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«What's in a name?» «Frankenstein» et ses nombreuses variantes

La créature n'a pas de nom, c'est le signe même de sa quête d'identité. Elle est pourtant régulièrement associée à un nom, qui est la démonstration même d'une incompréhension du roman, puisqu'on la confond avec son créateur en lui accordant le nom de Frankenstein. Pourtant, d'une part, c'est une manière de signifier que le savant et sa créature sont le double l'un de l'autre. D'autre part, les éditions du livre présentent souvent en couverture un dessin du monstre traversé par le titre, ce qui rend ce rapprochement presque naturel.

«You’re trying to take my knight, aren’t you, Mr Frankenstein?» De quoi Frankenstein est-il le nom dans «American Desert» de Percival Everett?

American Desert (2004) met en scène Theodore Street, universitaire en panne d’inspiration qui, fauché en route par un accident de voiture qui le décapite dès la première page du roman, rate jusqu’à son suicide.

La figure de Frankenstein entre mythologies de l’écriture, poussière et électricité, chez Alberto Manguel

En quoi Frankenstein représente-t-il un «monstre fabuleux» et qu’est-ce que cette figure légendaire nous apprend sur l’imaginaire scientifique moderne? Outre l’essai éponyme que lui a inspiré en 2008 le film de James Whale La fiancée de Frankenstein (1935), Alberto Manguel a également abordé l’étude de cette figure légendaire dans deux autres essais: La Bibliothèque, la nuit (2006) et Monstres fabuleux: Dracula, Alice, superman, et autres amis littéraires (2019).

«The guy with the bolt through his neck»: parallaxe et metalepse ou l’art de franchissement résolument trans dans «Frankissstein»

Publié en 2019, FranKissStein, a love story de Jeanette Winterson est l’un des derniers romans qui s’inscrit dans le sillage transfictionnel du roman de Mary Shelley. Hélène Machinal aborde trois facettes saillantes de cette nouvelle déclinaison du roman, de sa créature et des liens qui s’y tissent avec la notion de création, sans oublier les enjeux mythiques et philosophiques convoqués.

La relecture du mythe de Frankenstein dans le cinéma de science-fiction japonais

Si les tourments de Victor Frankenstein trouvent un écho dans le cinéma japonais, sa créature a aussi engendré une prolifique descendance dans le bestiaire du kaiju eiga (film de monstres). Godzilla est à la fois une menace mais aussi une victime des excès de la science. En 1965, Frankenstein vs Baragon montre une créature qui, malgré son gigantisme, affiche certains traits communs avec le personnage imaginé par Mary Shelley notamment sa marginalisation due à son apparence qui, ici, s’explique par les retombées de l’explosion d’Hiroshima.

Quand Jane Austen rencontre Mary Shelley: «Pride and Prometheus» de John Kessel

Dans le prolongement de la courte nouvelle du même nom qui a remporté le Prix Nébula 2008, Pride and Prometheus, récent roman (2018) de l’écrivain américain de science fiction John Kessel, met en scène la rencontre improbable entre Mary, la plus terne des sœurs Bennet, faire-valoir de l’héroïne géorgienne de Pride and Prejudice, et Victor Frankenstein, le plus célèbre des personnages de savants fous de l’ère victorienne.

«Graphic Frankenstein»: de quelques solutions graphiques à la Créature (Wrightson, Crepax, Desprez et alii)

Malgré leur grande plasticité en matière de valeurs imaginaires, chaque créature fantastique possède sa zone d’élection: le double s’attaque à l’ontologie comme à la mimésis, le vampire exprime la prolifération et la sexualité, le zombie s’impose comme métaphore de la catastrophe néo-libérale qui avance… Mais Frankenstein, de quoi est-il le signe?

Frankenstein ou le photographe moderne

La photographie n’est que peu considérée dans les œuvres qui furent stimulées par l’ouvrage de Mary Shelley. Cependant, comment juger les innombrables transformations du corps humain proposées par l’image comme étant des corps vivants et réels, autrement que par l’influence de la créature composite? À travers l’étude d’œuvres photographiques, Jessica Ragazzini propose d’analyser une part méconnue de l’influence de Frankenstein comme mythe moderne.

L'ombre de Frankenstein: Science et magie dans «The Prestige» de Christopher Nolan (2006)

La communication de Gaïd Girard relève plutôt de l'histoire culturelle dans la mesure ou le film de Nolan n'est pas une adaptation explicite de Frankenstein, mais celle d'un roman de Christopher Priest aussi intitulé The Prestige. À travers l'histoire de la rivalité entre deux grands prestidigitateurs dans le Londres victorien de la fin XIXe, elle met en scène les rapports complexes entre science et spectacle, que les adeptes du mesmérisme exploitaient déjà depuis la fin du XVIIIe siècle.

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