Colloque
Université Paris 8
RADICAL

Architectures de mémoire

Lundi 16 Novembre 2015 - Mercredi 18 Novembre 2015

Présentation de l'événement

Les journées d'étude «Architectures de mémoire» se sont déroulées les 16, 17 et 18 novembre 2015 au LABEX-ARTS-H2H, à Paris. Organisé par Jean-Marie Dallet (Paris 8) et Bertrand Gervais (UQAM), l'événement a ressemblé plus d'une trentaine de chercheur.e.s. 

Le modelage des bases de données et leur exploration constituent, suivant les mots de Lev Manovitch, une nouvelle catégorie-clé de la culture, l'«info-esthétique». Cette esthétique de l'information est fondée sur la description sémantique des contenus, sur les lisibilité en somme, dont le moteur de recherche serait l'outil privilégié. La mise en forme de l'information, langagière, mais aussi spatiale, apparaît alors comme une nouvelle façon de décrire et de représenter le monde.

 

Mot de bienvenue

[Crédit de la vidéo: Alix Bonnet]

 

Programme des journées d'étude

Lundi 16 novembre 2015

Silvio d’Ascia Matthew Won Piker. «La gare réelle, la gare virtuelle : le pôle d’échanges du futur» [Communication non disponible]

Philippe d’Anfray. «J’ai la mémoire qui flanche...» 

Dominique Cardon. «Montrer les calculs»

Vincent Puig. «Archéologie des médias et tracéologie des datas»

Matthias Blanc & Cécile Picard-Limpens. «Vers une topographie de l’archive visuelle: le dispositif V-Atlas du projet Visuall-Tek» 

Ariane Savoie. «La base de données de Manovich: syntagme et paradigme»

Frédéric Curien & Jean-Marie Dallet. «Esthétique des databases»

Christophe Domino. «Critical Datawar (KW): une archive dans la culture de la guerre, pour une méta-archive critique»

George Legrady. «Présentation de deux projets, Autovision et We Are Stardust»

Anne Yanover. «La base de données des collections, centre névralgique du musée. intervention suivie d’une visite d’Eluard/Picasso» 

 

Mardi 17 novembre 2015

Patrick Nardin. «Cinéma sans cinéastes»

Bertrand Gervais. «Esthétiques numériques: stratégies d'appropriation et de détournement»

Larisa Dryansky. «Du document au monument. Les architectures de mémoire vidéographiques de Woody Vasulka»

Claire Swyzen. «La "dramaturgie database" en temps réel ou évocation de "l’époque de la mémoire potentielle": Performance a Broadcast/Looping pieces (Forced Entertainment)» [Communication non disponible]

Laurie Bellanca & Camille Louis. «Texture de mémoires»

Bernadette Dufrene. «Le patrimoine comme "architecture de mémoire"» [Communication non disponible]

Olivier Asselin. «La mémoire géolocalisée»

Aurélien Bambgioni. «Play With the Files» [Communication non disponible]

Yves Duthen. «Morphogenèse de systèmes: développement d'une mémoire connexioniste»

Carole Letrouit. «Quelques traces de mémoire en bibliothèque»

 

Mercredi 18 novembre 2015

Yann Potin. «Un ouvroir de données potentielles ? Entre ordonnancement prospectif et accumulation régressive, réflexions sur l’architecture paradoxale des archives»  [Communication non disponible]

Marie Fraser. «L'Ars Memoriae, l'ordinateur et la cité»

Arno Gisinger. «Nouvelles histoires de fantômes (2012-2014). Retour sur un projet réalisé par George Didi-Huberman et Arno Gisinger»

Sylvano Santini. «Vitesse et mémoire. Exploration actuelle d'Immemory de Chris Marker»

Emmanuel Guez. «Vie et mort des oeuvres d'art numériques» [Communication non disponible]

Pierre-Jean Truchot. «Bergson, architecte de la mémoire: élément pour une esthétique de l'accès aux informations»

Jean-Philippe Deslys. «Formation de la mémoire et phénomènes de neurodégénérescence: les nouvelles facettes des mécanismes de type prion»

Marie-Laure Cazin. «Les données invisibles dans le cinéma émotif» [Communication non disponible]

Jean-Louis Boissier. «Édification de collections sans classification» [Communication non disponible]

Jean-Marie Dallet & Bertrand Gervais. «Clôture du colloque» [Communication non disponible]

 

Les vidéos des communications ont été réalisées par Alix Bonnet, étudiante en Arts plastiques à l'Université Paris 8.

 

Organisation de l'événement

Bertrand Gervais est le titulaire de la Chaire de recherche du Canada sur les arts et les littératures numériques ALN et le directeur du Laboratoire de recherche sur les oeuvres hypermédiatiques NT2. Il est chercheur régulier de FIGURA, le Centre de recherche sur le texte et l’imaginaire et il fait partie du programme de recherche interdisciplinaire RADICAL (Repères pour une articulation des dimensions culturelles, artistiques et littéraires de l'imaginaire contemporain). Il est également professeur titulaire et enseigne au Département d'études littéraires de l'Université du Québec à Montréal. Bertrand Gervais est aussi le fondateur de Figura, le centre de recherche sur le texte et l’imaginaire, qui réunit 47 chercheurs issus de 7 universités et de 4 Cégeps.

