folie

Entre la honte et l’image

Nelly Arcan (Isabelle Fortier) s’est tuée le 24 septembre 2009. Le tranchant de son verbe, la précision constante de sa phrase prouvaient qu’elle traitait l’écriture en orfèvre, quel qu’en soit le support, de la publication au Seuil aux chroniques qu’elle publia dans le maintenant défunt hebdomadaire culturel de Québecor, Ici, qui furent d’ailleurs les seuls textes que je lus d’elle de son vivant. En apprenant qu’elle s’était tuée, je me rattrappai aussitôt, lisant tous ses livres en succession, non sans éprouver la honte de m’être mis à la lire parce qu’elle était morte. Je me sentais idiot.

La théâtralité littéraire comme effet de distanciation dans «L’appât» de José Carlos Somoza

Espagnol d’origine cubaine, José Carlos Somoza s’interroge sur la place de l’Art dans la société contemporaine. Étant écrivain, il va de soi que sa réflexion se concentre sur la littérature. Par conséquent, des procédés métafictionnels sont constamment employés dans son œuvre, théorisant la littérature à travers celle-ci. Ainsi, Somoza joue énormément avec ses lecteurs et cherche à les faire participer pleinement à l’activité lectorale tout en la leur rappelant, les amenant ainsi à se rendre compte du caractère matériel du livre.

«Black Swan»: le miroir comme axe de réflexion entre anorexie et schizophrénie

Si de nombreux spécialistes ont développé l’idée que les maladies de l’anorexie et de la schizophrénie présentaient une forme de co-morbidité, Black Swan serait, selon Fanie Demeule, une illustration de ce parallèle entre ces deux troubles mentaux caractérisés par une vision déformante sur soi et dont le miroir, loin de donner l’heure juste, témoignerait de cette réalité subjective.

Une lecture folle de Nathanaël: Claude Cahun par la bande ou la lettre absente

«Je vous dirai une folie. Elle s’inscrit dans les lignes du visage recopiées cent fois sur un papier transparent jeté au brasier. […] La folie maladressée.» Par ces mots de Nathalie Stephens dite Nathanaël, extraits de L’absence au lieu (Claude Cahun et le livre inouvert), une éthique de la lecture tout autant que de l’écriture voit le jour: la folie, si on la prend à la racine, consiste à «faire le vide, dans la tête et dans le corps»; ce qui est façon d’interroger: peut-on lire depuis la folie? avec folie? Folie à/de l’origine pour Cahun.

Les technologies et la question du sublime

«Quand on m’a demandé de participer à cette journée d’étude sur comment les technologies transforment l’imaginaire et continuent de le transformer, j’ai tout de suite pensé à l’exposition de Ryan Trecartin, Any Ever. J’ai décidé de le prendre pour prétexte, pour point de départ. D’une part, parce que son travail parle très exactement de la thématique de cette journée, mais aussi parce qu’il soulève des interrogations hyper-pertinentes sur nos sociétés de consommation, le capitalisme, pour ne nommer que quelques évidences.»

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