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Balade au coeur d'un territoire insoumis: Exploration d'«Area X» de Jeff Vandermeer

La Trilogie du Rempart Sud («The Southern Reach Trilogy», en langue originale) nargue l’appétit de domination et de contrôle que l’humain clame sur l’environnement. Notre monde, aujourd’hui cartographié jusque dans ses moindres aspérités, analysé par une multitude de domaines scientifiques, recèle de moins en moins de mystères. La tendance, présentement, est de prendre la planète pour acquise, tant et si bien que celle-ci en vient à s’estomper, devenant simple décor ou obstacle aux agissements humains. Or, dans sa trilogie, l’écrivain américain Jeff Vandermeer problématise l’indifférence face au territoire en faisant surgir, de manière arbitraire, un espace inconnu au cœur de l’ordinaire.

La virilité vaincue ou coupable? Rite de passage et mise en procès du jeune homme dans «Les Natchez» de Chateaubriand

Je me propose d’étudier ici la mise en procès du jeune homme dans Les Natchez de Chateaubriand. Dans le cadre d’une réflexion globale et collective sur la notion de virilité, nous avons étudié les différentes représentations de la figure du jeune homme dans la littérature et le cinéma, en posant la question: comment a été représenté le passage du statut de jeune homme à celui d’homme accompli? Quels sont les traits significatifs qui caractérisent un homme viril et surtout: ces caractéristiques sont-elles forgées par la littérature, redites par la littérature ou déconstruites par la littérature? La fiction littéraire met en scène, questionne, voire renverse les archétypes de la virilité. De très nombreux récits de fiction sont centrés sur un personnage principal, un jeune homme qui va devoir, par ses exploits, assumer un destin et ainsi accéder au statut d’homme.

Devenir homme, devenir réfractaire: «L’Enfant» et «Le Bachelier» de Jules Vallès

De Charles Dickens (David Copperfield, 1850; et bien d’autres) à Jules Renard (Poil de carotte, 1894), en passant par Maxime Du Camp (Mémoires d’un suicidé, 1853), Alphonse Daudet (Le Petit Chose, 1868), ou encore Eugène Sue (Misères des enfants trouvés, 1851), les enfants malheureux en famille ou à l’école sont au cœur de nombreux romans du XIXe siècle. Jules Vallès s’inscrit dans cette lignée en publiant la trilogie Jacques Vingtras, un cycle autofictionnel. Les deux premiers romans, L’Enfant (1878) et Le Bachelier (1881), retracent les années d’apprentissage de Jacques. Né d’une paysanne et d’un professeur de collège (longtemps resté pion), le héros fait face à l’éducation violente de ses parents et notamment à la cruauté ignorante de sa mère. Les duretés de l’école et de sa discipline sont une souffrance supplémentaire pour l’enfant.

L'ensauvagement manqué de l'enfant chargé de songes

Pourquoi l’ensauvagement tant désiré n’est-il pas opérant, qu’est-ce qui l’empêche, et qu’est-ce que ce texte nous apprend des conditions favorables et nécessaires à l’épreuve véritable du seuil et de son passage? Il apparaît que ces personnages, et surtout celui de Julien sur qui nous choisissons de nous centrer, tout en passant à côté d’une authentique expérience de leur liberté, ont quelque chose à nous dire sur la nature des frontières où ils demeurent et sur les possibilités de leur franchissement.

«Au Bonheur des Dames» ou l'histoire d'un ensauvagement capitaliste

Au fil de ces pages, nous tenterons de montrer comment le grand magasin du roman perturbe les coutumes liées au commerce, opérant un ensauvagement qui dépasse la simple vente, mais provoque une nouvelle manière de vivre dans le renouvellement constant de son apparence, changeant aussi les habitudes de travail radicalement.

Initiations, érotique et artistique, dans «Combray» de Marcel Proust

Dans le roman «Du côté de chez Swann» de Marcel Proust, le père du narrateur est passionné de barométrie: «Il n’y a rien de plus intéressant!» (CS, 198). Pour risquer une hypothèse, il ferait la «pluie et le beau temps» dans sa petite famille, en vacances dans la ville de Combray. On pourrait donc avancer que le père tient le haut du pavé de cette structure familiale. Pour Victor Turner, anthropologue, la structure sociale se caractérise par une toile de relations définies par leur différenciation hiérarchisée. Pourtant, l’ouvrage de Jean de Grandsaigne, L’espace combraysien, qui analyse l’énonciation de la première partie du roman, met à mal l’hypothèse hiérarchique. Le critique charge le romancier envisagé dans Le Temps retrouvé de faire déchoir rétrospectivement de son piédestal, dans «Combray» déjà, l’entourage de son enfance, le panthéon tutélaire qui le veillait.

Bérénice Einberg: Les foyers de son ensauvagement

L’œuvre de Réjean Ducharme renferme une voix unique et toute puissante, celle de Bérénice Einberg, qui, par la mise en récit de sa propre histoire, arrive à se remettre au monde. Le discours de la narratrice est donc imprégné par sa subjectivité, son imaginaire, par ses rêves et les conceptions qu’elle se fait du monde. Sans cesse, elle nous fait vaciller entre le réel et l’imaginé, entre la subjectivité de son être et l’objectivité des faits.

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