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Introduction: Devenir soi(e)

Naître d’elle, mais apprendre à être de soi: à s’envelopper d’un vêtement de soie qui est à la fois ce qui se transmet d’autrui et ce qui advient au fil du temps, de par la vie que mènent les filles, avec, contre ou sans les mères. C’est cette image du roman Un enfant à ma porte (2008) de Ying Chen – cette «faculté de tisser» au cœur de l’héritage maternel chez les vers – qui s’impose comme point de ralliement aux textes réunis dans ce collectif

Préface: Pour qui nous nous prenons

Chaque relation mère-fille est différente, de toutes les façons dont les femmes diffèrent entre elles et en raison de toutes les configurations sociales, économiques, politiques et intimes qui marquent leur vie; toutes sont, dans un sens, pareilles, ne serait-ce que dans le fait que mère et fille évoluent dans un monde fait par les hommes, un monde qui vit grâce à leur corps, leur travail, leur dévouement, mais qui les exploite et marginalise en même temps.

«The guy with the bolt through his neck»: parallaxe et metalepse ou l’art de franchissement résolument trans dans «Frankissstein»

Publié en 2019, FranKissStein, a love story de Jeanette Winterson est l’un des derniers romans qui s’inscrit dans le sillage transfictionnel du roman de Mary Shelley. Hélène Machinal aborde trois facettes saillantes de cette nouvelle déclinaison du roman, de sa créature et des liens qui s’y tissent avec la notion de création, sans oublier les enjeux mythiques et philosophiques convoqués.

Quand Jane Austen rencontre Mary Shelley: «Pride and Prometheus» de John Kessel

Dans le prolongement de la courte nouvelle du même nom qui a remporté le Prix Nébula 2008, Pride and Prometheus, récent roman (2018) de l’écrivain américain de science fiction John Kessel, met en scène la rencontre improbable entre Mary, la plus terne des sœurs Bennet, faire-valoir de l’héroïne géorgienne de Pride and Prejudice, et Victor Frankenstein, le plus célèbre des personnages de savants fous de l’ère victorienne.

«Graphic Frankenstein»: de quelques solutions graphiques à la Créature (Wrightson, Crepax, Desprez et alii)

Malgré leur grande plasticité en matière de valeurs imaginaires, chaque créature fantastique possède sa zone d’élection: le double s’attaque à l’ontologie comme à la mimésis, le vampire exprime la prolifération et la sexualité, le zombie s’impose comme métaphore de la catastrophe néo-libérale qui avance… Mais Frankenstein, de quoi est-il le signe?

«Depraved»: la créature et les monstres

Le dernier film de Larry Fessenden est une relecture moderne directe du Frankenstein de Mary Shelley. La créature, appelée ici Adam, se réveille dans un laboratoire de Brooklyn appartenant à Henry, ancien médecin dans l’armée américaine, et victime de stress post-traumatique suite aux horreurs vues pendant son service. Ce dernier est chapeauté par Polidori, un nouveau riche qui souhaite expérimenter une drogue novatrice sur le monstre pour s’enrichir dans le futur.

«Frankenstein» novellisé

Frankenstein est une figure propice pour réfléchir à la question de la novellisation et à l'imaginaire qu'elle peut susciter. C'est ce que Sylvano Santini nous propose, en s'intéressant tout particulièrement à la novellisation The Revenge of Frankenstein, écrite par Sean Austin et publiée en 2013.

Kornél Mundruczó («Tender son: The Frankenstein project»): ou l’ombre projetée du roman familial de Victor F.

L’ombre de Frankenstein se projette partout, on la voit s’étendre à tous les niveaux, et sur tous les plans, mais cette ombre, qui prolonge en partie le roman de Mary Shelley, finit aussi par l’occulter partiellement tant l’image fixée dans la culture populaire et la réduction du mythe de Frankenstein à quelques traits imaginaires semblent faire écran au roman lui-même.

Jeff Koons, «Balloon dog»
Soujaa, Ratib

Des révolutions scientifiques de Thomas Kuhn aux révolutions artistiques de Nathalie Heinich

Cet article propose de penser le phénomène de la migration des concepts à travers une étude de cas. Nous essayerons de voir comment Heinich déterritorialise les « révolutions scientifiques» kuhniennes (et les concepts qui lui sont liés) de leur contexte d’origine pour les appliquer dans un autre. Nous tâcherons aussi de mettre en évidence les motifs qui ont permis ce transfert, les influences de cet emprunt sur le champ de l’histoire de l’art et  les limites de cette transposition.

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