
Intermittence évoque le mouvement de manière subtile et poétique. Nos mouvements, physiques comme virtuels, sont ponctués d’une temporalité marquée. Qu’est-ce qu’une attention particulière à ces marqueurs de temps nous apprend sur le mouvement d’autrui ? En quoi le temps et sa perception nous permet-il d’imaginer le mouvement? La porosité des interfaces virtuelles transforment-elles notre rapport au temps?
L'œuvre Intermittence traduit une journée entière dans la vie de l’artiste. Les heures inscrites au cadran numérique indiquent ces moments où la conscience du temps s’est immiscée dans l’esprit de l’artiste au cours de sa journée. Le flot du temps paraît alors discontinu, presque aléatoire, détournant la fonction même du cadran, supposé tenir le temps en arrimant le quotidien à une temporalité “objective” et mondiale. Mais ce temps normatif, cette mesure universelle, ne saisit et ne soumet jamais entièrement les corps qui eux, débordent et se désynchronisent constamment. Intermittence invite les regardeuses·eurs à questionner l’heure se montrant sur le cadran - que s’est-il passé à 14h07? -, à imaginer, à partir d’un simple indicateur, une vie et une routine, et enfin à interroger le concept de temps en soi, son utilité, sa violence, ses contradictions.
Cette œuvre est incluse dans l'exposition en ligne exPhrasis.