Université du Québec à Montréal
RADICAL

Toucher une image

Gervais, Bertrand
Santini, Sylvano
Leduc, Emmanuelle
Kechaou, Maya
Bergeron, Étienne
Beyrouthy, Damien
Landry, Iraïs
Jimmy Roa Bernal
Roussel, Lila
Ce carnet interroge les rapports aux images qui se déploient dans un contexte caractérisé par l’influence du cinéma et de la vidéo, et par les possibilités de manipulation et de transmission offertes par les dispositifs numériques.
Pour citer ce document:
Gervais, Bertrand et Sylvano Santini. 2015. Toucher une image. Carnet de recherche. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <https://oic.uqam.ca/fr/carnets/toucher-une-image>. Consulté le 1 mai 2023.

De la prothétique vocale aux chanteurs masqués de NicoNico: pratiques figuratives de la culture polygénique du Vocaloid

Examen de la culture du Vocaloid dans ses dimensions participatives en portant une attention particulière aux pratiques de l’image, de la genèse collective d'avatars à la vidéo de cosplay en passant par la dérivation de personnages, l’animation de modèles 3D et la confection de bento box.

Des doigts sur la pellicule: digressions sur la conférence d’André Habib et le mode haptique de l’approche du cinéma expérimental

Avec l’essor des technologies numériques dans le domaine cinématographique, de nombreux artistes, théoriciens et pédagogues du cinéma ont été conduits à réfléchir au statut et à la spécificité du médium. Une des orientations prises par ces réflexions consiste à réaffirmer la matérialité du support filmique en mettant celle-ci à l’avant-plan de la théorisation du film, au cœur du propos artistique véhiculé par l’œuvre ou, comme le fait parfois André Habib, lorsqu’il fait dérouler la pellicule d'un film fraîchement visionné entre les doigts de ses étudiants, en intégrant l’expérience de la proximité de la pellicule-objet à la transmission du savoir sur le film.

La démultiplication des images

La photographie documentaire est une sorte de reportage social attestant l’existence d’un événement ou d’une situation, touchant souvent la vie des classes les plus défavorisées afin de sensibiliser un public plus favorisé, éloigné ou simplement ignorant. Elle veut faire connaître un fait, sans avoir l’intention de restituer fidèlement une réalité, et en témoigner par des images. Pensons à la photographie du petit Aylan Kurdi, mort noyé en méditerranée, couché face contre terre sur une plage.

Imaginaire de la fin du livre: figures du livre et pratiques illittéraires

Dans un contexte culturel marqué par une crainte de la disparition du livre, on voit apparaître de nombreuses figures du livre et du texte. Ces figures sont des livres, mais aussi, d’une façon plus précise, des textes, qui ne se donnent pas à lire, mais à regarder.

«Autoportraits robots» de Leandro Berra: le problématique «apparaître» à soi-même du corps

Dans Autoportraits robots (2005), Leandro Berra a demandé à des personnes volontaires de son entourage de réaliser leur portrait-robot à l’aide d’un logiciel destiné à cet usage, mais sans avoir recours à un tiers, une photographie, ou un miroir. Par la suite, Berra a pris chaque participant en photo de façon à juxtaposer les deux portraits, réel et virtuel. Ce qui frappe à la vue des diptyques, c’est le manque flagrant de ressemblance entre les autoportraits, ce qui n’est pas sans soulever plusieurs questions.

Réflexions autour de «Mémoires» (2015) de Roberto Pellegrinuzzi. Les appareils, les images et l’espace sensible.

Quand on se déplace dans l’installation photographique de Roberto Pellegrinuzzi, Mémoires (2015), on est frappé par la matérialité des photographies proposées. En effet, cette installation, plutôt qu’offrir une série de représentations, occupe surtout un espace. Cette occupation est matérialisée par 250 000 photos tirées sur papier et suspendues en une forme de nuage compact dans lequel on est invité à pénétrer. Comme d’autres l’ont exploré, tel Erik Kessel avec Photography of Abundance en 2011, ou Wang Du, notamment avec International Kebab en 2008, la matérialisation de la prolifération des images semble être un sujet de prédilection de ces dernières années. Face à cette récurrence, j’aimerais proposer quelques pistes de réflexion en partant du travail de Roberto Pellegrinuzzi.

Politiser l'image. Quelques pistes de réflexion féministes sur l'oeuvre de Karoline Georges

Toucher une image quand on est une homme et toucher une image quand on est une femme, ce n'est pas le même geste. Ces quelques lignes souhaitent, comme leur titre l'indique, politiser l'image et ses manipulations en s'intéressant à un des aspects de la réception initiale du travail artistique de Karoline Georges sur Second Life.

Les "Paysages fracturés" de MissPixels: du travail post-photographique à la désémantisation textuelle

Depuis l’éclosion des technologies de production et de manipulation numérique des images, le discours sur la photographie en tant que média occupant une place privilégiée parmi les signes iconiques aurait été, pour reprendre l’analyse de Geoffrey Batchen (Batchen G. 'Digital Imaging and the Death of Photography.' Metamorphoses: Photography in The Electronic Age, Aparture. 1994; 136, p. 47), traversé par deux crises apparentes, l’une d’ordre technologique, et l’autre d’ordre épistémologique, de sorte à entraîner une réflexion sur le statut de la photographie et à susciter l’émergence d’un concept de « post-photographie ». La biennale montréalaise du Mois de la Photo s’est donnée pour objectif d’examiner le phénomène dit « post-photographique » depuis une perspective anthropologique. En rassemblant des œuvres d’artistes dont le travail sur l’image reflète les conditions matérielles et culturelles instaurées par l’avènement des technologies numériques de production, d’édition et de diffusion des images, l’événement proposait entre autres d’alimenter une réflexion sur la manière dont ces changements auront modifié le rapport social et culturel aux images et sur le rôle joué par celles-ci.

Qu'est-ce qu'une image?

Qu’est-ce qu’une image? Parmi un large éventail de définitions possibles, on pourrait dire que l’image n’est qu’un souvenir figé, emprisonné derrière les barreaux d’un cadre, qui a toujours hâte de s'en échapper et de retrouver sa liberté. Il s'agit d'un fragment d’un moment passé (mais aussi d’un instant futur) que nous appelons avec avidité pour qu’il se matérialise, pour qu’il devienne réel.

«Toucher une image». Aperçu de la problématique

Inscrit à la croisée de trois grands projets de recherche – l’Observatoire de l’imaginaire contemporain (OIC), le programme de recherche RADICAL (CRSH) et la programmation de la Chaire de recherche du Canada en arts et littératures numériques (ALN) –, ce Groupe de recherche universitaire se propose d’interroger les différents rapports aux images qui se déploient dans un contexte caractérisé par l’influence du cinéma et de la vidéo, ainsi que par les possibilités de manipulation et de transmission offertes par les dispositifs numériques.