bibloc, 2003) ou l’utopie sécuritaire par une bande-annonce de ce qui nous attend (Safe society, 2003). En 2007, il réalise pour la Fiac un "article de foire", un polyptyque en bois peint rendant un hommage ironique à la politique de Nicolas Sarkozy (NS). Dans ses dernières pièces, il s’emploie à fonder ces représentation sur une interférence avec la réalité. C’est ainsi qu’il a demandé à un cabinet de consulting de lui proposer une stratégie de conquête de la gloire (L’audit, 2008), qu’il s’est rendu en procession à Bruxelles pour y présenter un drapeau européen miraculé (The Holy Flag, 2009), qu’il a entrepris de sécuriser un bassin du jardin des Tuileries à l’aide de petits bateaux de police télécommandés (Ocean Shield, 2009) ou qu’il a installé un télescope touristique au-dessus d’un hypermarché (exposition "ralentir ses battements de paupières", 2010). En contrepoint à ces projets contextuels, il poursuit un travail plus cinématographique. Ainsi L’an 2008 (2010), à la fois film et installation, propose un récit picaresque de la mondialisation.» En ligne: http://www.martinlechevallier.net/biographie.html (consulté le 30 novembre 2010)