Jean-Marie Dallet est artiste, théoricien et commissaire d’expositions. Il est aussi enseignant chercheur à l'université Paris 8. Il codirige le laboratoire d’école d’art SLIDERS_lab, programme de recherche soutenu par le Ministère de la culture et de la communication, bureau de la Recherche et de l’Innovation. Il a crée en 2007 la biennale Figures de l'interactivité", dont le premier colloque "Cinéma, interactivité et société" s'est déroulé en novembre 2008 au T.A.P. de Poitiers. Jean-Marie Dallet a exposé ses œuvres et ses recherches en France (biennale Artifices, Villette Numérique, Cité des Sciences et de l’industrie, Le Fresnoy, Bibliothèque de l’Université Paris 8, Le confort moderne, Bandits-Mages, Île de Batz, etc.), en Belgique (biennale Update), au Canada (ISEA), au Japon (biennale ICC), en République Tchèque (festival Enter Multimedial), Findlande, Tunisie, etc. Son travail théorique et plastique interroge les questions fondamentales de l’interactivité et de ses figures qui en organisent les interactions (La notion de figure dans les arts interactifs, thèse de doctorat, Université Paris 8, 2001). SLIDERS, œuvre interactive partagée, objet pédagogique, sujet expérimental, est à la croisée de ses préoccupations et de celles qui, aujourd’hui, innervent la réflexion en art.

 

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Pour citer ce document:
Dallet, Jean-Marie et Bertrand Gervais, (org.). 2015. Architectures de mémoire. Colloque organisé par LABEX-ARTS-H2H/Laboratoire NT2/Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'image. Paris, LABEX-ARTS-H2H, 16, 17 et 18 novembre 2015. Document audio. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <https://oic.uqam.ca/fr/evenements/architectures-de-memoire>. Consulté le 1 mai 2023.

Du document au monument. Les architectures de mémoire vidéographiques de Woody Vasulka

«Qui dit architectures de mémoire dit, bien entendu, spatialisation de la mémoire. C’est cette relation particulière entre espace et temps sur laquelle j’aimerais me concentrer.» Pour approcher cette relation particulière entre espace et temps, Larisa Dryansky s'appuie sur l’analyse d’une œuvre vidéo de Woody Vasulka dédiée explicitement à la question de la mémoire, Art of Memory de 1987.

Esthétiques numériques: stratégies d'appropriation et de détournement

«L’époque hypermoderne est contemporaine d’une véritable inflation écranique», expliquaient déjà en 2007, Lipovestsky et Serroy, ajoutant que: «Jamais l’homme n’a disposé d’autant d’écrans non seulement pour regarder le monde, mais pour vivre sa propre vie». Le monde, nous le découvrons maintenant avec l’aide de nos écrans. À ce titre, les moteurs de recherche s’imposent comme les inéluctables interfaces de nos démarches et interrogations, voire de nos processus de découverte.

Cinéma sans cinéastes

Patrick Nardin parle de ce qu'il nomme «un cinéma dont on aurait démonté l’écran, un cinéma dont l’image serait absente et le film serait absent». Il aborde un cinéma qui serait de l’ordre de la ré-imagination et de la remémoration. La mémoire dont il est question ne serait pas la mémoire du film comme oeuvre, mais une forme mémoire beaucoup plus diffuse: «la mémoire intérieure qu’on peut avoir du cinéma».

La base de données des collections, centre névralgique du musée. Intervention suivie d’une visite d’Eluard/Picasso

Dans son intervention, Anne Yanover du Musée d’art et d’histoire de Saint-Denis présente la question de la base de données dans un contexte muséal. Elle s'intéresse, plus précisément, aux problématiques liées à la gestion de collections muséales.

Esthétique des databases

Depuis 2005, le SLIDERS_lab travailler des questions liées au cinéma, à la mémoire, aux bases de données, à l'interactivité, à la jouabilité, autrement dit liées à l'aspect performatif des oeuvres. Le SLIDERS est un collectif d’artistes qui prend en compte un territoire esthétique émergeant autour des images animées, de l’archivage et du numérique. Une démarche qui s’étend actuellement aux formes contemporaines de représentation et de navigation dans les collections audiovisuelles.

La base de données de Manovich: syntagme et paradigme

Dans cette communication, Ariane Savoie résume un élément important de sa recherche autour de ce que Lev Manovich a soulevé comme réflexion dès 1998 dans Database as a Symbolic Form. Cette très brève description faite de ce petit corpus met en évidence non pas la nature médiatique des oeuvres, mais bien les similarités qui les lient dans l’exploration des formes narratives qu’elles ont pu générer à partir d’une base de données. 

Montrer les calculs

Le sujet qui m'intéresse est principalement le fait qu'aujourd'hui, la plupart de nos navigations numériques sont confiées à des calculateurs. Nos navigations se réduisent à une portion absolument infime du Web en raison des artéfacts techniques et notamment calculatoires qui nous ont guidés vers tel ou tel contenu.