passé

Conférence

Université du Québec à Montréal

Toucher à l'image, toucher à la mort. Des masques mortuaires chez Heidegger et Blanchot

Alloa, Emmanuel
Programme de recherche RADICAL
Emmanuel Alloa construit sa conférence à partir d'une méditation brève, mais puissante, de Maurice Blanchot sur les forces de l'image, réflexion qui se bâtit dans un petit texte, «Les deux versions de l'imaginaire» publié dans «L'espace littéraire» en 1951.

«À la différence de l'esprit». Compression du présent et istoricisation du roman contemporain

Cette communication avance l’idée que la «compression du présent» (Hermann Lübbe) propre à l’élément du contemporain se traduit, entre autres, dans la fiction européenne actuelle par des phénomènes que l’on appellera d’istoricisation – correspondant à une forme de contestation du paradigme indiciaire dans l’écriture de l’histoire et au déploiement de stratégies narratives ayant en commun une volonté (ou une illusion) de reprise d’autorité.

Percevoir et penser le monde: la cognition en question chez les personnages-narrateurs de Christian Oster

Les personnages-narrateurs de Christian Oster, malgré leur apparente drôlerie, perturbent les repères du lecteur. D’une part, dépourvus de vision globale et incapables de synthétiser ou d’organiser ce qu’ils perçoivent, ils fragmentent et déhiérarchisent les éléments du récit. D’autre part, ils interprètent de façon excessive les détails les plus anodins et élaborent des hypothèses aux fondements incertains, ralentissant ainsi le déroulement de l’action et entraînant une non fiabilité de la narration. 

Conférence

Université du Québec à Montréal

Sommes-nous maintenant?/Is it now? Réflexions sur le contemporain et la culture de l'écran

Gervais, Bertrand
«Is it now? La question surgit dans "Minority Report", le film de 2002 de Steven Spielberg, adapté de la nouvelle de Philip K. Dick. Sommes-nous maintenant? L’interrogation résonne de manière nouvelle à notre époque, marquée par le présentisme et cette soif de réalité qui l’alimente.»

Autour d'une rhétorique musicale qui convoque les morts

Le passé, les disparus, les morts et les absents hantent la littérature de Pascal Quignard. Avec des titres tels que «Les Ombres errantes» (2002), «Sur le Jadis» (2002), «L’Enfant au visage couleur de la mort» (2006) ou «Pour trouver les enfers» (2005), l’œuvre de Pascal Quignard foisonne çà et là de revenants, et le lecteur n’est pas surpris d’errer, au cours de sa lecture, parmi quelques fantômes. Ma réflexion se base ici sur la prémisse selon laquelle l’illusion existentielle liée au phénomène de revenance, qu’elle soit optique ou sonore, peut être utilisée comme procédé artistique; plus précisément, elle peut résulter d’une expérience artistique. Concurremment et corrélativement, le concept d’apparition, que Quignard nomme «visitation», s’enchevêtre dans la praxis musicale telle qu’éprouvée dans les œuvres de fiction quignardiennes. L’entrelacs de ces deux concepts participe de son cadre poétique. Et c’est justement cette expérience musicale du revenant que je propose de creuser en examinant tout d’abord les variations que prend le motif du revenant, les pouvoirs intrinsèques qui sont associés à la musique par l’auteur, le rôle du chaman que tient le musicien, pour finalement éclairer les mises en scène musicales qui font naître les fantômes des textes romanesques.

Détours et silences du poème pour dire l’histoire chez Édouard Glissant et Layli Long Soldier

Pour les poètes Édouard Glissant et Layli Long Soldier, il s'agit simultanément de résister à l'imposition d'un discours officiel qui ne prend pas en compte les perspectives de leurs ancêtres et de proposer un rapport à l'histoire qui compose avec un passé parcellaire car fait de silences et d'oublis. Ces silences sont ceux des archives perdues tout comme des témoignages impossibles du fait du trauma colonial. La poésie a alors vocation à créer une nouvelle mémoire en explorant les zones d'ombre du passé pour se les réapproprier et en faire une source de création.

Du silence à l’oubli: étude de cas de la (re)construction filmique de la mémoire des prisonniers politiques franquistes

Solder une dette envers les victimes du franquisme, du moins y contribuer, c’est l’enjeu du documentaire Presos del silencio (2004). Dans ce film, divers témoignages d’espagnols anarchistes et républicains font état d’une expérience sensible de la guerre d’Espagne, de l’exil, de la répression et du silence imposé d’abord par le régime du dictateur Franco puis par une Loi en 1977 (connu comme Pacte de l’oubli).

L’encre sur le silence. Les objets de la mémoire et les images de l’oubli dans «Heimat, loin de mon pays» et «L’amour ferme les yeux»

Si, comme le dit Lukács, toute forme artistique est la résolution d’une «dissonance existentielle» que l’artiste tente d’exorciser dans l’acte créateur, écrire sur l’Holocauste est un véritable défi à l’irreprésentable qui –pour être mis en œuvre– a besoin d’une forme qui utilise tous les langages capables d’investiguer le spectre implacable d’un traumatisme qui n’a jamais cessé d’agir sur notre présent et qui continue de faire partie des thèmes abordés par la littérature, en particulier dans le cas des littératures dessinées.

Raffet, Denis Auguste Marie. 1837. [La Revue nocturne]
Ménard, Sophie

L’héroïsme napoléonien déchu. Tombeau carnavalesque des «vieux de la vieille» (Théophile Gautier)

Un homme marche dans Paris pour chasser l’ennui. Dans son errance urbaine, il rencontre, en plein jour, des spectres qui incarnent l’ombre de la vieille garde impériale. Mis en vers par Théophile Gautier dans son poème «Vieux de la vieille» paru le 1er janvier 1850 dans La Revue des deux mondes avant d’être intégré au recueil Émaux et Camées publié en 1852, ce cortège de morts emplit la Capitale du XIXe siècle de fantômes d’un passé glorieux, venus célébrer «le grand retour» de Napoléon.

Évolution des jardins du Québec: vecteurs sociaux et artistiques

Dans son livre «Des jardins oubliés 1860-1960», Alexander Reford, historien et directeur des Jardins de Métis, déboulonne le mythe que l’horticulture au Québec aurait seulement véritablement pris forme à partir des Floralies internationales de Montréal en 1980 (Reford, 1999: vii). Quoiqu’il s’agisse d’un événement marquant, en réalité le jardin se manifeste sur le territoire québécois depuis déjà nombre de siècles. De nos jours, plusieurs de ces jardins anciens ont cependant disparu.
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