Mother-Daughter Relationships

La conciliation famille-travail: la maternité comme renaissance dans «Les heures souterraines» de Delphine de Vigan

L’originalité du roman de Vigan réside dans l’assimilation de ce climat oppressant à un état in utero. Si la matrice maternelle est communément présentée comme un lieu de sécurité et de paix dans l’imaginaire collectif, l’autrice choisit de montrer en quoi réduire une femme adulte à un tel confinement constitue une grande violence. Le personnage de Mathilde ne parvient à survivre qu’en se raccrochant à ses enfants. C’est là un investissement de la dimension identitaire de la maternité et du pouvoir que confère ce rôle. 

Chiennes de faïence de mère en fille: les mères gigognes dans «La dévoration des fées» de Catherine Lalonde

Avec «La dévoration des fées», Catherine Lalonde réécrit et reprise. Elle emprunte à Josée Yvon, dont les mots, en exergue ici, annoncent la cinquième et dernière partie de son récit; elle investit les genres du conte et de la légende pour les réinventer. En reprenant en filigrane les écritures de quelques autrices qui la précèdent et qu’elle salue à la toute dernière page de son livre, elle s’inscrit elle-même dans une filiation littéraire, parmi d’autres femmes créatrices. Elle élabore, ce faisant, un langage féminin, qui, dans le texte, prend origine de la mère (Saint-Martin,1999: 302). Porté par une voix de femme («(je parle comme une grand-mère)» (DF, 10), lit-on à la toute première page), le récit s’établit à partir d’une généalogie toute féminine.

Le rapport mère-fille dans «Une seconde mère» d’Anna Muylaert: une allégorie sociale

En partant du film «Une seconde mère», je travaillerai à présenter quelques réflexions sociopolitiques et à les arrimer à l’œuvre afin de l’illuminer. Après avoir donné un aperçu du film, en soulignant certains points saillants, je présenterai brièvement l’héritage de l’esclavage dans les relations maître/employé·e au Brésil. Il s’agira de mettre en lumière son influence sur les expériences de maternité. En m’appuyant sur des théories postcoloniales, je chercherai ensuite à savoir quelles sont et comment se font les représentations de ce contexte dans l’œuvre de Muylaert. Finalement, j’analyserai comment la relation mère/fille entre Val et Jéssica peut constituer une allégorie sociale. En effet, je suppose que les motifs derrière le comportement de Jéssica, qui envisage de rompre avec les cycles de subalternité enfermant sa mère dans une trajectoire socialement définie, tirent leur origine dans le contexte sociopolitique et culturel auquel elles appartiennent.

Introduction: Devenir soi(e)

Naître d’elle, mais apprendre à être de soi: à s’envelopper d’un vêtement de soie qui est à la fois ce qui se transmet d’autrui et ce qui advient au fil du temps, de par la vie que mènent les filles, avec, contre ou sans les mères. C’est cette image du roman Un enfant à ma porte (2008) de Ying Chen – cette «faculté de tisser» au cœur de l’héritage maternel chez les vers – qui s’impose comme point de ralliement aux textes réunis dans ce collectif

Préface: Pour qui nous nous prenons

Chaque relation mère-fille est différente, de toutes les façons dont les femmes diffèrent entre elles et en raison de toutes les configurations sociales, économiques, politiques et intimes qui marquent leur vie; toutes sont, dans un sens, pareilles, ne serait-ce que dans le fait que mère et fille évoluent dans un monde fait par les hommes, un monde qui vit grâce à leur corps, leur travail, leur dévouement, mais qui les exploite et marginalise en même temps.

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