L'oeuvre de Pierre Petitclair est de celle dont on a conservé la trace, mais il semble que soit pour en faire un objet de musée pittoresque et inoffensif: on s'est peu soucié de l'inscrire dans une mémoire de l'invention. Une thèse, celle de Jean-Claude Noël, soutenue 1975, effectue une synthèse des recherches antérieures mais ne parvient pas à lever le voile sur les mystères qui entourent la vie du premier dramaturge qui ait fait au Québec les honneurs de l'édition. Qui plus est, préoccupé de trouver les devanciers illustres ayant influencé le jeune Québécois, Noël s'attache surtout à dénigrer les oeuvres, allant même jusqu'à s'engager dans une entreprise d'hypercorrection assez peu respectueuse de la langue de l'époque et des règles du genre dramatique. Dans cette perspective, les sources de l'invention se réduisent à peu de chose: une scène piquée à Molière, un nom (!) volé à un titre de Scribe, une vague représentation de lieux québécois, relevés dans une perspective essentiellement dénotative: le lac Calvaire existe vraiment!

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