banlieue

Gilles Menegaldo

Vendredi 22 Octobre 2021
Imaginaire et culture pop
Participant·e·s:
Dominguez Leiva, Antonio
Menegaldo, Gilles

Cette semaine, Antonio Dominguez Leiva s’entretient avec Gilles Menegaldo, un des pionniers des études de la culture populaire en français, spécialiste de la littérature gothique, du cinéma d'horreur et des fictions policières.

Cahiers Figura

Université du Québec à Montréal

Suburbia. L'Amérique des banlieues

Directeur·trice(s):
Gervais, Bertrand
van der Klei, Alice
Parent, Marie
N° de la publication:
39
2015
La banlieue est partout. Au cinéma, à la télé, en littérature, elle est une figure prédominante de l'imaginaire et reste pourtant relativement pauvre, toujours réduite aux mêmes clichés.
Cahiers Figura

Université du Québec à Montréal

L'idée du lieu

Directeur·trice(s):
Chartier, Daniel
Parent, Marie
Vallières, Stéphanie
N° de la publication:
34
2013
Le lieu, qu'il existe géographiquement ou non, est avant tout «une idée de lieu», une construction imaginaire dont les matériaux premiers sont les discours.

De l'usine à l'atelier d'écriture: les communautés littéraires de Leslie Kaplan

Il s'agira dans cette communication d'examiner la communauté de lecteurs que l'œuvre de Leslie Kaplan dévoile. Le moment fondateur de sa pratique d'écriture est son établissement en usine en 1968, expérience dont elle rend compte dans L'excès-l'usine en 1982, récit poétique qui fut en son temps reçu par Maurice Blanchot et Marguerite Duras. Dans divers essais, réunis dans Les outils, elle témoigne de son engagement dans les ateliers d'écriture en prison ou dans les bibliothèques de banlieue.

Les séries reaganiennes: les charmes du populisme conservateur

Le reaganisme est le fruit du sentiment de déclassement qui avait saisi les classes moyennes dès la première mandature de Nixon. De grandes chimères s’étaient alors emparées de l’Amérique: le crime, la corruption, l’anti-patriotisme seraient partout et seraient, partout, causés par les transformations sociétales intervenues au début des années 1960. Ce sont ces hantises que combattent invariablement les héros des séries reaganiennes, policiers et détectives, soldats de fortune et pionniers, pères de famille et vétérans, extraterrestres pelucheux et mères au foyer.

Mettre du beurre dans les épinards: pratiques du jardin dans un monde dystopique

Dans le roman «Le Potager», Caroline, la protagoniste, participe à un projet de quartier consistant à construire un potager afin d'y planter légumes et fruits qui serviront à nourrir le voisinage. Loin d'être une activité de plein-air ou un loisir de centre communautaire, il s'agit avant tout de pouvoir s'approvisionner en produits frais. Depuis plusieurs mois, une épidémie d'un virus mortel inconnu confine la population chez elle. Les magasins fermant peu à peu, par épuisement des stocks non renouvelés et surtout par manque de personnel malade, voire décédé, l'État se trouve obligé de fournir les denrées nécessaires à la survie des différentes villes.

Un cadre banlieusard. Le portrait de famille comme miroir déformant

La banlieue, selon ses représentations littéraires et cinématographiques, serait le havre des familles voulant échapper à la dépravation des villes. L'ironie, dans plusieurs de ces représentations, serait que la famille soi-disant normale et exemplaire se révèlerait, elle aussi, hantée par quelque squelette dans son placard. Le rêve américain que symbolise la banlieue des barbecues et des pelouses bien taillées ne parviendrait pas à se réaliser dans cet endroit, lequel, au contraire, mettrait à mort ce rêve en enfermant ceux qui le poursuivent dans des réalités aliénantes, celle de la ménagère névrosée ou encore celle du mari domestiqué par la vie familiale.

«Sinburbia». La banlieue comme territoire de l'Éros à l'âge d'or de la sexploitation

Rien ne vouait, a priori, la banlieue à l'érotisme dionysiaque. Rêve édénique, la «banlieusardisation» de l'Amérique d'après-guerre était avant tout une promesse de refondation symbolique de la Nation. Prolongeant la tradition idéologique qui a volontiers représenté l'Amérique rurale comme un Paradis continuellement perdu et son industrialisation comme une Chute symbolique, il s'agissait d'un retour aux sources, loin de la ville corruptrice, magnifiée par les jungles urbaines et les «Sin Cities» décrites par la littérature «hardboiled» et le film noir.

Agression et résistance. La délimitation de la banlieue chez Alice Munro

Dans une étude menée en 1963 à Charlesbourg, dans la banlieue de Québec, des résidents révèlent que ce qu'ils apprécient le plus de leur quartier est la grande classe de leurs voisins. Pourtant, ils avouent du même coup les connaître à peine et ne pas les fréquenter. Il apparaît important que leurs voisins aient un haut degré de distinction et d'élégance, mais pas de tisser des liens avec eux. Ce que les résidents de la banlieue de Québec recherchent avant tout, c'est d'être entourés de gens qui leur ressemblent et qui correspondent à leur idée de la bonne société.

La banlieue de Thomas Berger, ou le bungalow comme dispositif immunitaire

Un certain nombre de fictions ont mis en scène le banlieusard comme ce type qui cherche à quitter son milieu, voire même à le fuir, tout en étant irrémédiablement ramené vers lui. Il s'agit d'une tension qui anime le banlieusard nord-américain, l'ambiguïté qui fait de lui un sujet digne d'être exploité. Bien qu'il ait la possibilité de vivre le rêve américain, ne serait-ce qu'en mode mineur, il porte en lui les germes d'une révolte intérieure, le désir, au fond, de nier ses aspirations ou plus radicalement ce qu'il est, sans toutefois avoir la force d'y parvenir.
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