Journée d'étude
Université du Québec à Montréal

Représentations artistiques et littéraires contemporaines du rapport entre corps et espace

Jeudi 6 Avril 2017 - Vendredi 7 Avril 2017

 

Présentation des journées d'étude

Les journées d'étude Représentations artistiques et littéraires contemporaines du rapport entre corps et espace, organisées par Damien Beyrouthy et Sara Bédard-Goulet, a eu lieu les 6 et 7 avril 2017 à l'Université du Québec à Montréal.

Les arts visuels et médiatiques partagent avec la littérature un souci de représenter l’humain dans son environnement, ce qui peut permettre d’interroger le rapport entre son corps et l’espace. Variable suivant les époques, on s'intéressera ici à sa forme actuelle, dont on suppose qu'elle est affectée par divers phénomènes: mondialisation; capitalisme financier; multiplication des mégapoles; surpopulation; crise environnementale; posthumanisme; prolifération des images et des écrans; surconsommation; migrations, etc. On peut déjà avancer que les représentations littéraires et artistiques, en problématisant ces phénomènes, les affinent, les nuancent, et permettent peut-être d'en dégager de nouveaux. Aussi, nous pencherons-nous sur des œuvres permettant d'explorer la spécificité de la relation qui se joue entre le corps et l'espace à l'époque contemporaine, en insistant sur l'articulation de cette relation et sur sa réciprocité. Notre attention se tournera donc vers la co-constitution du corps par l'espace et de l'espace par le corps en étudiant les différents types de rapports qu'ils peuvent engager: résonance, juxtaposition, opposition, déplacement, etc. Notre réflexion s'attardera également aux agencements, aux dispositifs qui, d'une part, influencent la manière dont corps et espace se situent l'un vis-à-vis de l'autre et, d'autre part, résultent de leur interaction, dans le mouvement de va-et-vient qui les anime.

Ces journées d’études visent donc à analyser, dans le prolongement du colloque «Le corps contemporain et l'espace vécu: entre imaginaire et expérience» (25, 26 et 27 novembre 2016, Musée d'art contemporain des Laurentides), les œuvres artistiques et littéraires qui explorent la connexion entre corps et espace et questionnent sa représentation à l’époque contemporaine.

Pour plus d'informations, consultez le site web du projet.

 

Programme

Cliquez sur le titre d'une communication pour accéder à l'archive.

 

Séance - Représenter par le corps et l'espace

 

Séance - Tension/Opposition corps-environnement

 

Séance - Représentations de l'habiter

 

Séance - Symbiose du corps et du lieu


Séance - Conjonction/Disjonction corps et lieu

 

Séance - Conjonction/Disjonction corps et lieu (suite)

 

 

Organisation

Sara Bédard-Goulet a obtenu un doctorat en Lettres modernes à l'Université de Toulouse et elle effectue présentement un stage postdoctoral à Figura, le centre de recherche sur le texte et l'imaginaire de l'Université du Québec à Montréal (UQAM), dans lequel s'inscrivent ces journées d'étude. Financée par le Conseil de recherche en sciences humaines du Canada, sa recherche actuelle porte sur l'habiter dans l'oeuvre romanesque de Jean Echenoz.

Damien Beyrouthy, artiste-chercheur en arts médiatiques, vit et travaille à Montréal et Toulouse, en France. Il a suivi une formation en art à l’université et aux Beaux-Arts. Dans sa pratique, il s’intéresse à la cohabitation avec les images. Il a produit et réalisé un grand nombre d’installations vidéo et de vidéos qu’il a exposées dans divers lieux en France, en Allemagne et au Québec. Dans un dialogue incessant avec sa pratique, il effectue également une recherche théorique sur le rapport aux images. Celle-ci l’amène à régulièrement communiquer et publier à ce propos dans divers colloques et revues scientifiques.

Fichier attachéTaille
PDF icon Programme des journées d'étude51.16 Ko
Pour citer ce document:
Bédard-Goulet, Sara et Damien Beyrouthy, (org.). 2017. Représentations artistiques et littéraires contemporaines du rapport entre corps et espace. Journée d’étude organisée par Figura, le Centre de recherche sur le texte et l'imaginaire. Montréal, Université du Québec à Montréal, 6 et 7 avril 2017. Document vidéo. En ligne sur le site de l’Observatoire de l’imaginaire contemporain. <https://oic.uqam.ca/fr/evenements/representations-artistiques-et-litteraires-contemporaines-du-rapport-entre-corps-et>. Consulté le 1 mai 2023.

Accroché: une forme contemporaine de l'habiter dans «Les Grandes blondes» de Jean Echenoz

Cette communication renvoie à deux constats amplement étudiés par la critique de l’œuvre de Jean Echenoz. D’abord, on constate que cette œuvre est marquée par la disparition. Disparition des personnages dans plusieurs romans, disparition de certains lieux, mais aussi, plus largement, de la présence humaine dans les lieux qui deviennent alors inhabités. Disparition, formellement parlant, de certaines variables du récit comme sa motivation romanesque, sa logique minimale. L’auteur lui-même reconnaît la récurrence de ce thème lors d’un entretien.

Quand les corps deviennent espace, ou le paysage comme espace relationnel dans Les Solidarités mystérieuses de Pascal Quignard

«Les Solidarités Mystérieuses, en somme, on peut dire que ce sont comme des accords aux tonalités singulières.

Ce sont celles de Claire avec le territoire, celle de Simon avec la mer. C’est celle de la distance et de la proximité et comme l’accord tonique de la pièce, celle qui lie les deux amants.»

