Quebec

La dévotion des débris: une politique des lucioles

Pour les habitants de Richelieu et sa région, l’usine déserte Bennet Fleet, située à la sortie du pont qui traverse la route 112, semble faire partie du décor. Ces fenêtres volées en éclats et ces immenses graffitis sur le toit de l’édifice qui ont probablement exigé des acrobaties irréalisables n’offusquent plus personne. On ne questionne jamais le fait qu’elle soit fermée depuis de nombreuses années. Il faut contrer l’essor de la superpuissance chinoise  et demeurer compétitif devant les grandes industries européennes, tout le monde sait cela.

«Un coup délivré de Trudeau...», correspondance entre André Belleau et Pierre Vadeboncoeur (1978-1985)

En février 1987, dans le numéro spécial de Liberté consacré à André Belleau, Pierre Vadeboncoeur écrivait ceci au sujet de ses liens avec le disparu: "J'hésitais un peu en acceptant d'écrire un témoignage, même bref, sur André Belleau. Tout ce que je sais de lui me vient de deux ou trois conversations, de quelques lettres qu'il m'écrivit, de la lecture d'articles ou d'essais qu'il publiait, le tout depuis 1978, pas davantage.

L'essayiste «fictif»: autoportrait d'André Belleau en silène à lunettes

Au fil de sa carrière, André Belleau s'est intéressé avec une grande constance aux figures de l'écrivain et de l'intellectuel et particulièrement à leur représentation dans les oeuvres littéraires. Lui même, d'ailleurs, en tant qu'essayiste et qu'intellectuel, s'est mis en scène à quelques reprises dans certains de ces essais les plus connus, essais qui comportent une dimension narrative et mimétique. 

Rabelais au pluriel: André Belleau et l’unité perdue

J'ai connu André Belleau dans des circonstances improbables, étant données les seize années qui nous séparent. Malgré cet écart, nous avons presque quotidiennement fréquenté, pendant trois années, les mêmes salles de classes à l'Université de Montréal, partagé de nombreux cours, vécu ensemble de grands enthousiasmes et, forcément, quelques déceptions. Collaborateur régulier à la revue Liberté, il ne passait pas inaperçu parmi notre groupe de jeunes baby boomers inscrits à la licence.

Trahir Belleau, ou Y a-t-il une intellectuelle dans la salle?

Dans un numéro de 2008, la revue Liberté demandait à plusieurs auteurs québécois de réfléchir à l'héritage. Dans un texte qui s'intitule Trahir la race: Portrait de l'intellectuel québécois en Judas, Catherine Mavrikakis nous invitait à déformer ou encore à malmener, à trahir ou à traduire en d'autres termes, souvent très peu fidèles, ce qui nous a été confié. C'est dans cet esprit que je me propose de relire l'oeuvre de Belleau, en le trahissant et en le malmenant gentiment.

Sur un adage d’André Belleau

Ce que je vais faire est réfléchir à une phrase d'André Belleau: "Nous n'avons pas besoin de parler français, nous avons besoin du français pour parler". Cette phrase est tirée d'un article qui s'appelait à l'origine Langue et nationalisme, en 1983. L'essai a été repris plusieurs fois sous le titre Pour un unilinguisme anti-nationaliste. Mon objectif est de voir comment Belleau, dans ce texte et par cette phrase, peut nous aider à penser la question linguistique en 2015 au Québec.

L'interaction du politique et du théorique chez André Belleau, ou la découverte empirique de la sociocritique par un essayiste démocrate

En relisant les essais de Belleau, je m'étais avisé qu'il y avait des accros, des contradictions non levées ou même des petits ratés ça et là. Je me suis donc dit qu'il y avait là un rapport particulier à la théorie qui n'était peut être sans une certaine gêne. J'ai remarqué cela à plusieurs traits.

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