«J'ai vu un décalage entre deux types de lectures [de Nietzsche]: c'est-à-dire celle proposée dans les milieux philosophiques anglophones et celles qu'on retrouve dans les milieux francophones. Je me suis donc demandé pourquoi Nietzsche était récupéré par les théoriciennes féministes américaines, alors qu'il tient des propos misogynes, et pourquoi il n'était jamais abordé sous cet angle chez les exégètes francophones y compris les commentatrices féminines.
Ma position de Québécoise me place dans une situation particulièrement privilégiée à ce sujet. Je suis située entre les deux et il est assez intéressant de voir la disparité.
Comment peut-on l'expliquer? Est-ce que ce sont les traits sociologiques liés à ces milieux? Aujourd'hui, je tâcherai de répondre à ces trois questions:
Est-ce que Nietzsche était réellement misogyne?
Est-ce que la femme et le féminin peuvent être vus comme des éléments positifs dans sa pensée malgré tous les commentaires misogynes?
Peut-il être utile quand même à une pensée féministe?»