Réflexion autour de «Délicat contact #1». Un rapport en réajustement permanent entre différents corps, lieux et espaces

«Aujourd’hui, j’aimerais vous proposer en tant qu’artiste chercheur de m’appuyer sur ma dernière création, Délicat Contact #1, afin d’en tirer des pistes de réflexions autour des questions de cette journée d’étude.

Plus précisément, j’explorerai la représentation du rapport corps-espace et la notion d’instabilité sera le fil rouge de mon propos. J’essaierai de l’explorer à plusieurs niveaux dans ma création et de l’affiner peu à peu afin d’en dégager ses intérêts pour la question du rapport corps-espace.»

La Bêtise

Dans le cadre cette communication, le professeur Thomas Corriveau présente son court métrage d’animation La Bêtise ainsi que la démarche derrière sa création.

Les devenir-maison du corps dans les romans de Turcotte et de Lispector: processus de (dés-) subjectivation entre présence et absence au monde

«Je vais présenter ici l’évolution de la corporalité de la narratrice de La maison étrangère, un roman publié en 2002. Dans ce roman, la narratrice Élizabeth, à la suite d’une crise personnelle provoquée par une rupture amoureuse et un retrait du monde extérieur dans son logement, passera de l’expérience de son corps comme objet à celle d’un corps vécu. Notamment par le biais de ce j’ai appellé un devenir-maison.

Pouvoir de l’architecture et construction du sens de l’habitat à la lumière de L’Homme de cendre de Nouri Bouzid

«Notre problématique va traiter de trois points: Que serait finalement l'espace domestique et à quoi sert l'espace public à travers le corpus à analyser? Dans quelle mesure peut-on s'approprier chacun de ces deux espaces? Comment se manifeste alors le brouillage des frontières? D'où provient-il? Que remet-il en cause et que fait-il émerger de nouveau? Notre travail va se centraliser sur l’étude de la trilogie de notre question, à savoir l’individu, l’espace et le lien qui subsiste entre les deux.»

Des espaces clos et des rêves dans les romans de Christine Montalbetti

«J’aborderai le terme du colloque à partir de recherches que j’effectue sur la cinéfiction, un concept que j’ai créé pour parler du rapport performatif de la littérature au cinéma. Plus particulièrement, j’aborderai le thème du colloque à partir de l’oeuvre de l’écrivaine Christine Montalbetti. Performatifs, les passages cinéfictionnels d’un récit littéraire influencent la conduite du lecteur en mobilisant les empreinte kinesthésiques qui se sont tracées dans sa mémoire au cours de ses expériences au cinéma et qui reviennent, tels des spectres, hanter sa lecture.»

Le corps féminin et l’espace carcéral

«La prison et l’enfermement, ou l’enfermement de manière générale, occupent une place assez importante et diversifiée dans la littérature. On n'a qu’à penser à des fictions autour de la prison, des témoignages du dedans ou du dehors, des écrits de prisonniers et des écrits sur la prison. 

Mais les années 40 ont marqué une rupture de l’image romantique de la prison avec Jean Genet et L’étranger de Camus.

J’avais envie d’effectuer une relecture de mon roman, Écorchées, dans ce sens.»

Les corps informés dans l’œuvre de Julien Prévieux

«Selon différentes modalités, Julien Prévieux a recours à des matériaux de notre présent, parfois proches de se mobiliser en sciences sociales. Ces matériaux, il les détourne et les fait performer plastiquement et toujours en décaler.

À travers des protocoles d’analyse et des schémas de représentation existant qu’il rejoue, l’artiste pointe du doigt et en même temps dérègle de manière poétique, critique et ironique des mécanismes ou jeux de société qui travaillent nos corps.»

On se touche tous, tout le temps

«Une partie de mon travail en ce qui attrait au corps et à l’espace a à voir avec la proprioception, cette perception interne de soi, ces sensibilités cutanées et mécaniques. J’ai fait un certain nombre de découvertes qui ont à voir avec le thème d’aujourd’hui et desquelles j’étais complètement étonné.»

Espace et mutations de la performance entre 1960-70 et aujourd’hui

«Pour cette question de la représentation du corps dans son rapport à l’espace, mon champ de réflexion sera la performance et la sculpture. La performance est, en effet, une forme artistique où le corps joue presque toujours un rôle central, et ce corps est nécessairement situé par rapport au spectateur, par rapport à ce qui l’entoure.

Mon hypothèse est que l’analyse de performances devrait permettre de déduire des types de représentations du corps à l’espace.

Représentation du rapport entre corps et espace dans quelques performances dessinées: une interdépendance entre limite spatiale et corps du performeur

Dans quelle mesure les représentations du rapport entre corps et espace dans la performance dessinée mettent-elles en forme une interaction, une dépendance mutuelle? Comment la performance dessinée propose-t-elle une représentation de ce rapport influencé par certains phénomènes tels que la multiplication des images?

La projection mobile: une esthétique du déplacement. Mettre en mouvement des images par le déplacement du corps dans l’espace

«Les expériences de projection-déplacement constituent ainsi une voie d’appropriation du monde technologique esthétisé par le “capitalisme artiste”. Ces expériences produisent une effraction dans la séparation entre le monde et les écrans et permettent d’apprécier pleinement les rencontres entre image et réel qu’on peut apercevoir au hasard. Selon le lieu où l’image se révèle, ses significations changent, des rencontres peuvent avoir eu lieu, fortuites ou préparées.»

«Ground Control», lorsque l’œuvre se fait instrument de mesure des déplacements du corps du récepteur

«Ground Control est le titre d’une installation de l’artiste belge Édith Dekyndt.

Il va donc s’agir ici de développer quelques éléments de réflexion quant à la pratique de cette artiste, sur le rapport qu’elle met en place entre le visiteur, son corps physiologique, physique et psychologique, et son travail plastique, en nous appuyant en particulier sur l’installation Ground Control